Le chanteur publie des nouvelles pleines d’ironie, pour trinquer à la vivacité, l’amour, la rêverie, l’imaginaire et l’esprit.
Éclectisme
Jeune, le Franco-Libanais se passionne pour plein de choses, notamment le cinéma. Il s’inscrit à l’Inraci, à Bruxelles, pour faire des études de montage – « J’ai vécu tant de bons souvenirs dans cette ville que j’y reviens toujours avec plaisir. »
Mais son chemin ne s’avère guère mono-artistique. « L’important, c’est de m’amuser, insiste-t-il. Chaque aventure en nourrit une autre. Là, je travaille à une comédie musicale. »
L’artiste refuse ainsi de choisir entre la musique et l’écriture. « Mes chansons racontent plutôt des choses positives ; elles peuvent faire penser, danser ou pleurer. L’écriture rejoint plutôt la fable ou la satire. L’humour permet de faire passer tant de choses douces ou cruelles. »
ÉCRITURE
Si Louis Chedid aime faire danser sa plume sur la feuille blanche, c’est parce que ça fait partie de lui. Une passion qui naît dès l’enfance, sa mère Andrée Chedid étant une grande auteure. A cette époque, il dévore les livres, « ce refuge qui fait voyager », surtout Alexandre Dumas, dont « les personnages tiennent en haleine ». Aujourd’hui, l’artiste adore raconter des histoires. Il a besoin d’être dans sa bulle, « pour oublier la vie quotidienne et s’immerger dans un autre monde ».
FOLIE
En exergue de son dernier bouquin, il cite Oscar Wilde : « Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais. » Ado introverti, il rejeta dans un premier temps les contraintes scolaires avant de prendre, à 12 ans, une décision majeure : devenir artiste – « Au départ, j’avais surtout envie de briller et d’avoir les filles à mes pieds. Mais dans le fond, j’étais persuadé que je voulais suivre cette voie de liberté. »
Enfants
Cultivant la simplicité et la générosité, l’artiste attache beaucoup d’importance à l’amour – « C’est ce qui mène le monde, sinon on se sentirait incomplet. » Le titre phare de son dernier album – On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime, qu’on les aime – a été enregistré avec ses enfants, dont le chanteur M (Mathieu Chedid) : « Quel plus de pouvoir partager une chose aussi intime que la création », lance celui qui, grâce à son métier, « garde un pied dans l’enfance » et « entretient sa flamme en s’amusant, pour rester vivant plus longtemps… »
Célébration
En 1992, son roman autobiographique, 40 berges blues, reflétait déjà son goût pour la dérision. Des vies et des poussières monte encore d’un cran. Des nouvelles grinçantes croquent des héros prisonniers du quotidien, or il suffit d’un rien pour vaciller. « La mort semble si taboue en Europe. Mais la création naît de cette urgence de vivre. »
Sa philosophie ? Profiter de chaque instant – « Mon livre se veut un hymne à la vie. J’espère que ces histoires feront rire ou réfléchir les gens. »
KERENN ELKAÏM
Des vies et des poussières, par Louis Chedid, Calmann-Lévy, 225 pages.
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