Bethan Ryder a de la suite dans les idées. En 2004, cette journaliste britannique spécialiste du design et de l’art de vivre nous conviait à une promenade gourmande dans  » Les Plus Beaux Restaurants du monde  » (éditions Pyramyd). Un an plus tard, elle remet le couvert, pour une série d’escales – 48 exactement – dans les plus pimpants bars et clubs de la planète.

Un voyage au long cours – il nous conduit de Berlin à Shanghai en passant par Beyrouth… mais pas Bruxelles – toujours aussi appétissant et dépaysant. Ce qui n’allait pas de soi, car si la décoration des temples de la gastronomie a de tout temps fait l’objet d’une attention particulière, ce fut loin d’être le cas pour les troquets.  » Il y a vingt ans, un livre tel que celui-ci n’aurait pas été possible, les lieux intéressants n’étaient tout simplement pas assez nombreux « , fait d’ailleurs remarquer en préambule l’auteur.

Comment se fait-il alors que la plupart des villes qui brillent aujourd’hui au firmament de la postmodernité peuvent s’enorgueillir de compter dans leurs murs quantité de débits de boissons et de pistes de danse à la décoration échevelante ? Et ce à une époque où l’on déplore un peu partout une désaffectation des bistrots de quartier… Tout simplement parce qu’à l’heure des styles de vie, les bars et les clubs sont devenus  » des lieux où le flâneur contemporain projette son identité publique « . En représentation sur la scène urbaine, il cherche un théâtre à la mesure de sa démesure, un emballage qui habille et qui sublime son ego.

Pour le plus grand bonheur des designers, qui s’en donnent à c£ur joie, épaulés par une technique électrisante capable de donner corps aux projets les plus fous. Et le livre n’en manque pas. Qui font tantôt la part belle aux formes organiques – le polaire IceBar de Milan (et son habit de glace) -, tantôt aux textures rustiques – le  » tropicalisme urbain  » du Quo de New York (et ses murs couverts de galets) -, tantôt à la richesse des motifs – le baroque Crystal de Beyrouth (et ses motifs en fer forgé) -, tantôt au rétro-futurisme disco – le  » kubrickien  » MYNT de Miami (et son petit air de vaisseau spatial) -, tantôt encore à tout cela à la fois – l’hybride Kong de Paris (et ses couleurs arc-en-ciel). Les aires de jeu des oiseaux nocturnes brillent de mille feux. Et donnent à la nuit sa texture suave.

 » Les Plus Beaux Bars & Clubs du monde « , par Bethan Ryder, éditions Pyramyd, 192 pages.

Laurent Raphaël

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