23 juillet

La cavalière Lara de Liedekerke, dans le jumpsuit de la team belge qui a fait jaser les médisants lors de la cérémonie d'ouverture pour sa ressemblance avec un pyjama... ou un siège de bus. © BELGA IMAGE

Ce jour-là, les jeux Olympiques de Tokyo, datés 2020 pour cause de retard pandémique, s’ouvrent officiellement. La cérémonie a lieu dans un stade pratiquement vide. La Belgique défile à la 193e place, avec des équipements qui font jaser la planète, puis enlève 7 médailles.

Lara de Liedekerke a vécu ses premiers JO à Tokyo, sur son cheval Alpaga d’Arville. Une cérémonie d’ouverture en jumpsuit et une épreuve de dressage plus tard, elle prenait la décision « difficile mais juste » de se retirer de la compétition pour protéger son cheval en méforme. « Je suis fière de lui », confie-t-elle.

« On rêve tous d’aller aux JO. Mais aucun cheval n’a choisi d’être là, aucun n’est né dans une prairie en se répétant qu’il désirait y être. A Tokyo, je me suis pris un mur de face à 200 km/h. Même si c’était la faute à pas de chance. J’ai appris le 24 juin que j’étais sélectionnée. Le COIB m’a appelée ce jour-là pour m’annoncer que je participais aux jeux, que mon cheval devait entrer en quarantaine le 11 juillet et que je m’envolais pour le Japon le 18 juillet… Mes sentiments à l’époque? J’étais à la fois très terre à terre, pour tout organiser – je savais que je n’allais plus voir mes deux enfants pendant trois semaines -, et en même temps, je remerciais ma bonne étoile. Mon cheval était prêt, je me répétais que cela allait être génial. Et je tentais aussi de ne pas écouter les mauvaises langues, les gens sont vite jaloux et les médias font parfois des raccourcis – certains ont même titré: « La comtesse marche dans le crottin ». A la cérémonie d’ouverture, j’étais un peu un électron libre, j’étais la seule cavalière, je portais un jumpsuit comme tenue officielle. Je l’avais choisi en amont, un peu en joke, je suis plutôt traditionnelle en matière de vêtements, je savais que je n’en porterais jamais plus et que cela ferait partie de cette expérience complètement hors normes. C’est un super souvenir, même si certains commentateurs ont dit que cela ressemblait à un pyjama… Je l’ai gardé évidemment, je l’ai repassé et rangé dans mon armoire et je le remettrai pour le fun. Quand avec tous les autres athlètes, on s’est retrouvés en bas de la Belgian House, c’était l’excitation, on était les 193e à parader, on a marché pendant des kilomètres en dessous du stade, dans une espèce de labyrinthe, on faisait des selfies, il y avait du monde et une ambiance de fou. Et puis quand on a débouché dans le stade, qu’on est sortis du faisceau de lumière et des spots, je me suis rendu compte que les gradins étaient vides, vides, vides. C’était glauque. J’espère pouvoir vivre un jour une vraie cérémonie d’ouverture…

Je croyais que mon cheval ferait le concours de sa vie, il travaillait bien, il était disponible, il vivait parfaitement le décalage horaire et le changement de climat. Mais après l’épreuve de dressage, bien en dessous de mes attentes, j’ai tout reconsidéré. J’étais aux JO, ce devait être l’apothéose mais mon cheval n’était pas au summum de sa forme, mentalement et physiquement. J’ai pris la décision, mûrement réfléchie, de me retirer du concours complet d’équitation, c’était une évidence, je connais Alpaga par coeur, il est né chez moi, je savais que je devais arrêter là pour ne rien me reprocher ensuite. Je suis fière de lui, on a fait ça ensemble, on a vécu cette osmose. Et je n’en veux pas à la vie, il y a des choses plus graves que de devoir retirer son cheval des jeux Olympiques. »

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