Surfant sur la vague triomphante du piercing, d’autres modes d’expression corporelle émergent tout doucement. Attention les yeux, les dents et les lobes !

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , sur la Première (RTBF radio).

E st-ce pour conjurer de façon radicale l’expression  » Loin des yeux, loin du c£ur  » ? Quoi qu’il en soit, la Néerlandaise Deborah Boer n’a pas hésité à rapprocher ces deux organes de façon symbolique en se faisant implanter un petit c£ur en diamant sous la cornée de l’£il. L’intérêt ? Purement ludique, selon l’intéressée. Les amateurs de bon (et de mauvais) goût apprécieront, mais en attendant, cette forme inédite de chirurgie esthétique pourrait bientôt devenir la nouvelle tendance en matière de body art. Heureusement, le prix d’une telle opération (1000 euros) et, surtout, sa connotation délibérément médicale risquent d’en décourager plus d’un et, donc, de diriger momentanément les intéressés vers d’autres décorations corporelles un peu plus sages. Parmi les musts de l’été prochain, deux courants semblent d’ores et déjà avoir la cote : le diamant fixé sur la dent, d’une part, et, d’autre part, le stretching du lobe de l’oreille. Pas de panique, je vous explique. Dans le premier cas de figure, il s’agit de coller temporairement un petit brillant sur une incisive, histoire d’arborer fièrement un sourire de mille feux. Etonnant ? Pas vraiment. Depuis que l’appareil dentaire n’est plus considéré comme une tare dans les cours d’école mais bien comme le signe très fashion d’un idéal buccal, il fallait bien s’attendre à ce que le  » bijou de dent  » fasse un jour son entrée sur le marché de la beauté idéalisée. Quant au scénario lobaire, il s’inscrit naturellement dans la continuité du succès du piercing. Pour les non initiés, le stretching de l’oreille n’a rien à voir avec le fitness ou une quelconque discipline sportive. Le but recherché est plutôt l’élargissement du lobe grâce à un plug (une espèce de bouchon) qui permet d’agrandir progressivement un trou de trois millimètres à peine jusqu’à un orifice d’un ou de deux centimètres. Libre à l’adepte du stretching de combler ensuite ce vide de chair avec un bijou de verre, d’acier ou de corne d’inspiration beaucoup plus tribale. Chez nous, ces deux nouvelles pratiques sont en plein essor (notamment le stretching chez www.arkel.be) et le phénomène s’explique évidemment par une recherche constante d’originalité. Car, aujourd’hui, le tatouage et le piercing sont presque devenus banals au sein de notre société. Il convient donc de se démarquer avec de nouvelles pratiques inédites et plus spectaculaires telles qu’un diamant sur la dent, un lobe démesurément garni ou, pourquoi pas, un petit c£ur scintillant dans le blanc de l’£il. Prochaines étapes ? Probablement d’autres techniques millénaires de transformation du corps utilisées dans les sociétés tribales et qui ont été ensuite récupérées en Occident par quelques adeptes isolés du body art comme le cutting (les scarifications), le branding (le marquage au fer rouge) ou encore les implants de formes en relief sous la peau. Marginaux, ces rites d’initiation exotiques existent déjà en Europe à titre confidentiel mais ils pourraient bien descendre massivement dans la rue au cours des prochaines années. Car après avoir personnalisé ses biens de consommation courante, la jeune génération sera certainement tentée de  » customiser  » davantage son corps à coups de mutations  » sur mesure « . Histoire d’émerger du troupeau, tout simplement.

Frédéric Brébant

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