Après dix ans dans l’enseignement, un roman et deux one-woman-shows remarqués, Véronique Gallo revient avec Tout doit sortir, un spectacle drôle qui extirpe le quotidien de sa routine.

Dans ce troisième spectacle, vous mettez en scène une femme dépassée par le rythme de son existence répétitive. La vie est dure, vaut-il mieux en rire ?

C’est sûr que c’est ce que j’essaie de faire tous les jours ! En tant que femme et mère, on tente toutes d’être des superwomen, de gérer mille choses à la fois… Mon personnage ne s’en sort pas et cherche des solutions pour échapper à ce rythme de plus en plus haletant. Aujourd’hui, je crois que la voie de l’épanouissement personnel devient un passage obligé pour ne pas se perdre : se recentrer, prendre du temps pour arrêter d’être dans l’expectative.

Qu’avez-vous gardé de votre adolescence ?

Beaucoup d’objets, et surtout mon journal intime, des carnets qui consignent ma vie, de 12 à 22 ans. Je les relis régulièrement parce qu’ils me rappellent qui j’étais. Avant de me lancer dans cette carrière de comédienne et d’écrivain, je me suis un peu enfermée dans le rôle de mère de famille, avec un métier stable de prof. En changeant de cap, je me suis retrouvée.

Ce qui vous recentre…

Je ne pratique pas vraiment la méditation, mais plutôt une respiration spécifique qui me permet d’être dans le moment présent. Il y a peu, j’ai décidé de ne plus faire qu’une chose à la fois : ne plus peler des pommes de terre, tout en aidant les enfants pour leurs devoirs et en répondant à un mail… Ça m’aide beaucoup !

Ce qui vous porte…

La passion et l’envie de partager le regard que j’ai sur la vie. Mais aussi le besoin de mettre des mots sur des ressentis… L’écriture est devenue une gymnastique obligatoire : quand je n’écris pas, je ne suis pas bien, j’ai l’impression que je n’ai rien fait de ma journée.

Ce qui vous fait peur…

J’ai une conscience très aiguë de la mort, ce qui me rend plutôt anxieuse. Longtemps, j’ai craint de ne rien laisser derrière moi, de ne pas exister, de n’être rien. Maintenant que j’ai réorienté ma profession, mes peurs se sont un peu apaisées.

Ce qui vous rend fière…

D’un point de vue personnel, c’est de pouvoir transmettre le goût de la vie à mes enfants, leur montrer qu’on peut assumer qui on est. Ensuite, c’est le fait de tracer ma propre route professionnelle, alors que je viens d’une famille d’immigrés italiens, où il n’y a pas eu beaucoup de réussite. Je rêve de plus, mais je suis déjà très fière de mon parcours.

Tout doit sortir, en tournée en Wallonie et à Bruxelles jusque fin mai prochain. www.veroniquegallo.com

 » J’ai décidé de ne plus faire qu’une chose à la fois.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content