Avec plus de vingt millions de lecteurs, Anne Perry est la reine du suspense anglo-saxon. Son dernier ouvrage, une superbe saga sous l’empire byzantin, met en scène deux femmes de feu, Anna et Zoé, sur fond de passion, de pouvoir et de trahison.

Enfant, vous vouliez devenirà

Raconteuse d’histoires, une tradition aussi vieille que l’humanité. Je désirais partager ma façon de voir la vie.

Quels sont vos rituels ?

J’écris dès 9 h 15 du matin et je continue toute la journée, six jours sur sept, sauf le dimanche. L’esprit a bien droit à un jour de repos (rires) !

Être comparée à Agatha Christie, honneur ou leurre ?

Cela m’ennuie, nous sommes si différentes. Même si je l’admire, elle est une femme de son temps. Hercule Poirot ou Miss Marple ne sont jamais affectés, alors que mes héros débordent de doutes et d’émotions.

Pourquoi le crime est-il inspirant ?

Parce que cela donne une intrigue puissante. Le crime met la pression sur les personnages. Révélant des choses insoupçonnées, il les confronte à leurs croyances et désillusions. On perçoit alors qui ils sont vraiment. Cela nous renvoie à nos imperfections. Il faut avoir le courage d’être soi-même, d’accepter ses difficultés et ses douleurs.

De qui aimeriez-vous retirer le masque ?

De personne. Nous avons besoin de masques et de vêtements pour raconter des mensonges polis et préserver notre intimité.

Qu’est-ce qui vous fascine chez l’humain ?

Sa capacité à pardonner et à recommencer, comme c’est le cas de mon héroïne Anna.

Vos romans se déroulant dans le passé, à quelle époque auriez-vous aimé vivre ?

Aucune, mais j’adore écrire sur d’autres ères. Là, je songe à la Révolution française ou à l’Inquisition espagnole, abordant la persécution pour raison religieuse.

Byzance a un parfumà

D’épices, de lumière sur l’eau et de rencontre entre l’Est et l’Ouest. Dans ce roman, Constantinople constitue presque un personnage. Carrefour de plusieurs cultures, tout y est possible et magique.

Si vous étiez une médication ?

Lire de la poésie m’aide à trouver mes racines et ce en quoi je crois.

Qui incarne la beauté ?

Sophia Loren pour son visage lumineux. La plus belle des beautés émane de l’intérieur. Sans oublier le courage, la passion, l’énergie et l’humour. Dans mon livre, la beauté est pour Zoé un art et une arme.

La vengeance, sucrée ou amère ?

Sucrée dans l’imaginaire, amère dans la réalité. Bien qu’elle canalise la violence, elle n’aboutit qu’aux regrets.

Quel mystère aimeriez-vous résoudre ?

Je détesterais pouvoir les résoudre tous, sinon il n’y aurait plus de surprise et d’aventure ! Il ne faut pas tout savoirà

Du sang sur la soie, par Anne Perry, 10/18, 750 pages.

Kerenn ElkaÏm

Il faut avoir le courage d’être soi-même.

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