Il coiffe Marianne Denicourt, Barbara Schulz, Julie Depardieu, Jeanne Balibar… Daniel Auteuil aussi. Dans son métier, Jean-Claude Gallon est aussi une star. Mais c’est en toute simplicité qu’il a ouvert à Weekend, les portes de son bel appartement avec vue sur les toits de Paris.

Carnet d’adresses en page 88.

Au c£ur des Halles, entre le forum et le centre de Beaubourg, entre Saint-Eustache et la fontaine des Innocents, qu’il pourrait entendre bruire, Jean-Claude Gallon, l’un des figaros les plus créatifs de Paris û les stars du cinéma, de Jeanne Moreau à Julie Depardieu, de Barbara Schulz à Daniel Auteuil, lui confient leur chevelure û habite un immeuble vénérable. Il a été bâti pour un part au XVIe siècle, pour l’autre au XVIIIe, et se distingue notamment par un escalier de service, du règne de Louis XIII, classé au titre des Monuments historiques.

L’appartement se caractérise par une répartition sur trois niveaux.  » Vivre dans un triplex, commente son propriétaire, c’est tout sauf un problème. On réfléchit seulement à ses mouvements, on les économise. La circulation de la lumière entre les étages, les volumes, tout cela donne l’impression d’agrandir et de multiplier les surfaces.  » On ne sait, à la vérité, s’il s’agit d’un faux triplex ou bien d’un quadruplex : au premier niveau se trouve une petite entrée, au niveau suivant, les pièces privées, bureau, chambre et salle de bains, au niveau encore supérieur, les pièces de séjour, salon, avec coin à manger et cuisine, de plain-pied avec une terrasse d’où un escalier permet encore de s’élever vers le ciel et d’aller se promener sur les toits de la Ville lumière…

C’est le deuxième élément remarquable de l’appartement de Jean-Claude Gallon : sa position en hauteur. La vue s’étend vers tous les horizons, ce qui agrandit considérablement l’espace, et, sur des toits de zinc et d’élégantes lucarnes, offre des premiers plans typiquement parisiens et charmants. La terrasse suspendue, au-dessus d’une cour remplie de vigne vierge et de chant d’oiseaux, est une vraie pièce de séjour, utilisable du premier au dernier rayon de soleil, et transformable à volonté. Au plaisir d’y résider, elle ajoute celui de pouvoir jardiner : capucines, bambous, jacinthes et fleurs variées, plantes grasses, basses ou grimpantes, rivalisent, en fait de soins, d’exigences.  » J’adore voir les choses pousser « , confie le maître des lieux, qui aime parler de son amour de la nature et des jardins : c’est à cet amour que, remplie de pots et de jardinières, couverte de teck et de verdure, changeant de couleurs et d’allure au gré des saisons, sa terrasse est dédiée.

Quand, pour la première fois, Jean-Claude Gallon a visité les lieux, il a été conquis par leur disposition et leur caractère, mais surtout par l’âme qui s’en dégageait. D’emblée, il a su que ce lieu lui était destiné et qu’il y coulerait des jours heureux. Il y habite depuis trois ans et peut témoigner que son intuition ne l’a pas trompé. Pour aménager son appartement, il s’est confié à ses goûts et, pour résoudre d’épineux problèmes de construction, aux soins de Gérard Berson, architecte d’intérieur. Leur parti pris, apparemment paradoxal, a donc été d’installer les pièces de séjour dans la portion la plus lumineuse du triplex, au dernier niveau. Pour gagner les pièces de réception, ce choix impose de traverser d’abord les pièces plus intimes, concrètement le bureau, mais cet inconvénient permet à la salle de séjour et à la cuisine, de se prolonger par l’immensité du ciel. Avantage appréciable.

Ce qui a dominé les choix d’aménagement a été la volonté de faire largement circuler la lumière. Cet impératif s’est traduit, partout où il était possible d’en installer, par la création de puits de lumière et par l’emploi massif, y compris pour les parois intérieures, du verre. Tout est transparent, et rien n’arrête, d’un côté de la maison à l’autre, d’un étage à l’autre, la splendide lumière qui jouit là d’une totale liberté.

Les matières de sa maison, Jean-Claude Gallon les a voulues naturelles et simples. Les parquets et les escaliers sont en chêne, comme les portes des placards et celles des penderies ; les antiques poutres d’origine, irrégulières à souhait, ont été conservées, et simplement blanchies. Lavabo, évier, et plans de travail de la cuisine sont en pierre û un très fin granit gris û, et, par discrètes touches, du métal apporte, çà et là, des pointes de modernité.

Les meubles qui remplissent cet espace ont d’abord été choisis en fonction des volumes et de la modeste largeur de l’appartement. On trouve beaucoup d’objets transformables (à l’image de la table, en verre et métal, du célèbre architecte Jean Nouvel, qui peut se déplier et accueillir huit personnes), ou pliables, ce qui permet des gains de place, mais surtout d’agréables changements dans la disposition des lieux. Ces possibilités d’évolution correspondent aux goûts de Jean-Claude Gallon, qui aime beaucoup la souplesse, la fluidité et la mobilité. Ces qualités, qui sont celles de son lumineux et très élégant intérieur parisien, se retrouvent également dans son espace coiffure, Salons d’hôtes, un des plus luxueux de Paris, récemment inauguré rue de l’Abbaye, à quelques mètres de l’église Saint-Germain-des-Prés.

Robert Colonna d’Istria

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