Devoir de mémoire

Avant, quand on était petit, on se rendait à Bokrijk en voyage scolaire et vaguement effrayé sous les cieux limbourgeois, en troupeau énervé, on plongeait en apnée dans un xixe siècle empaillé dans de basses et sombres chaumières, ça filait le bourdon. Mais c’était avant. Car depuis, Tim Van Steenbergen est passé par là, qui a repensé avec grâce le chapitre textile de ce Domaine et de son musée en plein air, dignes souvenirs de la ruralité flamande. Il a entamé ses recherches il y a deux ans déjà, revenant sur ses souvenirs d’enfance –  » Un peu comme tout le monde, j’avais conservé l’image des petites maisons et des paysans avec leurs foulards à pois blancs mais très vite, j’ai réalisé qu’il y avait bien plus à découvrir là-bas.  » Avec le sérieux qui le caractérise, il s’est mis à étudier le vestiaire du xixe siècle, ne négligeant rien, surtout pas la mise à mort des clichés qui ont la vie dure.  » Quand on pense à cette période, on la voit en noir et blanc, en référence aux photos et aux habits du dimanche que portaient les gens pour se faire photographier mais en réalité, c’était coloré, le bleu et le rouge revenaient souvent, ils portaient des vêtements fonctionnels qu’ils mélangeaient et superposaient, la mode telle qu’on la connaît aujourd’hui n’existait pas.  » Fort de ses recherches passionnées, le Belge expose à Bokrijk la somme de cette étude érudite et sensuelle qui lui a permis de réinterpréter la garde-robe de l’époque avec les codes contemporains pour mieux rhabiller tout le personnel maison et définir une petite collection à dénicher dans la boutique locale – à nous la parka, le sweat trompe-l’oeil gilet et la grande jupe avec tablier à poches cachées. Do you remember ?

www.bokrijk.be

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