Pour les fêtes, 15 bouteilles délectables… et des idées savoureuses pour réaliser de beaux mariages mets-vins.

1. Bandol 1998 Moulin des Costes – Domaine Bunan – 469 F (11,63 euros) – F. Tricot – Tél.: 071-35 88 00.

Depuis 1962, les Bunan exploitent un important vignoble de 85 ha dans les appellations côtes-de-provence et bandol. Planté en grenache (30 %), syrah (5 %) et surtout en mourvèdre, le cépage vedette du bandol, le Moulin des Costes 1998 se pare de violacé sombre. Fruits noirs (myrtilles, cassis), cachou, iode, lichette de cacao, cuir et eucalyptus surfent sur une matière concentrée, marquée par la garrigue, les fruits et des tanins  » accrocheurs « . Avec viandes rouges, gigot à la ficelle, marcassin, chevreuil.

2. Banyuls  » Cuvée Léon Parcé  » 2000 – Domaine de la Rectorie – 50 cl – 532 F (13,19 euros) – La Maison des Vins – Tél.: 02-660 18 94.

Produit à partir de vignes d’une cinquantaine d’années, cette  » cuvée Léon Parcé  » est, comme un porto vintage, mutée par une adjonction d’eau-de-vie qui bloque la fermentation et conserve une partie du sucre des raisins. Savoureusement complexe, le 2000 développe des fragrances de cerise, kirsch, corinthe, quetsche et figue confite dans une netteté de bouche harmonieusement tracée par un fin tanin. Avec foie gras, canard aux épices ou aux fruits (cerises, figues), dinde aux marrons, gratin de figues, desserts au chocolat…

3. Chassagne-Montrachet 1998 – Domaine Marc Morey – 824 F (20,43 euros) – J.Monard – Tél.: 011-82 18 11 et 011-81 36 13.

Il y a bien des Morey dans la commune, mais celui-ci et son gendre sont nos coups de coeur. Les belles vignes des Pucelles ont été arrachées, mais il reste l’excellent Virondot et des réussites comme ce  » village « . Epargné par tout abus de chêne, le bouquet détaille avec finesse fleurs jaunes, fruits exotiques, amande et beurre. Du gras, mais sans excès et un équilibre parfait, une matière fondue et longue… Le plaisir! Avec poissons et crustacés froids ou en sauce légère, perdreau…

4. Condrieu 1999 Père Capus – 1 125 F (27,89 euros) – Y. Catulle – Tél.: 02-426 61 00.

Le domaine de Bonsérine travaille 90 ha de terrasses éparpillées sur 7 communes. Issus de petits rendements (35 hl à l’ha), les raisins viogniers fermentent à basse température pour préserver leurs arômes. Douze mois dans le chêne (dont un tiers neuf) libèrent un vin jaune pâle, floral et d’une étonnante onctuosité. Pêche, abricot, coing survolent une matière ronde, grasse sans lourdeur, persistante sur un joli boisé. A savourer jeune avec foie gras, crustacé à la crème ou au safran, lotte au curry, poularde à la crème et aux morilles.

5. Côtes-du-Jura 1993 Vin jaune – Château D’Arlay (mis en bouteille en l’an 2000) – 2 380 F (59 euros) – De Coninck – Tél.: 02-353 07 65.

Le raisin savagnin confère toute son originalité au vignoble jurassien et son aura au fameux vin jaune. Commercialisé dans des bouteilles trapues de 62 cl, les clavelins, il surprend par ses notes de fruits secs (noix, noisette), d’épices orientales, de résine, champignon et d’armagnac. Puissant, capiteux, complexe, il ne ressemble à nul autre vin si ce n’est au xérès. Essayez-le un peu frais (13-14 °C) plutôt qu’à 16 ou 17 °C comme on le propose souvent. Avec coq aux morilles et vin jaune, homard thermidor ou à l’américaine, volaille au curry, canard à l’orange, cuisine thaïe ou indienne, comté, vacherin, bleu…

6. Côte Rôtie 1999 Côte brune – Domaine de Bonserine – 1 113 F (27,59 euros) – Y. Catulle – Tél.: 02-426 61 00.

Le domaine de Bonserine exploite 10 ha sur des coteaux. Fidèle aux traditions, des raisins blancs de viognier (3%) complètent la syrah. Eduqué par 18 mois en tonneaux de l’Allier (la moitié sont neufs), cette côte brune atteindra son apogée dans 5 ou 6 ans. Ce qui ne devrait pas vous priver de découvrir, à 16-17 °C, et sous un sombre grenat, une finesse de bouquet (bois exotique, vanille, fumé, grillé, fruits noirs, épices) et une matière charnue, persistante et bien galbée. Avec viande rouge, gibier à plumes (canard sauvage, bécasse)…

7. Margaux 1998 – Relais de Durfort – 703 F (17,43 euros) – Naud, Rullens – Tél.: 02-512 47 77.

Pas ou mal connu, décevant, dur, dans les années 1960 à 1980, Durfort-Vivens réalise un heureux come-back de charme et d’élégance. Moins de cabernet sauvignon, plus de franc, l’entrée des merlots, les effets sont également sensibles dans ce Relais de Durfort, le second vin. Compotée de fruits et fraîcheur charment un margaux délicat, finement enveloppé et relevé d’un joli chêne épicé.

8. Nuits-Saint-Georges 1998 Les Fleurières – Domaine Jean-Jacques Confuron – 788 F (19,53 euros) – J. Monard – Tél.: 011-82 18 11 et 011-81 36 13.

Né de l’héritage de Jean Confuron, ce domaine est depuis remarquablement conduit par Sophie et Alain Meunier. Autrefois voué aux fleurs, le lieu-dit Les Fleurières produit un bourgogne à la teinte cerise et à la palette aromatique de fruits rouges, éveillés d’une goutte d’eau-de-vie de kirsch et d’un joli boisé. Au palais, des tanins jeunes, mais goûteux marquent une structure fruitée où tout est mesuré, élégant et d’une belle longueur. Servir à 16 °C, avec chevreuil rôti, filet de marcassin…

9. Pessac-Léognan 1998 – Les Hauts de Smith – 883 F (21,89 euros) – Covinex – Tél.: 02-245 45 05.

Le château Smith Haut-Lafitte retrouve le tempo des grands graves du terroir de pessac-léognan. Sélectionné lors de l’assemblage du 1998, ce second vin bénéficie des mêmes soins que son aîné. Il hérite de 10 % de cabernet franc, de vin de presse de cabernet sauvignon (50 %) et de jeunes merlots. Après 14 mois de barrique, il associe fruits, réglisse, épices avec un fin boisé. Souple, il est bien composé sur des tanins un peu grillés. Avec agneau rôti, caneton, dinde aux marrons…

10. Pomerol 1998 – Château Mazeyres – 864 F (21,42 euros) – Velu Vins – Tél.: 02-520 60 68.

Une robe violacée et presque noire, un nez opulent (viande, café, fruits noirs, chêne) et une bouche gourmande, fruitée, magnifiquement équilibrée par des tanins bien enveloppés et savoureux, positionnent ce pomerol dans la cour des grands. Cette belle propriété de 20 ha plantés en merlot (80 %) et cabernet sauvignon n’a jamais fait mieux que dans le millésime 1998. L’équilibre est assuré et la note de chêne apportée par 18 mois d’élevage en fûts de chêne (renouvelés par quart ou demi selon la vendange) est parfaitement dosée. Il se boit déjà avec chapon rôti, filet de marcassin, tournedos aux truffes…

11. Rully 1999 1er cru Mont Palais – J.M. Boillot – 573 F (14,20 euros) – Pirard – Tél.: 067-77 31 01.

Toujours à la recherche de l’expression du terroir, Jean-Marc Boillot prône les fermentations très lentes aux températures les plus basses qui favorisent le développement des arômes et la finesse. La robe tendre traversée de reflets verts, ce premier cru libère des arômes exotiques (bois, fruits, épices) dans une ampleur de bouche d’une séduisante fraîcheur. A servir frais (vers 10-12 °C), mais non glacé, avec poisson en croûte de sel, rôti de lotte, homard froid ou grillé…

12. Saint-Emilion grand cru 1999 – Château Patris – 849 F (21,05 euros) – Velu Vins – Tél.: 02-520 60 68.

A l’instar du pomerol château Mazeyres, Patris appartient à la famille de Michel Querre. Chez l’un comme chez l’autre, on assiste à d’évidents efforts qualitatifs. Presque exclusivement conçu avec des merlots issus de petits rendements, le voluptueux 1998 sort du lot par sa concentration, ses fruits rouges et sa note de figue bien mûre. Une aération en carafe lui permet d’affronter côte de boeuf, rognons de veau à la moelle, caneton farci, côte de veau en casserole… Le millésime 1999 qui est en passe de le remplacer n’est pas avare d’arguments avec un aguichant charnu se prolongeant longuement sur des tanins serrés et goûteux.

13. Saint-Julien 1998 – Château Moulin Riche – 995 F (24,67 euros) – Distribué par Fourcroy – En vente chez : Le Cellier des Vins de Propriété (Bruxelles) – Tél.: 02-374 85 33 ; Bacchus (Knokke) – Tél.: 050-60 72 75 ; Van Laer (Liège) – Tél.: 04-343 29 89.

Le château Léoville-Poyferré retrouve un panache digne du terroir de cet excellent deuxième cru classé de Saint-Julien. Château Moulin Riche, son second vin, suit dans un envol de fruits mûrs, de chêne discret et de cuir avec une touche animale. En dépit d’une très légère sécheresse tanique, le 1998 impressionne par sa tenue. A servir à 16-17 °C en carafe. Toujours à la vente, le 1995 (909 F/22,53 euros) associe maturité fruitée, encre de chine et gibier dans une constitution tanique que la décantation atténuera. Avec gigot d’agneau, entrecôte poêlée ou grillée, rognons de veau…

14. Santenay 1er cru – Clos Tavannes 1999 – La Pousse d’Or – 686 F (17,01 euros) – Pirard – Tél.: 067-77 31 01.

A Santenay, la Pousse d’Or possède d’excellents vignobles comme ce Clos Tavannes. Planté au nord de l’appellation, à la limite de la commune de Chassagne-Montrachet, ce premier cru passe pour être le meilleur climat de l’appellation. Exclusivement plantés en rouge, ces 2,10 ha produisent quelque 10 000 bouteilles par millésime. Soutenu en couleurs, aromatique (fumé, thé noir, cerise noire, noyau, boisé élégant), le 1999 laisse percevoir velouté et ampleur sur un fond riche et tanique que deux ou trois ans rendront aimable. En attendant, servir en carafe. Avec selle de chevreuil, colvert, chapon rôti…

15. Sauternes tête de cuvée 1998 – Clos des Remparts – 50 cl – 1 010 F (25,04 euros) – De Coninck – Tél.: 02-353 07 65.

Acquis en 1997 par notre compatriote Patrick De Coninck, le Clos des Remparts étonne dès la récolte suivante. Cueilli grain par grain en 6 passages successifs, les raisins passent délicatement dans un pressoir vertical. Des rendements particulièrement faibles limitent le tirage à 5 000 bouteilles de 50 cl. Léger menthol, agrumes (mandarine), pain d’épices, cannelle, cire d’abeille, coing s’entrelacent sur un léger boisé dû à un repos de deux ans en fûts neufs. Avec l’apéritif, foie gras frais ou chaud avec des fruits, langouste à la crème et au sauternes, pâtisseries aux fruits…

Serge Tonneau

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