Nichés en altitude, ces chalets douillets sont des lieux uniques, où les hôtes font partager aux skieurs leur amour de la montagne.

Le Plein Ciel

Pour le bonheur des yeux

A l’arrivée de la gare ferroviaire de Champéry, on reconnaît sans peine les hôtes privilégiés de l’hôtel du Plein Ciel. A peine descendus de leur train, en tenue de ski et armés de leurs planches, ils déposent leurs valises dans un container frappé du nom de l’établissement et filent directement vers les remonte-pentes. Et le soir… on ne les voit jamais redescendre au village. Aucun d’entre eux n’a été enlevé par un yéti suisse, mais tous résident à l’hôtel Plein Ciel, sis dans l’ancienne gare d’arrivée du téléphérique, à 1 800 m d’altitude. Solidement amarré à la montagne, ce vaisseau bien nommé reconverti en hôtel 3 étoiles avance son nez vitré au-dessus du vide : de la salle à manger, la vue, saisissante, avoisine les 250 degrés. En bas, très loin, brillent les lumières de Champéry. Tout autour, les étoiles. Les 35 chambres, ouvrant sur le glacier du Ruan et les aiguilles du Midi, sont autant d’invites à se lover, entre les murs de bois badigeonnés de couleurs chaudes, au c£ur d’un beau décor savoyard chiné chez les antiquaires. Dans les parties communes, le sauna, la piste de pétanque, la table de billard et la salle de télé avec le home cinéma vous ôteront, si vous en aviez encore, toute velléité de redescente.

L’hôtel des Glaciers

Sa Majesté des cimes

Depuis plus d’un siècle, la famille Bonnabel est la gardienne du col du Lautaret. En 1887, l’arrière-grand-père vivait déjà là-haut, surveillant le passage des diligences depuis le refuge Napoléon. Puis le grand-père y construisit en 1934 un établissement équipé – ô merveille – de la première ligne téléphonique de la région : pour appeler l’hôtel des Glaciers, il suffisait, à l’époque, de composer le 1. Et le petit-fils ? Fidèle à l’histoire familiale, Dominique Bonnabel a inauguré en 2003, sur le site de l’établissement de son grand-père, le premier hôtel 4 étoiles des Hautes-Alpes… juché à 2 058 m d’altitude. Les arches majestueuses de l’entrée évoquent, dans la nuit, une cathédrale illuminée, vision insolite dans ce désert blanc qui a vu s’entraîner les explorateurs du pôle Nord. On se trouve cependant bien loin des rudes aventuriers de l’extrême, lorsque, pelotonné dans un des fauteuils club du salon ou blotti dans l’une des 23 chambres capitonnées de couleurs chaudes, parées de lourds rideaux et de courtepointes chatoyantes, on écoute, au dehors, mugir la tempête de neige.

Pat du Sauget

La tradition retrouvée

C’est une auberge de montagne, petite, certes, mais cossue, installée sur le domaine de Montchavin-les-Coches, à l’arrivée de la piste des Pierres-Blanches. Dans cet authentique chalet d’alpage, propriété de sa famille depuis trois générations, Patricia, ancienne monitrice de glisse et mère du célèbre freerider Sam Rocher, dorlote ses hôtes depuis plus de trente ans. D’une cabane sans eau ni électricité elle a fait un hôtel à la convivia- lité et à la décoration typiquement savoyardes. Le soir, les clients dînent tous ensemble à la grande table ; dans l’assiette, la maîtresse de maison, en digne membre de l’Académie du goût et des traditions de la haute Tarentaise, ne sert que du bon et du local. Et chacun peut aller tirer le vin de Savoie directement au tonneau. Dans les chambres dépourvues de téléphone et de télévision, on continue le voyage hors du temps. En revanche, les lits de 2 m de longueur sont joliment bordés avec du beau linge de maison, et un sauna revigore les corps rompus par le ski…

Le Pi-Maï

La perle de Serre-Chevalier

L’hiver peut abattre son manteau blanc sur les vallons de la Cucumelle, à Serre-Chevalier, les Charamel, installés dans leur hôtel du Pi-Maï, à 1 950 m, attendent le blizzard de pied ferme. Armés d’une chenillette, de skis, de peaux de phoque et de raquettes, ils ne craignent pas de se faire coincer dans la forêt. Ces deux moniteurs de ski, qui sont passés des milliers de fois sur la piste du Fréjus, ont décidé un jour de ne plus redescendre. Ils ont ouvert l’hôtel en 1989 et l’ont entièrement rénové en 1997, lui offrant des murs de madriers empilés et un vrai toit de bardeaux. Pour rejoindre cette maisonnette suspendue, il suffit de se laisser glisser cinq minutes sur une piste verte, à l’arrivée des téléphériques, tandis que les bagages suivent dans la chenillette. Dans le chalet, les six chambres vous accueillent  » comme à la maison « , avec de gros édredons joufflus et un petit secrétaire ou une table de toilette pour tout mobilier… La décoration simple et chaleureuse, le silence immense de la montagne dès la fermeture des pistes, l’accueil discret et souriant composent une atmosphère intimiste. A laquelle contribue le visiteur nocturne : un renard hardi et ponctuel qui vient fureter sur la terrasse tous les soirs, vers 21 heures.

L’Igloo

Une tanière 3 étoiles

A 1 800 m d’altitude, au sommet du mont Arbois, l’Igloo n’a de rustique que le nom. Ce chalet-hôtel 3 étoiles, posé en plein c£ur du domaine Evasion et accessible en téléphérique, abrite 12 chambres élégantes, aux murs enduits et cérusés, réchauffés par des bois bruts patinés. Dans la salle à manger, des bouquets de fleurs sauvages peints à la main ornent les caissons du plafond. Et, près de la cheminée, le chaudron de vin chaud macère, exhalant ses parfums d’épices. Les deux propriétaires, un ancien entraîneur de l’équipe de France de ski et un cuisinier alsacien, ont soigné tous les détails pour assurer le confort de leurs pensionnaires. Le premier n’hésite pas à faire découvrir à ski le domaine à ses hôtes. Le second mitonne des dîners  » aux petits oignons  » ; formé dans des restaurants 2 et 3 étoiles, il fume lui-même le saumon, cuit le pain tous les jours, et prépare aussi avec amour les chocolats et autres mignardises. Dans cet  » igloo « , même les saveurs ne vous laisseront pas de glace.

Le chalet du Friolin

Le charme rustique

Un panache de fumée signale un foyer dans le vallon sauvage du Dérochoir, à la Plagne. Un simple refuge ? Non, un vrai petit hôtel de charme, comme posé sur la neige, au creux d’une vallée dominée par le mont Blanc. Et pourtant, au chalet du Friolin, on a beau se trouver à l’écart des boulevards surpeuplés de la glisse, on n’en est pas moins qu’à cinq minutes, en suivant une pente douce, du téléphérique du Vanoise Express. Caroline et Franck Arpin ont transformé un ancien dortoir d’altitude en petit hôtel délicieux. D’un coup de scooter, ils viennent vous chercher à la Plagne. Vous découvrez d’abord la salle commune, rustique à souhait, avec son dallage de pierres inégales et ses poutres noircies. Puis vous grimpez dans l’une des cinq chambres lambrissées, aux élégantes tonalités beige et grège. Et après le dîner, dans le décor grandiose de la vallée, vos hôtes vous proposeront une marche nocturne, à raquettes, au clair de lune. Inoubliable.

Chalet Lavis-Trafford

Délicieusement intime

C’est un petit bout du monde, niché à 1 650 m d’altitude, au fin fond de la haute Maurienne, que l’on atteint en traîneau à cheval. Les cinq chambres sont meublées dans le style régional : armoires ornées de rosaces, lit mi-clos, en mélèze. Le petit déjeuner est un bonheur avec, au menu, des confitures maison : pissenlits, épines-vinettes, prunelles et cynorhodons. Après de telles agapes, on pourra pousser jusqu’à l’Italie, accessible en deux heures de marche…

Carnet pratique en page 56.

Léa Delpont et Thérèse Rocher

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