Concerts : le 6 septembre à 20 heures, Salle philharmonique, à 4000 Liège ; le 9 septembre à 20 heures, Abbaye de Villers-la-Ville ; le 10 septembre à 20 heures, église de la Madeleine, à 7500 Tournai. Tél.: 081 733781.

Ce fut l’un des événements du début du Festival de Wallonie. Ne ratez pas l’occasion d’aller (re)voir et écouter l’un des trois prochains concerts programmant à nouveau cette étonnante  » Missa gogliardica  » – la  » Messe des fous » – que dirige Christophe Deslignes. Au Moyen Age, entre le 25 décembre et le 6 janvier, il y avait douze jours considérés  » hors temps « , à cause de la non concordance des calendriers solaire et lunaire.  » Pendant ces douze jours, nous explique Christophe Deslignes, il y avait différentes fêtes qui mettaient en jeu des rituels d’inversion, où la liturgie normale était parodiée. Le témoignage le plus complet qui nous est resté de cette tradition se trouve dans les fameux manuscrits des Carmina Burana des XIe et XIIe siècles.  » Messe de l’âne, Messe des joueurs, Messe des fous… sont autant d’exemples de ces liturgies burlesques qui avaient cours pendant cette période particulière de l’année, dans le Nord de la France essentiellement. La réunion du Ch£ur de chambre de Namur et des ensembles Psallentes ( photo) et Millenarium nous plonge dans ce climat d’irrévérence joyeuse, où l’on pouvait assister à des scènes outrancières, comme le sacre d’un âne évêque. Jeux de mots et calembours allaient aussi bon train, mais tout n’était pas moqué : l’ordinaire, les chants du dogme (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus et Agnus Dei), conservaient leur aspect le plus sérieux.  » Notre concert restitue cette atmosphère très mélangée, affirme Christophe Delignes, où ces chants parodiques alternent avec le plain-chant authentique et des pièces instrumentales improvisées. Mais il ne s’agissait pas de se livrer à une pure  » reconstitution historique « . Nous avons aussi voulu actualiser ce répertoire en y introduisant des références à notre époque et à nos musiques et à nos m£urs. Nous avons introduit des parodies de polyphonies corses, le gospel américain, ou des allusions à des compositeurs d’aujourd’hui comme Arvo Pärt.  » Ce spectacle surprenant et satyrique, ne manque pas d’atouts pour séduire un large public ; on peut déjà annoncer qu’il fera l’objet d’un enregistrement discographique pour la firme Ricercar et qu’un reportage filmé du concert sera diffusé avant la fin de l’année par la RTBF.

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