Barbara Witkowska Journaliste

Amies de longue date, Vanessa de Jaegher et Marie Poniatowski lancent Stone, une ligne de bijoux seconde peau digne des héroïnes de  » Sex & the City « . Des parures qui ont déjà séduit Emmanuelle Seigner et Sarah Lavoine.

Carnet d’adresses en page 80.

Les feuilletons télévisés ont parfois des  » retombées  » insoupçonnées. Prenons  » Sex & the City « . Ce sont les péripéties et les vies tourbillonnantes de ces quatre amies célibataires, speedées et overbookées, qui ont inspiré à Vanessa de Jaegher et Marie Poniatowski le concept de leur ligne de bijoux. L’or blanc pavé de diamants, ponctué parfois de pierres fines, habille dormeuses, ras-de-cou, bagues et bracelets. Précieux, mais accessibles, ultraféminins, pleins de charme et faciles à vivre au quotidien, ils séduisent rapidement les femmes modernes qui, à l’instar des héroïnes de  » Sex & the City « , sont actives, indépendantes, pleines de dynamisme et de joie de vivre.

Les tailles sont infiniment petites. Les formes évoquent les entrelacs de rosaces sculptés sur les vantaux en bois des portes orientales ou encore les volutes des décors marocains ou asiatiques. Chaque parure porte un nom. Un nom qui fait rêver, comme par exemple  » Nilaya  » (ce qui signifie  » paradis  » en sanskrit),  » Princesse des Etoiles  » ou encore  » Petite Fleur du Maroc « , au dessin floral. Les plus récentes, les boucles d’oreilles  » Tourbillon de la vie  » mettent en scène des tiges d’or blanc entièrement serties de minuscules diamants, tournant sur elles-mêmes. Au bout, une goutte de citrine de taille briolette se balance dans une rythmique très décorative.

Sympathiques trentenaires, Vanessa et Marie s’entendent merveilleusement bien malgré des parcours différents. Marie grandit dans un univers chatoyant et glamoureux. Sa mère est décoratrice. Son père, Jean Poniatowski, a dirigé le magazine  » Vogue  » – France pendant quinze ans. C’est lui qui a eu l’idée d’inviter, pour chaque numéro de Noël, une personnalité prestigieuse et mondialement connue. Caroline de Monaco, Baryshnikov, David Hockney, Orson Welles, Akira Kurosawa, sans oublier le Dalaï Lama (qui apparaissait pour la toute première fois en couverture d’un magazine !) ont ainsi joué, exceptionnellement, le rôle de rédacteur en chef improvisé. Tout ce beau monde, Marie l’a côtoyé de très près. Au programme de son adolescence se sont succédé de nombreux voyages, des défilés de mode et des séances photos. Curieusement, cette vie saupoudrée de paillettes ne l’a pas aiguillée vers la mode, mais vers le cinéma. Après une formation poussée de deux ans, elle travaille comme assistante à la mise en scène. Au cinéma, pour commencer, en assistant notamment Claude Lelouch, puis dans la pub. Plus tard, elle arrête tout pour faire un bébé. C’est une fille.

Quant à Vanessa, elle est née à Paris, d’un père d’origine belge, importateur de pierres précieuses. Métier qui implique beaucoup de voyages, notamment en Asie. Une occasion en or pour la jeune fille d’accompagner papa et d’aiguiser son  » £il « , en regardant, comparant et triant les pierres. Sa première  » vocation  » la mène pourtant vers les études de droit, de journalisme et de graphisme. Suivent des expériences professionnelles, tout aussi éclectiques. Vanessa fait ses premières armes chez la styliste Corinne Cobson où, au sein d’une petite structure, elle s’occupe de tout : du modélisme, de la presse et des défilés. Ensuite, après une incursion dans l’événementiel, elle arrête tout , elle aussi, pour faire un bébé. C’est une fille…

Un enfant dans les bras, Marie et Vanessa qui se connaissent depuis douze ans, décident de joindre leurs destins professionnels. Suite à un voyage à New York, elles peaufinent l’idée d’une ligne de bijoux inédite.  » Nous sommes toutes les deux issues de familles décomposées et recomposées, explique Marie Poniatowski. On voulait créer des bijoux pour ces femmes nouvelles, différentes, indépendantes, ravies d’être femmes, comme les héroïnes de  » Sex & the City « . Elles portent des jeans, bougent beaucoup et n’hésitent pas à s’offrir leurs bijoux elles-mêmes. Des bijoux  » seconde peau « , précieux, raffinés, délicats, féminins et surtout pas ostentatoires.  »

Voyage, voyage…

Les collections s’inspirent énormément des voyages, le passe-temps favori des deux complices. Les premiers dessins ont été réalisés à Marrakech. Les modèles mélangent des dessins berbères, des évocations de belles portes aperçues aux quatre coins du monde, des souvenirs de l’architecture balinaise ou indonésienne. Partout, on note ce petit côté  » bijoux anciens  » avec leurs formes voluptueuses et sensuelles, leurs lignes sinueuses et ondoyantes, comme autrefois.  » Aujourd’hui, les bijoux sont des accessoires indispensables, affirme Vanessa. Ils sont plus importants que les vêtements. Ils se démodent moins vite. Nous aimons cette idée de  » bijoux de famille  » qu’on transmet de génération en génération et l’idée que nos filles vont porter nos créations. Pour accentuer davantage cet aspect  » éternel « , nous avons opté pour l’or blanc et les diamants.  »

La recherche du nom de la collection fut un long cheminement. Les impératifs ? Il fallait un nom court, international et facile à prononcer. C’est le mari de Marie Poniatowski qui a eu la bonne idée, en imaginant Stone. Un jeu de mot qui suggère les pierres précieuses et qui évoque l’évasion et l’ivresse du voyage. Très complices, les jeunes femmes créent toujours à quatre mains, se complètent et s’enrichissent mutuellement. Surdouée, Vanessa finalise les dessins. Précis, extrêmement détaillés, ceux-ci ressemblent carrément à des photos et il arrive fréquemment que des clientes commandent directement une pièce sur dessin. Suit une maquette, susceptible d’évolution en fonction des impératifs techniques. Enfin, les bijoux sont confectionnés par un fabricant de haute joaillerie à Paris. Minuscules (certaines boucles d’oreilles n’ont que 5 mm de diamètre !), ils exigent un travail de sertissage extrêmement long et minutieux. La collection de base qui inclut les best-sellers  » Nilaya « ,  » Petite Chanson Indienne  » et  » Petite Fleur d’Eden « , s’agrandit en permanence. Les pierres fines ont fait leur apparition. La rhodolite ou le topaze bleu animent de leurs reflets chatoyants l’éclat de l’or blanc.  » Aujourd’hui, certaines pierres fines sont plus rares et plus chères que les pierres précieuses, souligne Vanessa. Les nôtres viennent d’Inde ou de Bangkok. Mon frère est gemmologue et les achète pour nous. Ainsi, nous sommes sûres d’avoir toujours une très belle qualité.  » Toute jeune, née il y a un an à peine, la griffe Stone compte déjà de nombreux adeptes. Elle a aussi séduit des stars, Emmanuelle Seigner et la comédienne de théâtre Gwendoline Hamon, fille de Jean Anouilh. Sans oublier Sarah, la femme de Marc Lavoine. Quoi de plus normal ? Elle n’est autre que la s£ur de Marie Poniatowski.

Barbara Witkowska

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content