» JK for Hugo  » : une mini-collection de 15 pièces exclusives créées pour le label allemand par Jay Kay. Le charismatique leader du groupe Jamiroquai, le roi de la funk british, nous la présente en exclusivité. Défilé.

On le savait fashion victim, à la ville comme à la scène. Habitué des premiers rangs à la Fashion Week de Londres, applaudi pour ses chapeaux extravagants, défrayant la chronique à chacun de ses concerts… Fan d’Hugo Boss, dont il porte les vêtements depuis plusieurs années, il accède aujourd’hui au statut de créateur de mode. En partnership étroit avec le directeur créatif d’Hugo, Volker Kächele, il signe en effet, cet automne, une mini-collection éditée en série limitée et distribuée dans une sélection de boutiques exclusives (1). Soit au total 15 pièces inspirées à la fois des vestes de cuir, des gants de pilotes, des chemises ajustées et des pantalons larges et confortables qu’il arbore en concert comme des jerseys tricotés qu’il préfère étrenner en privé.  » Toute ma vie tourne autour de la musique, des voyages et des voitures de course, souligne le leader du groupe funk Jamiroquai. Les vêtements que j’ai créés avec Hugo sont parfaits pour cela. Les matières sont simples et elles ont à la fois beaucoup de cachet.  » Au final ? Une collection plus sobre que l’image excentrique du chanteur l’aurait laissé penser, tant dans les lignes que dans les couleurs – beaucoup de gris, noir et blanc éclairé de pourpre et de nuances de vert pomme ou gazon – avec un souci du détail qui se retrouve dans les surpiqûres colorées et les broderies, Zips et boutons affichant discrètement le logo de la ligne  » JK for Hugo « .

Ce coup d’essai plutôt séduisant arrive en rayon alors que le dernier CD de Jamiroquai (2) fait son apparition dans les bacs des disquaires. Sur ce best of du groupe se retrouvent les meilleurs singles de ses quinze ans de carrière mais aussi deux titres inédits. De quoi rassurer les fans de Jay Kay qui craindraient de le voir raccrocher définitivement le micro au profit d’un crayon de styliste.  » Cool ! J’aurai toujours besoin de la musique car elle nourrit tout ce que je fais « , insiste-t-il au fil du jeu des questions-réponses.

Weekend Le Vif/L’Express : On vous voit très souvent aux premiers rangs des défilés. Qu’est-ce qui vous passionne tant dans la mode ?

Jay Kay : Je pense simplement que c’est important d’avoir un bon feeling sur ce que vous portez. Vous pouvez avoir l’air à la fois à la page et stylé ou un peu relax et débraillé dans un supercostume…

Vous ne portez pas les mêmes choses à la ville et à la scène…

Lors des shows, j’ai besoin de vêtements dans lesquels je puisse bouger, comme de vieilles baskets, des pantalons de coton, des tops zippés ou des polos. Je pourrais commencer le spectacle en portant un poncho comme celui que j’ai créé pour ma ligne  » JK for Hugo  » mais je devrais l’enlever après la première chanson. J’aurais beaucoup trop chaud.

Quand avez-vous décidé de créer votre propre ligne et pourquoi ?

J’ai toujours eu cela en tête, mais je n’avais jamais eu le temps de le faire. J’ai toujours été très impliqué dans le merchandizing du groupe, c’est venu naturellement de là.

Pourquoi avoir choisi Hugo Boss ?

D’autres labels m’avaient déjà approché auparavant, mais je n’étais pas prêt. Ou bien ce n’était pas le bon moment. Quand les responsables d’Hugo Boss m’ont proposé ce deal, on se connaissait déjà bien. Je portais déjà leurs vêtements. Ils m’ont dit que si on faisait cette ligne ensemble, ce serait une vraie collaboration. Et c’est ce qui m’a plu.

Comment cette collaboration se passe- t-elle concrètement ? Quel est votre rôle créatif ?

Je ne dessine rien moi-même. Je ne suis pas un artiste comme Volker, designer confirmé. On se voit, on s’assied ensemble, on échange des idées sur les tissus, les couleurs, les coupes… Ensuite, Volker m’apporte des dessins et je les modifie avec lui. On s’attaque ensuite au prototype que l’on va aussi améliorer.

Vous avez donc suivi toutes les étapes de préparation de la collection…

Oui, et de près puisque j’ai encore apporté des petits changements jusqu’à la dernière minute. Et j’en suis très content.

Est-ce que  » JK for Hugo  » est vraiment inspiré, comme on le dit, de ce que vous portez au volant de votre Ferrari ?

Il y a un peu de cela, certainement ! J’adore le cuir. On le retrouve dans le sac de week-end que l’on jette à l’arrière de sa voiture. Certaines pièces sont aussi inspirées de ce que je porte sur scène, d’autres de ce que je mets pour me balader dehors quand il fait froid.

Cette première collection est somme toute assez  » classique « , moins déjantée que ce que l’on aurait pu imaginer au regard de ce que vous portez sur scène, en particulier vos chapeaux excentriques…

Ces tenues sont réservées à la scène. Dans la vie de tous les jours, j’aime les vêtements classiques et portables. Et la collection que j’ai créée pour Hugo convient à plusieurs états d’esprit : il y a des pièces plutôt décontractées, d’autres un peu plus frappantes pour sortir le soir.

Travaillez-vous déjà sur les modèles de la collection printemps-été 2007 ?

Pas encore, mais j’ai déjà pas mal d’idées. On verra bien comment ça se passe d’abord pour celle-ci !

Auriez-vous envie de créer des vêtements pour femme ?

J’adore les vêtements féminins mais je pense qu’en ce qui concerne le design, je vais en rester à ce que je connais vraiment : les hommes.

Pourriez-vous vous passer de la musique et du public pour faire ce travail à plein temps ?

J’aurais toujours besoin de la musique car elle nourrit tout ce que je fais. Mais je trouve cela vraiment super d’avoir un autre moyen d’exprimer ma créativité.

De nombreuses célébrités commencent par créer un parfum, c’est une sorte de test avant de se lancer dans le design d’une ligne de vêtements. Seriez-vous tenté ?

J’adorerais dessiner des lunettes de soleil si je créais une seconde ligne. Un parfum ? Je ne suis pas sûr. Mais il ne faut jamais dire jamais…

(1) Près de chez nous, la collection  » JK for Hugo  »

sera disponible à Londres et Paris.

(2)  » High times – Singles 1992-2006 « .

Propos recueillis par Isabelle Willot

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