Médecin nutritionniste, Marie Béjot a créé de toutes pièces la société Oenobiol, il y a une dizaine d’années. Objectif ? Allier beauté et santé, grâce aux compléments nutritionnels.

La beauté serait-elle une question d’équilibre ? Ce que tente de prouver la société française Oenobiol avec sa ligne de soins en gélules ayant pour vocation de soigner les cheveux, de préparer au soleil, d’hydrater la peau, de lutter contre le vieillissement, de purifier le corps… Détenant 40 % du marché français de la cosméto-nutrition, Oenobiol a fait une percée spectaculaire en Belgique où les ventes progressent désormais de 20 % par an. Les explications du Dr Marie Béjot, vice-présidente de la société.

Weekend Le Vif/L’Express : Quelle a été votre parcours ?

Marie Béjot : Petite-fille et fille de médecin, je suis moi-même médecin nutritionniste et j’ai été amenée de façon toute naturelle à m’intéresser au surpoids et au vieillissement. C’est en 1985 que j’ai créé Oenobiol, qui est encore aujourd’hui une société familiale. Cela dit, j’ai continué à pratiquer en ville jusqu’en 1995. L’expérience sur le terrain, le contact quotidien avec les femmes m’ont fait réfléchir sur l’importance de la prévention et m’ont permis de voir, de la manière la plus large, comment garder la meilleure forme possible, mentalement et physiquement. Je suis persuadée que la nutrition peut influencer notre mental et notre physique. L’idée de créer la société est arrivée progressivement, après une longue maturation. Ce n’est pas une idée de marketing. Nous avons voulu créer un autre style de business, en accord avec nos convictions. D’où le succès qui ne cesse de progresser. Je suis fière de nos produits.

Comment est né Oenobiol ?

Comme je vous l’ai dit, je m’occupais du surpoids. Or, à l’époque, pour traiter le surpoids, on préconisait les régimes hypocaloriques. En évitant les graisses, on supprimait l’apport d’acides gras essentiels. Le déficit en acides gras essentiels peut être à l’origine de multiples problèmes, notamment provoquer une grande sensibilité aux inflammations. Par ailleurs, ces régimes hypocaloriques engendraient des carences en vitamines et en sels minéraux. Il était donc absolument nécessaire pour les femmes de suppléer cette diminution afin de conserver une peau saine, des cheveux brillants, des ongles solides et, surtout, de synthétiser les hormones. C’est ainsi que j’ai élaboré une formule préparée artisanalement par un laboratoire. Cette formule est devenue, en 1985, le premier de nos produits : Oenobiol Hydratant, nos premières capsules hydratantes, contenant également des acides gras essentiels. Ce produit, sans être  » miraculeux « , s’avère efficace.

Vous avez connu une véritable explosion avec les capsules solaires…

Oui. Oenobiol Solaire a été lancé en 1989. La lutte contre le vieillissement était l’autre aspect de mon travail. Avant de partir en vacances, les clientes demandaient fréquemment de combler les rides avec des injections de collagène. Après de longues expositions au soleil, vous pouvez imaginez, à la rentrée, les résultats catastrophiques. Je suis donc arrivée à la conclusion que dans ce domaine, la prévention est essentielle. Les caroténoïdes jouent ici un rôle fondamental. Or, très souvent, on les réduit au bêtacarotène et, qui plus est, au bêtacarotène synthétique. C’est ce dernier qui était utilisé, le plus souvent, dans les gélules à bronzer. Ces gélules coloraient certes la peau. Toutefois, les études ont montré que le bêtacarotène synthétique ne présente aucun bénéfice pour la santé. Cela dit, il existe plus de six cents caroténoïdes, présents dans les espèces végétales. Nous nous sommes intéressés au lycopène, le plus important des caroténoïdes et présent, par exemple, dans la tomate. Il est deux fois plus actif comme antiradicalaire, donc  » anti-âge  » que le bêtacarotène, il active la mélanine et améliore la tolérance au soleil. Les résultats sont visibles au bout d’un mois. Pourtant, en 1989, au début du lancement, nous avons cru à un échec. En effet, la clientèle, habituée au bêtacarotène synthétique, s’attendait à une coloration de la peau. Il a fallu beaucoup insister sur les bénéfices protecteurs et non esthétiques du produit. Petit à petit, les consommatrices ont bien compris cette philosophie de  » mieux vivre au soleil « . Aujourd’hui, Oenobiol Solaire est notre leader incontestable. Je voudrais préciser, ici, que ce produit ne protège pas des coups de soleil. C’est la raison pour laquelle, nous lançons, en 2001, un écran solaire IP 20. Il associe dans sa formule des actifs antiradicalaires, carotènes d’huile de palme d’or, extrait de tomate et vitamine, et contient un triple filtre : contre les UVB, les UVA courts et les UVA longs.

Comment est née la gamme  » anti-âge  » ?

Les capsules solaires nous permettent de mieux bronzer et offrent l’avantage de diminuer l’oxydation à la surface de la peau. La peau vieillit donc moins. Cela dit, les femmes suivent le traitement solaire au printemps ou avant de partir en vacances. Pourtant, il serait utile de le poursuivre toute l’année. C’est la raison pour laquelle nous avons formulé les capsules anti-âge. Elles ont quasi la même composition que les capsules solaires. Elles contiennent du sélénium, un antioxydant puissant. La vitamine E, extraite des huiles végétales, renforce encore son action. Nous recommandons de prendre ces capsules toute l’année. Tous nos compléments nutritionnels sont présents sous deux formes : capsules en gélatine de poisson ou en dragées, pour celles qui ne supportent pas la gélatine sur le plan digestif.

Les compléments nutritionnels sont régulièrement l’objet de vastes polémiques. Quelle est votre position ?

Je répète que, selon moi, une bonne nutrition peut aider à la prévention du mal-être psychique et du vieillissement. Elle peut également améliorer l’immunité. Sur le plan nutritionnel, l’Europe est un modèle, nous avons une industrie agroalimentaire de qualité. Par conséquent, je veux valider la nutrition, pas les suppléments. Je ne fais pas de prosélytisme. La législation européenne prend des positions très strictes dans ce domaine et c’est tant mieux. Il faut rester dans les normes et se limiter à un apport quotidien recommandé, pas plus. Le mieux est l’ennemi du bien. Ainsi, il y a des gens qui n’ont pas besoin de compléments nutritionnels… Là où je ne suis pas d’accord, c’est quand on dit que ces derniers ne servent à rien. Prenons nos produits solaires, par exemple. Nous ne poussons pas les gens à s’exposer, au contraire, nous les mettons en garde contre le soleil. Notre vie a créé de nouveaux besoins et je crois qu’il est excessif de proscrire toute exposition au soleil. En revanche, il faut apprendre à mieux bronzer, pour être mieux. C’est un plus. Les Américaines, très soucieuses du vieillissement cutané, commencent à le comprendre. L’été dernier, j’ai été à Boston et je peux vous affirmer qu’à midi, la plage de Cape Cod était déserte.

Vos images publicitaires sont sexy et glamour. N’est-ce pas un peu contradictoire avec la rigueur scientifique que vous revendiquez ?

Notre objectif consiste à rester le N° 1. Avoir des idées, c’est bien, il faut encore le faire savoir. Nous devons être visibles. La surenchère de la communication dans les magazines féminins est énorme. D’où notre publicité très attrayante qui comporte, en effet, très peu de texte. Cela dit, nous faisons de plus en plus de publireportages où j’explique et cautionne nos produits.

Quels sont vos projets ?

Nous ne souhaitons pas nous enfermer dans le complément nutritionnel. Nous voulons aller à la rencontre des femmes qui pensent différemment, qui veulent associer la nutrition et la cosmétique. Nous avons donc de grands projets nutritionnels, en travaillant, notamment sur l’oxydismutase, extraite du melon. L’objectif étant toujours de lutter contre le vieillissement et de contrôler le poids.

Propos recueillis par Barbara Witkowska

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