Suspendu entre ciel et terre, à deux pas de la mer du Nord, ce duplex particulièrement accueillant, à l’ambiance sereine et aux couleurs douces, est une véritable invitation à passer des week-ends reposants dans un décor raffiné.

Lorsque Patricia Urfels prend possession de ce duplex, idéalement situé au sixième étage d’un immeuble construit en 1992, toute la décoration intérieure, hétéroclite et plutôt chaotique, est à repenser. En bonne styliste, la jeune femme a l’oeil, le sens des formes et des couleurs. Son objectif ? Dégager des perspectives, créer des ouvertures et, surtout, apporter une respiration à l’ensemble. Bref, créer un  » appartement de détente « , dépouillé et aéré, en symbiose parfaite avec les embruns, dont la présence tonique et vivifiante se ressent partout. Dans cet espace ouvert sur le ciel et sur la mer, aux volumes intérieurs inondés de lumière, la double exposition permet en toute saison de suivre le soleil dans sa course et d’admirer ses superbes couchers.

 » Lors de l’aménagement, j’ai pensé aux plages, toutes proches, souligne Patricia Urfels. D’où le choix d’une moquette en sisal, facile d’entretien, de couleur sable naturellement « . Le sol de la terrasse a été recouvert de planches en bongozi, un bois asiatique très dur et résistant, un peu moins onéreux que le teck. Brun au départ, il acquiert petit à petit une jolie patine grise. L’air salin qui argente le bois compose avec le gris perle des murs un camaïeu doux et silencieux. Radieuse sous le soleil, l’ambiance devient plus intime et mystérieuse lorsque le ciel se brouille. L’aménagement de l’espace crée un environnement discret, immatériel et lumineux où il fait bon se ressourcer en famille chaque fin de semaine. Il renvoie aussi aux goûts de la jeune femme en matière d’art de vivre : rigueur et bien-être, aisance et distinction, soin du détail au détriment de toute anecdote. Un bel ensemble réunissant méridienne, fauteuil et pouf, signé B&B Italia, est la seule acquisition nouvelle. Tous les accessoires, tableaux, luminaires, tables et chaises ont été  » récupérés  » dans la cave de la maison bruxelloise. Ce patchwork de différents objets, accumulés au fil des ans et témoins des modes successives, crée une atmosphère sympathique et cohérente, tout compte fait très actuelle. Les styles des années 1960 et 1970, par exemple, fêtent aujourd’hui un retour fracassant. Alors, ce fauteuil zébré, cette colonne-étagère en aluminium, garnie de plateaux circulaires en Plexiglas, ou encore ce luminaire d’Ingo Maurer, placé près de la baie vitrée, imposent à l’ensemble un  » classicisme  » de bon ton.

Ici, on vit beaucoup dehors. La grande terrasse, censée prolonger le salon, a donc été aménagée avec le plus grand soin. Une élégante table en bois et métal, des fauteuils recouverts de Nylon, ont été placés pour assurer le confort des visiteurs et de leurs hôtes. Une coupe de crème glacée géante, un amusant  » gadget  » américain des années 1950, remplace avantageusement un bouquet de fleurs. Un joli siège de cabine de plage ( » Strandkorb « , littéralement panier de plage en allemand), copie conforme d’un modèle centenaire, évoque le charme des bains de mer au début du XXe siècle. Les garde-fous, équipés de verres dépolis, assurent la discrétion et empêchent d’avoir une vue plongeante  » sur l’assiette du voisin « . Un seul panneau en verre transparent, judicieusement placé, permet d’apercevoir la mer et le brise-lames.

De taille plus modeste, l’étage joue pourtant la carte de la séduction et du confort sur tous les tableaux. Dans la chambre des parents, les murs  » dégringolent  » dans un mouvement diagonal, comme dans un grenier. Paticia Urfels a opté, ici, pour la laque blanche, matière qui reflète le mieux la lumière et dilate l’espace. Un long ruban de mur, longeant le sol, a été judicieusement exploité et transformé en mini-galerie d’art. Une fois de plus, dessins, peintures et gravures, acquis dans le passé ou reçus comme cadeaux, ont été juxtaposés pour former un ensemble cohérent et chatoyant. Dans la salle de bains, le double lavabo a été supprimé pour gagner de la place. Patricia Urfels en a dessiné un nouveau, parfaitement intégré dans le décor, recouvert des mêmes carrelages que ceux des murs. Il est encadré de deux étagères de verre qui accueillent, le temps d’un week-end, les trousses de voyage, l’exiguïté des lieux ne permettant pas d’ajouter de vastes meubles de rangement. La chambre du fils, baptisée  » la chambre du soleil « , fait l’éloge de la couleur, avec des murs laqués jaune et blanc et avec un lit dynamisé par un vert tonique.

Ce bel exemple prouve qu’avec de bonnes idées et un brin d’imagination, en combinant et réunissant tout un  » patrimoine  » accumulé dans des caves et des greniers, on peut créer un décor raffiné, reposant et confortable. Une vraie réussite !

Barbara Witkowska Photos : Sven Everaert

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