(Ana)chronique

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Tord-boyaux. Neuf-mille neuf cent nonante-neuf francs suisses, soit un peu moins de huit mille six cent euros : qu’importe la devise, ça fait cher le shot de whisky, quand bien même celui-ci proviendrait du dernier flacon connu de Macallan millésime 1878. Ce fut pourtant le prix payé par un touriste chinois pour déguster deux centilitres du précieux breuvage écossais, dans un hôtel de St-Moritz cet été. Hélas pour lui, trois mois plus tard et après expertise, la gueule de bois : il s’agissait d’un faux, datant vraisemblablement du début des années 70 ; plutôt embarrassé, l’hôtelier helvète sauta dans un avion, direction Pékin, pour rembourser en personne son  » infortuné  » client. Que penser de ces mésaventures poculatives ? Que certains ont plus d’égards pour leur réputation que pour leur empreinte carbone, ou simplement trop d’argent à dépenser ? Peut-être. Mais aussi, accessoirement, que les bouteilles vieilles de plusieurs siècles, adjugées pour des montants déraisonnables, c’est pour la frime, ou la spéculation. Pas pour boire, quelle drôle d’idée! A force de tout mélanger, on finit par s’embarrasser en gobant un blended scotch d’origine douteuse au lieu d’un noble single malt – car, en plus, le soi-disant nectar n’était en fait qu’un vulgaire assemblage de grains. Difficile de faire mieux en guise d’ultime camouflet.

M.N.

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