La boyish touch continue de faire des émules. Cette saison encore, les collections de prêt-à-porter Femme reprennent à leur compte costumes trois-pièces, boyfriend jeans, manteau oversize ou derbys. Revue de style.

Dépassé, le désir d’être femme jusqu’au bout des seins ? Si l’on en croit la tendance qui sévit depuis quelques saisons, les belles, non contentes d’avoir obtenu l’égalité des sexes, veulent aussi faire vestiaire commun. Elles n’hésitent pas à piocher dans la garde-robe de leur homme. A tout le moins à s’en inspirer. Veste faussement oversize, pantalon carrot au tombé loose, chemise ample, derbys, costume trois-pièces et évidemment le célèbre boyfriend jeans, lancé (malgré elle) par Katie Holmes, à l’été 2008.

L’idée d’un dressing partagé n’est pas nouvelle. Dans les années 70 déjà, Jacques Esterel, l’un des maîtres à penser de Jean Paul Gaultier, l’avait ardemment défendu. Quant à Yves Saint Laurent, il a flirté avec succès sur cette notion d’androgynie. Stefano Pilati, qui lui succède à la direction de la griffe, ne l’a pas oublié. Il vient de sortir une deuxième édition de sa collection Unisex. Pas question pour autant de se limiter à un vulgaire copier-coller. Si ses 19 looks s’inspirent de son prêt-à-porter Homme, ils regorgent de sensualité et de féminité. Les chaussettes de jeune cadre dynamique ? Glissées dans des sandales aux talons vertigineux. La veste sobre et classique ? Elle laisse apparaître de jolis dessousà

Cette envie de testostérone sexy se retrouve également dans plusieurs collections de prêt-à-porter Femme, ce printemps-été 2010. De grandes griffes ont en effet adapté et féminisé les codes en vogue chez leur pendant masculin. Le défilé Dolce & Gabbana s’ouvre sur un tailleur dont la coupe a été pensée pour mettre en exergue les formes de celle qui le porte. Et si l’on quitte l’ambiance sicilienne au profit de celle des pionniers américains, on retrouve cette même philosophie, qu’il s’agisse de fermiers en salopette en jeans ou de banquiers à l’élégant costume trois-pièces d’inspiration années 30. Paul Smith se laisse, lui, séduire par la sape africaine, tandis que Stella McCartney, Céline et Chloé proposent des silhouettes garçonnes toujours flatteuses. Quant au créateur belge Kris Van Assche, il a lancé, chez Dior Homme, une ligne de jeans  » petite taille « , directement adaptée à la morphologie féminine.

A noter que cette tendance n’est pas près de s’essouffler. Les défilés des collections automne-hiver 10-11 avancent l’idée d’une femme fragile à l’intérieur, protégée à l’extérieur. Exemples chez Diane von Furstenberg, Philosophy, DKNY ou Alexander Wang. Une femme avertie en vaut deux.

Par Catherine Pleeck

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