L’indépendance et la proximité… Telle est la philosophie des Wolinski. La romancière et le dessinateur ont organisé leur bel appartement germanopratin de manière à vivre harmonieusement ensemble et à créer chacun de son côté. Ils ont ouvert grand leurs portes à Weekend.

Maryse et Georges Wolinski règnent sur un vaste et superbe appartement du XVIIIe siècle, niché dans le prestigieux quartier de Saint-Germain-des-Prés. La romancière et le dessinateur disposent chacun d’un espace privé : le bureau de Maryse est à une extrémité de l’appartement, l’atelier de Georges à une autre. Entre les deux, toutes les portes qu’il faut pour ne pas se gêner et les pièces de séjour, comme le salon ou la salle à manger, sans parler de longs couloirs et d’une entrée spacieuse.

Ici, pas de chichis dans la déco. L’appartement des Wolinski a été aménagé avec, avant tout, un souci de confort. Si les styles sont mélangés, tous les meubles ont été choisis pour leur caractère rassurant, leurs formes accueillantes. Deux éléments dominent toutefois : les livres û ils sont pour Maryse et Georges une vraie compagnie û et les souvenirs offerts par les amis ou ramenés de voyage. Ces objets û comme la Vénus noire sur la table du salon û ajoutent à la tonalité bourgeoise de l’appartement germanopratin une pointe de provoc’ : elle traduit bien le caractère des hôtes et donne aussi une indication de ce qui plaît tant dans leurs £uvres. Georges collabore à trois hebdomadaires, à plusieurs mensuels. Tandis que Maryse, inlassablement, est plongée dans la rédaction de ses romans…

La bibliographie de Maryse compte une demi-douzaine de romans, tous profonds et intenses comme les histoires d’amour qu’elle raconte (un homme, une femme, une ville, une fabuleuse parenthèse dans l’existence, une brûlure…) et aussi de nombreux essais. Et elle s’est tout dernièrement enrichie d’un nouveau titre :  » L’Ivresse de vivre. Le Défi de la longévité  » (éditions Albin Michel).

Georges, de son côté, avec un succès croissant, continue à tourner en dérision l’égoïsme de la société contemporaine, l’égoïsme jouisseur, profiteur, immédiat et court. Il vient de publier  » Demain il fera jour « , recueil de ses récents dessins dans  » Paris-Match « , et prépare, à paraître au début de 2005, une bande dessinée, dont il est à la fois scénariste et dessinateur,  » Une vie compliquée « , prépubliée dans  » L’Echo des savanes « . Au programme des prochains mois : des carnets de voyage, où ses lecteurs retrouveront l’île fétiche, déjà évoquée dans  » Monsieur Paul à Cuba « . Derrière le caricaturiste sommeille un grand peintre. Ce passionné de dessin ( » Quand j’avais 10 ans, raconte-t-il, j’allais acheter des livres de Dubout, Gustave Doré, Peynet… « ) s’est découvert, à la faveur d’une récente campagne de publicité, un goût pour le dessin animé.

La création est leur vie, leur raison d’être. Elle détermine leurs loisirs, le rythme de leurs sorties entre amis et leurs occupations extraprofessionnelles. De l’amour, toujours de l’amour… Ce pourrait être le titre d’un Wolinski : un roman de Maryse ou un album de Georges. Quel est le credo de Georges ? Que l’amour sans amour est triste ? Quelle est la quête des héroïnes des romans de Maryse ? Sinon l’amour, la tendresse, le regard de l’autre, l’infinie générosité qu’il y a en chaque personne et que la vie quotidienne, les habitudes, les usages, la paresse changent en mesquinerie et en lâcheté !

Pour les Wolinski : vingt-cinq ans de vie commune. Le secret de ce couple longue durée ? Il réside peut-être dans la solution qu’ils ont trouvée à domicile. Depuis que les trois filles ont quitté le nid, il est donc divisé en deux. L’indépendance et la proximité… Pour Maryse et Georges, c’est bien la clé du bonheur.

Robert Colonna d’Istria

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