Il a tourné pour Lelouch, Chabrol, Danièle Thompson. et retrouve pour la cinquième fois Alexandre Arcady dans Comme les 5 doigts de la main (1). Acteur, donc, chanteur, bien sûr, mais aussi tant d’autres choses.

Si vous n’étiez pas français, vous seriez ?

Israélien. J’ai chanté à Ra’anana pour les 60 ans d’Israël et j’en garde un souvenir inouï. Sinon, brésilien, pour la musique, le foot, le soleil, la légèreté, même dans la détresse.

Deux livres à garder ?

La Promesse de l’aube, de Romain Gary, et Les Mots, de Jean-Paul Sartre.

Un plat d’enfance ?

Les côtelettes d’agneau. Un grand symbole de liberté puisqu’on peut les manger avec les mains. J’adorais ça quand j’étais gamin. L’autre jour, mon fils cadet – nous nous ressemblons comme deux gouttes d’eau – en a commandé au restaurant. Ma mère et moi nous sommes regardés en souriant.

Un gros défaut ?

L’impatience. J’ai tendance à démarrer au quart de tour.

Un moyen de transport ?

En ce moment, les motos-taxis. Mais, à choisir, je dirais les autobus à plate-forme des années 60 que je prenais quand j’étais gamin.

Un juron ?

Très rarement : je suis père de famille ! Mais cela peut m’arriver après un mauvais coup au poker.

Un gri-gri ?

Deux : une coccinelle en bois que m’a offerte l’un de mes fils, et une pièce de 5 francs datant de 1965. Comme tous les joueurs, je suis superstitieux : je peux changer de tenue au milieu d’une partie de poker si je sens que les choses tournent mal. Et, comme tous les acteurs, j’ai le trac, mais je l’accepte. Si vous êtes prêt, le trac vous transcende. Si vous ne l’êtes pas, il vous paralyse. Moi, je fais toujours en sorte d’être prêt.

Un vêtement qui rend beau ?

Un cachemire à col en V à même la peau.

Une rue de Paris ?

La rue Caumartin. C’est par elle que l’on accède aux coulisses de l’Olympia et au théâtre Edouard-VII, où je répète en ce moment une pièce que j’adore, Le Prénom. Elle se trouve aussi tout près du théâtre de l’Athénée, que dirigeait Louis Jouvet. C’est une rue peuplée de fantômes magnifiques.

Un musicien ?

Mon ami Jean-Louis Aubert. Pour ses chansons d’hier, d’aujourd’hui, et toutes celles qu’il n’a pas encore écrites.

Un autre métier ?

À 15 ans, je rêvais d’être footballeur, mais ma mère n’a pas voulu. Elle avait raison. Que fait-on après 30 ans ? On m’a proposé de diriger un club de foot, mais il y a beaucoup de mauvais coups à prendre. Comme en politique, même si être maire d’un village me tenterait bien. Chirurgien ou avocat, ça m’aurait plu aussi. Comédien, finalement, c’est bien : au cinéma, j’ai été restaurateur, prof, flic, avocat et chirurgienà

Ce que vous n’auriez jamais pu être ?

Un membre d’un parti d’extrême droite.

(1) Sorti en Belgique le 28 avril dernier. Avec Eric Caravaca, Vincent Elbaz, Pascal Elbé.

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GÉraldine Catalano

Si vous êtes prêt, le trac vous transcende.

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