Parfaits pour fêter la saison des amours, les champagnes rosés pointent à nouveau le bout de leurs bulles. Robe glamour et nez aromatique, qui peut leur résister ?

Emblème du luxe et de la vie facile, le champagne n’est pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, un produit figé une fois pour toutes dans le marbre des certitudes £nologiques. Breuvage vivant, il évolue en épousant le goût de l’époque. Les deux grandes tendances 2011 ? La percée du champagne millésimé qui s’inscrit dans la recherche de la finesse et de l’expression précise d’un terroir à un instant  » t  » (grâce à l’effet millésime, le vin effervescent s’approche au plus près de l’univers du vin tranquille, rappelant au passage qu’il est faux que les bulles ne se gardent pas) et le boom du champagne rosé.

À l’instar du vin rosé qui a vu son blason subitement redoré, le champagne rosé n’est plus considéré comme un ersatz sans intérêt. Au contraire, il est aujourd’hui plébiscité pour cette couleur et ce fruit aussi croquant que gourmand. Vénéré par les bobos qui apprécient sa fraîcheur et sa légèreté, il incarne plus que tout autre boisson le plaisir et la joie.

Pour Dominique Demarville, chef de cave de la prestigieuse maison Veuve Cliquot,  » son succès peut s’expliquer par une évolution du style de vie. Les hommes, par exemple, ne craignent plus de s’afficher une coupe de champagne rosé à la main. Si auparavant on associait cette nuance aux layettes, elle incarne désormais l’audace. Dans certains pays, je pense à la Grande-Bretagne, le champagne rosé est carrément synonyme de réussite sociale. En amont, le défi de ce qui est devenu quasi un deuxième marché est de conserver les caractéristiques de la marque sans céder à la tentation de l’argent facile « .

Preuve de cet engouement, les ventes de champagnes rosés ont presque triplé en dix ans. Ce, même si, côté prix, il s’affiche plus cher que son homologue brut. Un autre facteur propice à son essor réside dans son aisance à escorter un pan entier de la world food. Sushi, sashimi et de nombreuses préparations aux accents asiatiques – canard laqué, mets aigres-doux… – lui vont comme un gant.

NOS 10 CHOIX POUR LA SAINT-VALENTIN

1. Brut rosé, A. Bagnost

Marque de négoce assez récente (elle a été créée en 2000), A. Bagnost propose des vins effervescents d’un excellent rapport qualité-prix. Ce rosé brut se distingue par une bulle assez fine et des arômes à la fraîcheur explosive. Facile d’accès, il séduira surtout par sa spontanéité gustative peut-être un poil trop acide. La bouche est sans détours : fruits rouges, notes florales et, au final, une petite pointe de poivre pour corser le tout. À savourer seul.

+/- 26 euros, Le Cellier, tél. : 02 374 85 33.

2. Cuvée des Moines, Brut rosé, Besserat de Bellefon

Dans sa bouteille XVIIIe, cette Cuvée des Moines en impose – mention pour le nom qui évoque une abbaye tout droit sortie de l’imagination de Sade. Mais on l’appréciera également en tête-à-tête dans son salon. D’autant plus que ces bulles à la robe £il-de-perdrix se caractérisent par une belle longueur en bouche et une mousse à proprement parler soyeuse. Sans oublier, un nez plaisant de pain d’épices et fruits mûrs. Parfait pour accompagner des sashimis.

+/- 43 euros, Fourcroy, tél. : 02 423 71 11.

3. Rosé Mosaïque, Brut rosé, Jacquart

Bulles fortes d’une maturation de 3 ans, ce rosé mosaïque de la maison Jacquart est le résultat d’un assemblage d’une grande justesse, entre chardonnay (35 % – 40 %), pinot noir (50 % – 57 %) et pinot meunier (12 % – 17 %). La robe est légèrement saumonée, traversée de bulles plutôt fines. Subtil, le nez oscille entre la cerise et la mûre. En bouche, il révèle tout son potentiel avec une avalanche de fruits rouges se ruant sur la langue. La finale, plutôt longue, se distingue par des notes de pêche de vignes et d’abricot. Côté accords, on privilégiera le homard ou un dessert où le sucre s’affiche discret.

+/- 31 euros, Nicolas, www.nicolas.com

4. Rose Label, Brut rosé, Lanson

Présenté comme  » idéal pour célébrer les sentiments et les émotions « , ce Rose Label de la maison Lanson se distingue par un savoir-faire de plus de 60 ans. Ici, c’est le pinot noir qui impose ses notes vineuses (53 %). Cette prédominance en fait un champagne racé pourvu d’une belle robe aux reflets saumon pâle. Outre les habituels fruits rouges, le nez laisse entrevoir une note de rose aux vertus balsamiques. Cette fragrance maternelle est confortée par une attaque tendre et fraîche qui laisse place à un vin rond et équilibré. On pourra sans hésiter assortir ce Rose Label avec une viande rouge.

+/- 36 euros, Carrefour.

5. Rosé Brut, Drappier

Maison champenoise exemplaire, Drappier se devait de créer un rosé atypique. Celui-ci résulte de la macération du pinot noir, procédé rare. Le tout pour une concentration énorme qui nécessite d’être éclaircie par une proportion variable de pinot vinifié en blanc. Autre originalité, plutôt que de répéter le même profil chaque année, Drappier laisse la nature faire son £uvre. Du coup, la robe n’est jamais la même. En bouche, la puissance du goût rend hommage au cépage qui domine : du fruit rouge parsemé de notes de violette que réveillent des saveurs d’agrumes et de poivre. Le spectre des accords gourmands est large, on évitera juste le café et le chocolat.

+/- 29 euros, Caves Saint-Jacques, tél. : 069 23 20 20.

6. Cuvée Rosé de Saignée, Brut Premier Cru, René Geoffroy

Tout comme Drappier, la maison René Geoffroy élabore son champagne en faisant macérer du pinot noir. Petite différence, ici il n’y a pas d’ajout quel qu’il soit. À la place, on pratique la saignée, méthode qui consiste à ouvrir les robinets des cuves pour soutirer le jus d’une couleur pourpre. Celui-ci passe ensuite par les étapes classiques d’une vinification champenoise. À l’£il, cette Cuvée Rosé de Saignée possède une couleur rubis bien marquée. Au nez, framboises et fraises des bois écrasées forment un mariage gourmand. La bouche confirme le nez avec en bonus une finale vineuse. Belle complémentarité avec les produits de la mer, homard ou coquilles Saint-Jacques.

+/- 31 euros, Oeno TK, tél. : 02 534 64 34.

7. Brut Rosé, Deutz

Beaucoup de finesse pour cette bulle charmeuse et romantique. Le nez promet déjà la gourmandise grâce à une série d’arômes qui tournent autour de la cerise, de la mûre, de la grenade et même de la groseille. Promesse tenue en bouche d’où émane une douce régression pâtissière et veloutée. L’enfance – de l’art ? – n’est pas très loin. À boire résolument seul.

+/- 49 euros, Tonton Marcel, tél. : 02 534 13 00.

8. Brut Rosé Grand Cru, Egly-Ouriet

Maison de champagne haute couture, Egly-Ouriet propose des vins de grande qualité. Ce Brut Rosé se distingue à l’£il en raison d’une robe £il-de-perdrix troublée par de légers reflets paille. Dès le bouchon ôté, d’impétueux arômes de brioche, de figue et de caramel, s’avancent. La bouche, quant à elle, fait place à un vin précieux qu’une bulle très fine trouble à peine. Le dosage léger en sucre laisse une bouche fraîche et aérienne. Côté accord, on n’hésitera pas à opter pour un poisson agrémenté d’épices orientales.

+/- 66 euros, La Vigneraie, tél. : 071 31 32 27.

9. Rosé Impérial, Moët & Chandon

L’assemblage du Rosé Impérial résulte d’un subtil équilibre entre l’intensité du pinot noir (40 % à 50 %, dont 10 % de vin rouge), le fruité du pinot meunier (30 % à 40 %, dont 10 % de vin rouge) et la finesse du Chardonnay (10 % à 20 %). 20 % à 30 % de vins de réserve, spécialement sélectionnés, complètent l’assemblage et renforcent son intensité, sa subtilité et sa constance. La robe est intense, soulignée de reflets violets. La bouche est explosive, un mélange de fruits rouges généreux nuancé de notes florales – rose et aubépine. Il est recommandé d’associer cette perle à un carpaccio de b£uf à l’huile d’olive ou avec des filets de rouget poêlés, émulsion de coriandre et ratatouille fraîche.

+/- 40 euros, Moët & Chandon, tél. : 02 372 96 18.

10. Rosé Vintage 2000 Wild, Dom Pérignon

Extrêmement glamour, ce Rosé Vintage est le seul champagne millésimé de notre sélection. Réservé à une élite fortunée, il n’en constitue pas moins une expérience gustative de haut vol. Le flacon en lui-même flashe avec son imprimé panthère mauve et métal. Cet écrin rend hommage à des bulles qui ont séjourné huit ans au c£ur des caves d’Epernay. Ce long sommeil donne naissance à un champagne aux notes exceptionnelles : cerises noires, écorces de fruits confits rehaussées d’arômes fumés, de touches de cacao et d’une pointe de cannelle. Inutile de dire que le breuvage se suffit amplement à lui-même.

+/- 1 020 euros, Dom Pérignon, tél. : 02 372 96 18.

PAR MICHEL VERLINDEN

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