Le constructeur automobile chinois Xpeng à la conquête de la Belgique

Xpeng veut s’imposer au monde entier – sur terre comme dans les airs. En attendant l’arrivée de voitures capables de voler, leurs versions terrestres ont débarqué chez nous.

Jusqu’il y a peu encore, votre voiture se contentait de vous mener d’un point A à un point B. Tout tournait avant tout autour de la puissance – ce que l’on appelait alors les chevaux moteur. Aujourd’hui, l’automobile est jugée aussi pour son « intelligence ». Les véhicules nous avertissent, freinent d’eux-mêmes, écoutent, parlent et se garent sans aide. Et c’est sur ce terrain que le constructeur chinois Xpeng ambitionne de prendre rapidement la pole position.

La marque est encore jeune pourtant. Elle n’a été créée qu’en 2014 par He Xiaopeng, un ancien dirigeant du géant de la vente en ligne Alibaba. Présente en Belgique depuis un peu plus d’un an, elle y commercialise depuis peu le SUV G6 que nous avons mis à l’épreuve. D’emblée, le fabricant s’est positionné comme un concurrent de Tesla. Il propose des véhicules électriques intelligents et haut de gamme dotés d’un design soigné et de technologies avancées. Mais comme le leader américain du secteur, il entend bien diversifier son spectre d’influence. En quittant la terre ferme, par exemple.

Plus d’un million de véhicules vendus

En marge de ses modèles phares – la berline P7, le monospace X9 et le SUV G9 –, le constructeur chinois a ainsi massivement investi dans les voitures volantes. « Les véhicules volants vont redessiner la mobilité de demain », assure Bart Hamminga, directeur de la filiale Benelux. Notre Landcraft Carrier nous rapproche chaque jour un peu plus de cet objectif. »

Sous ses airs de fourgonnette, ce modèle pour le moins futuriste espère révolutionner nos déplacements. Grâce notamment à la présence d’un eVTOL, une sorte d’aéronef à propulsion électrique capable de le faire décoller et atterrir verticalement, à la manière d’un hélicoptère. Si pas moins de 7.000 précommandes ont déjà été passées à l’échelle mondiale pour des livraisons effectives annoncées en 2026, la législation permettant de voir voler un jour ce type d’engin dans le ciel belge doit-elle encore être adaptée.

En attendant que ce projet fou ne voie effectivement le jour, Xpeng mène tambour battant son expansion. Déjà présent dans dix-huit pays, Xpeng a neuf autres marchés dans son viseur, en particulier en Europe, notamment en Slovénie, Autriche, Suisse, Grèce et Pays baltes. À ce jour, la marque a déjà livré plus d’un million de véhicules 100 % électriques à leurs utilisateurs finaux. Depuis 2025, cela représente même 35.000 unités par mois. Ses ventes grimpent de manière exponentielle – une dynamique qui exige aussi une base financière solide. Cotée à la fois à la New York Stock Exchange et à la Hong Kong Stock Exchange, elle a généré lors de son introduction en 2020 1,5 milliard de dollars, soit l’une des levées les plus importantes jamais réalisées par un fabricant chinois de véhicules électriques.

A la pointe de l’IA

« Cette réussite, ce n’est pas seulement la nôtre, pointe Bart Hamminga. Nous voulons être une marque coopérative qui travaille main dans la main avec les acteurs européens, les autorités régionales, des concessionnaires et des partenaires de notre secteur. » Pour preuve, le récent partenariat monté avec Volkswagen. L’un des plus grands constructeurs automobiles au monde a choisi de s’associer à Xpeng pour consolider ses plateformes EV, autrement dit l’ensemble de la structure et des composants fondamentaux de ses voitures électriques.

Forts d’un investissement de plus de 700 millions de dollars, ils développent ensemble la China Electronic Architecture (CEA). À partir de 2026, cette nouvelle architecture sera appliquée à tous les modèles 100 % électriques de VW destinés à la Chine. Dès 2027, elle sera également étendue aux modèles essence et hybrides rechargeables pour le marché chinois.

Si aujourd’hui, Xpeng compte plus de 12.000 collaborateurs, pas moins de 40 % d’entre eux sont des ingénieurs spécialisés en R&D, en logiciels, en téléphonie mobile et en IA. Preuve que ce nouvel acteur de la tech n’est donc pas seulement un constructeur automobile, mais bien une entreprise technologique désireuse de jouer dans la même cour qu’Amazon, Apple, Microsoft ou Open AI. Elle travaille d’ailleurs sur un robot d’assistance… déjà utilisé dans ses usines.

« Notre robot humanoïde Iron, c’est 1,80 mètre de bienveillance fusionnée avec la technologie, se réjouit Bart Hamminga. Il a été conçu pour assister l’être humain : il peut marcher de façon autonome, communiquer et accomplir des tâches simples. Il aide déjà à assembler des modèles comme la P7+. Iron se déplace librement sur le site de production, circule entre les machines et les employés, et évite les obstacles.» De l’usine à votre salon, il n’y a plus qu’un pas.

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