De sa sculpture mégalo Uchronia brûlée dans le désert du Nevada à l’occasion du festival Burning Man en 2006 à son dernier projet virtuel pour investir la statue de la Liberté d’une flamme géante, Arne Quinze rêve de gigantisme. Mais garde un £il aiguisé sur la réalité.

Vous réalisez des £uvres dans des musées, des boutiques, et d’autres dans des lieux publics. Lesquels vous touchent le plus ?

Pour moi, les installations urbaines sont très importantes car elles transforment les villes en expos en plein air. Chacun peut ainsi baigner dans l’art. Ces £uvres accessibles à tous ouvrent les esprits et réduisent le pas, parfois difficile à franchir, vers les véritables musées. Ces interventions permettent aussi de faire revivre des quartiers.

Vous dites que l’art en ville est un moyen de communication…

À notre époque, nous avons des amis dans le monde entier via les réseaux sociaux. Mais, a contrario, nous ne parlons plus à nos voisins. Dans le temps, marcher en rue avait une fonction, celle de prendre des nouvelles des gens des environs… Aujourd’hui, si nous adressons la parole à un inconnu, il le prend mal. S’exprimer dans l’espace public est devenu anormal. Avec des structures comme Cityscape, à Bruxelles, les passants retrouvent cette spontanéité. Ils vivent une expérience commune et lorsqu’ils sont devant l’objet, ils partagent leurs émotions à haute voix. Une relation s’installe.

Était-ce la première fois que vous travailliez avec des enfants à Bande ?

Des enfants, j’en ai quatre, c’est dire ! Ils ont toujours été très proches de mes projets puisque notre maison est un grand atelier. Ils voyagent dans le monde avec moi, visitent beaucoup d’expositions, ils sont très éveillés à tout cela. Il m’est aussi arrivé de bosser avec des écoles notamment. Pour moi, avec les gosses, l’objectif premier est de démontrer qu’il ne faut pas avoir peur de rêver très haut et de se battre pour y arriver… d’imaginer une structure incroyable et de la construire en vrai.

Les kids vous apprennent-ils des choses ?

Chaque individu peut évoluer au contact d’autres personnes et cela n’a rien à voir avec l’âge, la culture, le niveau social… Celui qui n’apprend rien des autres, n’évolue plus. Travailler avec des plus petits permet de regarder chaque jour la vie autrement, avec un £il neuf.

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