Les  » Sports Utility Vehicles  » grignotent des parts de marché. Explications du phénomène SUV avec Christophe Weerts, Corporate Communications Manager de BMW Belgique.

L es  » Sports Utility Vehicles  » û ou SUV en jargon de pro û ont le vent en poupe. Le concept et l’appellation sont nés aux Etats-Unis, mais ont rapidement gagné l’Europe. Ce n’est, après tout, que justice puisque le précurseur de ces 4 x 4 grand luxe, la mythique Range Rover, a vu le jour sur le Vieux Continent il y a plus de trente ans. Critiquées par les défenseurs de l’environnement, épinglées pour les risques qu’elles feraient courir aux piétons, les SUV ont leurs aficionados. BMW, comme toutes les marques haut de gamme, a pris position dans ce créneau en vogue, mettant sur le marché la X5 en 1999, puis la X3 en 2004.

Weekend Le Vif/L’Express : Comment les SUV se positionnent-ils sur le marché des 4 x 4 ?

Christophe Weerts : En ce qui concerne la X3 ou la X5, plutôt que de parler de  » Sports Utility Vehicle « , nous préférons parler de  » Sports Activity Vehicle  » (SAV) parce que nous ne considérons pas ces véhicules comme des utilitaires à quatre roues motrices, telles qu’elles se présentaient à l’origine, aux Etats-Unis. Alors que certains constructeurs européens ont introduit des SUV sur le marché dès 1996, BMW a préféré étudier plus à fond ce segment pour mieux le comprendre et créer un véhicule répondant aux attentes d’un public habitué aux caractéristiques dynamiques d’une BMW. L’utilisation hors piste représentant maximum 10 % du temps de conduite, les BMW X3 et X5 ont été développées essentiellement pour la route, avec des possibilités réelles de franchissement.

Quelles sont les principales caractéristiques techniques et esthétiques de ce type de véhicules ?

Les BMW X3 et X5 sont des voitures à quatre roues motrices permanentes, rehaussées par rapport à une berline traditionnelle. Si elles ajoutent la traction intégrale permettant de s’évader des routes goudronnées pour une escapade hors piste, elles conservent néanmoins toutes leurs caractéristiques de motricité conférant un réel plaisir de conduite. Sur le plan esthétique, la gamme X3 et X5 se caractérise par un design fluide. Ce sont des voitures cinq portes très appréciées des familles pour leur côté fonctionnel.

Laquelle de ces définitions, glanées sur les forums de discussion du Net, vous hérisse-t-elle le plus :  » voiture de baroudeur des beaux quartiers « ,  » 4 x 4 urbaine idéale pour monter aisément sur les trottoirs « ,  » bolide dangereux pour la sécurité des piétons  » ?

Je trouve ces trois assertions hautement contestables. Ces voitures ont été conçues, dès le départ, pour permettre à des  » urbains  » de prendre la clé des champs durant le week-end, sans avoir à sacrifier leur confort et leur sécurité les cinq jours de la semaine passés en ville. Chaque type de véhicule peut être connoté négativement. Tout comme le parking sauvage n’est pas l’apanage des 4 x 4 (malheureusement !), la sécurité des usagers faibles n’est pas plus remise en question par ce type de véhicules que par les monocorps ou camionnettes de livraison qui inondent nos villes.

Comment se profile le conducteur type d’une X3 et d’une X5 ? Y a-t-il parmi les acheteurs de ces deux modèles un grand nombre de femmes ?

La X5 se profile plutôt comme une voiture masculine alors que la X3 séduit davantage les femmes. Cet attrait s’explique essentiellement par les dimensions plus compactes de la X3. Les femmes apprécient particulièrement la hauteur de caisse, qui permet d’avoir une vue plus large et anticipative de la circulation, la modularité de la voiture avec son seuil de chargement du coffre à hauteur idéale et l’espace laissé aux occupants arrière.

S’agit-il souvent d’une deuxième, voire d’une troisième voiture familiale ?

Cela dépend. Dans notre cas, la X5 est souvent un premier modèle alors que la X3 est surtout retenue comme deuxième voiture familiale.

Comment vous positionnez-vous par rapport à la concurrence dans ce segment du marché ?

Dans le segment propre aux SUV, la X5 se situe en tête des ventes. La X3, qui est proposée, depuis septembre dernier, avec un moteur diesel (2.0d) mieux adapté au marché belge, est en train de gagner des parts de marché et pourrait devenir l’un des modèles les mieux vendus dans son segment.

Quelles sont les évolutions techniques et/ou esthétiques attendues prochainement sur vos deux modèles ?

La X5, dont la gamme vient d’être complétée par une nouvelle version sportive (4.8 is), a été redessinée en 2004. Ce  » facelift  » intervient à mi-vie de la X5, qui reste toujours aussi demandée. La X3 a introduit le système X-Drive, qui a été adopté ensuite par la X5. Un toit ouvrant panoramique a également été introduit sur ce modèle, puis sur la X5. La gamme des motorisations du X3 s’est élargie du 3.0i au 2.5i et du 3.0d au 2.0d.

Comment ce segment du marché est-il appelé à évoluer dans les deux ou trois ans qui viennent ? S’agit-il d’une mode ou le segment des 4 x 4 de luxe est-il appelé à croître inexorablement ?

Chez BMW, nous pensons qu’il ne s’agit pas d’une mode, mais d’une tendance de fond à privilégier ce type de véhicules de loisirs. C’est la raison pour laquelle nous avons élargi notre gamme en 2004. Le phénomène n’est pas belge, mais international. Venu des Etats-Unis, il a séduit l’Europe et part aujourd’hui à la conquête de nouveaux marchés, comme l’Asie. Les ventes de ces véhicules devraient continuer à progresser si l’on en juge par le nombre de constructeurs proposant de nouveaux modèles de SUV.

Propos recueillis par Valery Duprieux

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