De ces deux incontournables de la street food berlinoise, qui l’emporte ? Confrontation virile au programme.

CURRY-WURST

C’est quoi ? Le currywurst est une saucisse grillée, nappée de sauce aigre-douce et de poudre de curry.

La présentation ? Le rituel est immuable. Un currywurst en bonne et due forme doit faire valoir trois éléments : une assiette en carton rectangulaire, une pique en plastique et une serviette en papier pour éponger la sauce qui ne manque pas de déborder.

Le décodage ? Plat emblématique de la finger food – mouvance qui consiste à renforcer le contact physique entre la nourriture et celui qui la mange -, le currywurst possède un petit côté sensuel.

Faits d’armes ? Du lourd ! Chaque année, il s’en vend plus ou moins 800 millions en Allemagne. À cela, il faut ajouter que le currywurst s’exporte des États-Unis à la Russie et que, cerise sur le gâteau, la saucisse berlinoise possède son propre musée depuis 2009.

Le meilleur ? On trouve le meilleur currywurst chez Witty’s (Am Wittenbergplatz, à Berlin). La saucisse y est bio par-dessus le marché ! Très loin, des hot dogs trop gras servis habituellement sous nos latitudes.

Le secret ? La sauce bien entendu, toute la magie de ce délice régressif tient dans celle-ci. Il en existe une grande variété. Certaines font valoir un goût de curry doux indien, d’autres une touche de poudre de moutarde, des troisièmes une pointe de piment fort et de citronnelle thaïe.

Verdict ? Il n’y a pas photo, le currywurst l’emporte haut la main, ce steak du pauvre faisant l’unanimité gustative autour de lui.

STRAMMER MAX

C’est quoi ? À la base, le Strammer Max se compose de pain, de jambon et d’un £uf miroir en guise de garniture.

La présentation ? Le Strammer Max se situe quelque part entre le sandwich et le croque-madame. Il est traditionnellement servi sur assiette. Il existe une foule de variantes en matière de décoration, certains y ajoutent même des cornichons aigres-doux, du fromage ou des tomates.

Le décodage ? On présente cette préparation comme un plat idéal pour les lendemains de la veille. Encore faut-il pouvoir le digérer.

Faits d’armes ? Originaire de Saxe, le Strammer Max a essaimé à travers toute l’Allemagne. On le consomme aux quatre coins du pays où il prend des noms sensiblement différents. Ainsi le Strammer Otto, variante bavaroise dans laquelle le jambon est remplacé par du roastbeef.

Le meilleur ? Impossible de dire où dénicher le meilleur Strammer Max de Berlin, trop de variantes compliquent la donne. On peut en déguster dans toutes les bonnes brasseries. On conseille néanmoins Xantener Eck, une adresse historique (à deux plats de la station de métro Adenauer Platz).

Le secret ? Cette spécialité cache un secret honteux.  » Strammer  » signifie  » raide, dur « , tandis que  » Max  » en argot berlinois désigne le sexe masculin. Cette référence sexuelle s’explique par les propriétés de vigueur que l’on prêtait autrefois à cet en-cas.

Verdict ? Malheureusement, le Strammer Max restera toujours le second choix de la street food berlinoise. En cause, un profil lourdaud et un passé inavouable.

PAR MICHEL VERLINDEN

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