L’un des Belges préférés des Français publie Retour en absurdie, suite des chroniques écrites à l’encre de ses jeux (de mots) pour Canal+. Bienvenue dans son univers impitoyablement fou.

Pourquoi un volume 2 ? Vous aviez forcément mis toutes vos meilleures chroniques dans le premier…

Eh bien non ! Après un volume consacré aux célébrités vivantes, je me suis ici penché sur les personnes disparues. Les morts ne sont pas forcément moins drôles que les vivants !

L’absurdie, c’est votre état d’esprit ou un état des choses ?

C’est une manière d’être et de réinventer une certaine vérité, peut-être pour la rendre moins grave. C’est tout sauf n’importe quoi.

La chose la plus absurde que vous ayez faite dans votre carrière ?

Il y a quelques mois, quand j’ai décidé de quitter Canal+, on m’a dit :  » C’est absurde, ça cartonne !  » Mais pour moi, c’était une parenthèse. Ça m’a aidé à être reconnu pour ce que je suis et ce que je fais. Mais mon métier premier, c’est la comédie.

Entre l’humour et la poésie, où logez-vous votre prose ?

C’est de l’ironie, mais on peut y trouver une certaine forme de poésie. C’est tout sauf cynique, car j’y mets de la bienveillance.

Est-ce qu’à partir d’un moment, il devient facile d’écrire ?

Non, jamais. J’ai toujours eu le réflexe de triturer la langue française, de donner aux mots un sens différent de celui qu’on m’avait appris. Comme un diamant qu’on polit à sa guise. Mais après, c’est du boulot. Et dans tout cela, le talent est relatif. Comme le pensait Brel, le talent, c’est avoir envie de faire quelque chose.

Jouer avec les mots, ça peut être dangereux ?

Le jeu n’est jamais dangereux. Et jouer, c’est dans ma nature. Je ne fais pas de politique et je ne délivre aucun message… Une journaliste m’a un jour demandé :  » A quoi ça sert, tout ça ?  » Je lui ai répondu :  » A rien, c’est pour ça que c’est utile « .

Votre adrénaline, c’est…

Même si la course automobile est derrière moi, j’ai encore souvent l’impression de me retrouver sur une grille de départ, lors des levers de rideaux au théâtre ou quand un réalisateur dit  » moteur « . L’adrénaline, c’est continuer à surprendre, chercher, trouver le mot juste ou la bonne manière de jouer un personnage.

Avez-vous encore un rêve ?

Oh, j’en ai déjà réalisé beaucoup. Le plus beau, c’est le cinéma. Quand on est jeune, on s’imagine un nom en haut d’une affiche. Quand on est dedans, on y voit beaucoup de travail. Mais aujourd’hui, je me sens très léger par rapport à tout ça. Je suis serein, car je suis devenu ce que j’étais censé devenir…

Retour en absurdie, par Stéphane De Groodt, Plon, 200 pages.

PAR NICOLAS BALMET

 » Jouer, c’est dans ma nature. « 

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