Dans son appartement, les merveilles du passé côtoient les ouvres ultracontemporaines. Et ce n’est pas tout : son salon est squatté par une girafe. Son art à lui ? Rendre simple des objets complexes. Bienvenue chez Ora-Ïto, la nouvelle icône du design français.

La bouteille de bière en aluminium pour Heineken ou le flacon ultrasensuel d’Idylle de Guerlain, c’est lui. La ligne Ora-Gami, imaginée comme un pliage, du fabricant de meubles contemporains Steiner, c’est encore lui. Le projet de centre d’art sur l’île du Frioul, en face de sa ville natale, Marseille, c’est toujours lui ! Sa créativité est inextinguible, et son ascension fulgurante. Né en 1977, fils du célèbre joailler Pascal Morabito, Ora-Ïto se lance dans la carrière de designer, à 19 ans, en détournant les logos de marques aussi mythiques que Vuitton ou Apple. Dans un esprit iconoclaste, il propose sur Internet des produits griffés… qui n’existent pas, et qui lui sont commandés par milliers. Du monde virtuel, il ne tarde toutefois pas à basculer dans la réalité, et, au début des années 2000, fonde un studio de création brassant allègrement design, architecture et communication.

Niché dans un hôtel particulier du quartier du Marais, à Paris, l’appartement d’Ora-Ïto est la parfaite illustration de son styleà qu’il définit par un seul mot :  » simplexité « . Traduisez l’art de rendre simple des objets complexes. Sa déco perso ? Le mariage du minimalisme japonais – auquel son pseudonyme rend hommage – et de l’élégance française. Le salon et la salle à manger ont conservé leur allure originelle, du xviie ou du xviiie siècle – les spécialistes ne savent pas trancher. De cette époque, outre les grands volumes lumineux, on épingle un splendide jeu de poutres peintes, pieusement conservées. La hauteur, elle, est cassée par une mezzanine ultracontemporaine, conçue par Ora-Ïto, qui donne accès aux pièces privées.

Pour se meubler, le créateur a d’abord opté pour quelques merveilles d’autrefois. Il a ainsi accroché sur un des murs du salon un vaste paravent japonais du xviiie siècle, doré à la feuille, en harmonie avec les peintures des poutres. Il a, entre autres, aussi disposé plusieurs armures, également japonaises, de l’époque d’Edo (qui couvre les xviie, xviiie et xixe siècles) et une somptueuse horloge française du début du xviiie siècle. En contrepoint, il a choisi des £uvres bien d’aujourd’hui. Xavier Veilhan signe le mobile géant qui surmonte le salon, squatté par une superbe girafe, grandeur nature, de Jean-François Fourtou. Les murs sont ornés d’opus d’artistes les plus cotés, en particulier d’un bel ensemble de pièces  » cinétiques  » de Victor Vasarely.

Dans cette mise en scène métissée se côtoient également les propres productions du maître des lieux : sièges, tables, lits, luminaires, bibliothèque, dessinés pour les éditeurs les plus prestigieux. Et il y a fort à parier qu’Ora-Ïto, devenu une star du design international, dont les pièces entrent dans les collections permanentes des plus grands musées du monde, puise aussi dans son univers intime, fascinant de  » simplexité « , l’inspiration pour mener à bien sa myriade de nouveaux projets.

Par Luxproductions.com

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