Resplendissante, sculpturale… et drôle, Eva Mendes incarne la femme parfaite. Tellement sublime qu’on aimerait la détester pour avoir monopolisé l’attention des fées au-dessus de son berceau. Mission impossible. La bomba latina est, en plus, charmante. Rencontre.

Rendez-vous à l’hôtel Amigo, à Bruxelles. Eva Mendes y fait la promo de Very Bad Cops, une comédie policière, racontant les péripéties des deux pires flics de New York City (interprétés par Will Ferrell et Mark Wahlberg). Si ce pitch manque de piquant, le film est déjà un hit au box-office américain. La bomba latina y incarne la femme de… Will Ferrell ! Surprenant ? À l’image du long-métrage d’Adam McKay : décalé. Ce n’est certes pas le plus grand rôle de l’actrice – elle apparaît à l’écran sept petites minutes seulement – mais probablement celui qui met le mieux en valeur ses charmes féminins d’origine cubaine. Son décolleté est affriolant.

N’ayons pas peur des mots : Eva Mendes est torride. Et c’est probablement pour cette particularité que Calvin Klein l’a choisie pour égérie. À tel point que le dernier spot publicitaire de la griffe pour le parfum Secret Obsession a été censuré par les chaînes de télévision US. Une campagne en noir et blanc sensuelle où l’actrice, 36 ans mais zéro défaut  » naked « , se roule lascivement sur un lit. À mater en boucle sur Daily Motion pour les amateurs de jolies courbes. Les autres taperont  » Sex Tape  » associé à son nom dans Google pour découvrir que cette Vénus vivante a, en plus, énormément… d’humour.

Mais place maintenant à la femme en version 3D. Eva Mendes attend patiemment, dans une somptueuse robe chocolat fluidissime qui se marie à merveille avec son teint pain d’épices, que l’interview commence. Après un dernier sms envoyé via son BlackBerry, elle me sourit :  » Nice to meet you.  » Exceptées de petites cernes (deuxième effet jet-lag), elle est aussi belle que dans ses films. Ça y est, je suis jalouse.

 » Avec les femmes, les mecs drôles ont la voie royale « 

J’attaque d’emblée avec une question massacre :  » Vous êtes 11e dans le classement des femmes les plus hot de la planète « , elle m’interrompt :  » Quoi ? Onzième ? Seulement ?  » Elle grimace, enchaîne avec un doux sourire pour me rassurer – oui, c’est bien du second degré -, et me laisse poursuivre :  » Pensez-vous vraiment qu’une femme de votre envergure sortirait, dans la vie réelle, avec un homme aussi insignifiant que Will Ferrell ?  » Elle répond sans hésitation :  » Ooooh yeah ! Il est adorable. Vous ne le trouvez pas adorable, vous ?  » – Prise au dépourvu, je ne me laisse pas démonter.  » Adorable, oui, mais pas dans mon lit…  » Elle éclate de rire. Ses dents ultrabright scintillent dans la pièce.  » Wow, eh bien moi, je le trouve très attirant. Parce qu’il est drôle. Les mecs drôles ont toujours la voie royale.  » Elle lève le pouce,  » La beauté vous quitte, mais si vous êtes drôle, vous le serez pour toujours…  » Mendes, one point.  » Et vous, avez-vous peur que votre beauté vous quitte, faites-vous des choses pour la conserver ?  » Un, partout.  » Bien sûr qu’elle me quittera un jour. Mais non, je ne fais rien. Regardez : tout mon visage bouge.  » Elle enchaîne les grimaces. De fait, ses sourcils filent dans tous les sens. Pas une adepte du Botox, donc.  » Je ne fais rien du tout, je ne touche pas à cette crasse. Je suis tout à fait naturelle « , répond-elle très sérieusement. De toutes manières, que puis-je y faire ? Rien. Je pense qu’une femme entre 30 et 40 ans est vraiment belle. Elle devient mature. Sa beauté devient puissante parce qu’elle en est totalement consciente. Ce n’est plus une beauté accidentelle. Et heureusement, cela se passe lorsque mentalement et émotionnellement elle rattrape sa beauté extérieure. Je pense vraiment que cela conserve : vous êtes juste belle d’une façon différente. Et non plus de façon superficielle. Mais quoi qu’on n’y fasse, c’est le lot de chacun…  » Je m’interroge alors sur son non-désir d’enfant : est-ce parce que cela représente un sacrifice pour sa carrière ?  » Ce serait la pire des raisons au monde, affirme-t-elle. Honnêtement, je pourrais avoir un bébé un jour. En fait, je n’en ai aucune idée. Mais je ne suis vraiment pas prête pour en avoir un maintenant. En réalité, je trouve plutôt cool d’en être consciente et suffisamment mature pour le savoir. De nombreuses femmes ressentent la pression de la société ou de la famille, moi, je sais où j’en suis. « 

 » Ce film est totalement hystérique « 

Discrète sur sa vie sentimentale, Eva Mendes n’a pourtant pas à rougir, ni de quoi faire la Une des magazines à scandales. En couple depuis neuf ans avec le même homme (le producteur George Gargurevich), son seul twist est d’avoir refusé sa demande en mariage cet été. Depuis, le Net frétille de rumeurs : le couple parlerait de séparation. Impossible de vérifier l’info à cause de la présence de son  » garde vie privée  » qui assiste à notre entretien. Retour sur la comédie policière. Pourquoi a-t-elle tourné ce film, alors qu’elle n’y a qu’un tout petit rôle, était-ce par envie d’être dirigée par Adam McKay ?  » Sans aucun doute, s’exclame-t-elle. Premièrement, je n’ai jamais regardé un rôle en fonction de sa taille, puisque le début de ma carrière a commencé grâce à un petit rôle dans le film Training Day avec Denzel Washington. Depuis, je sais que la taille d’un rôle n’a aucune importance.  » Sa filmographie appuie ses propos. Elle jongle entre les rôles principaux ( Ghost Rider, film d’action avec Nicolas Cage), les seconds rôles ( La nuit nous appartient, un drame avec Joaquin Phoenix) et les genres (comédies, thriller, fantastique, romances… elle goûte à tout).  » L’important n’est pas de savoir si c’est un rôle majeur ou non, ce qui est essentiel, c’est de savoir ce que je peux en faire et de travailler avec des personnes que j’aime. Or, j’aurais pu mourir pour bosser avec Adam McKay ! C’est le meilleur. Vraiment. Il fait des comédies extraordinaires. J’aime la façon dont il écrit, son humour, son univers. J’aime absolument tout. Et puis, ce film m’a permis de me déguiser en vieille dame et de chanter Pimps don’t cry…  » De fait, à un moment, elle pousse la chansonnette, et y est tout à fait crédible. Sa voix, veloutée, est à l’image de sa plastique : à tomber. A-t-elle pensé à se lancer dans ce registre ?  » Non, absolument pas. J’ai effectivement pris quelques cours de chant, parce que j’aime voir ce que je peux faire avec ma voix. Mais pas dans le but de chanter, plutôt dans celui de modifier ma voix pour l’adapter à un rôle…  » Eva Mendes est perfectionniste. Et terriblement professionnelle quand il s’agit de gérer sa carrière. Même si elle serait devenue designer d’intérieur si elle n’avait pas fait carrière dans le cinéma. L’année dernière, elle a d’ailleurs lancé Vida, sa propre ligne de linge de maison haut de gamme. Une bonne expérience.  » Cela m’a ouvert les yeux sur une notion commerciale que j’ignorais posséder. Et à côté de cela, j’ai vraiment aimé créer cette collection pour la maison. Le linge était fait en Chine, cela a donc pris du temps, mais les assiettes, nous les avons faites nous-mêmes. Elles sont magnifiques, j’ai vraiment adoré ça.  »

 » Réaliser California Romanza m’a donné envie de mettre en scène d’autres films « 

C’est pourtant encore et toujours le cinéma qui prend le maximum de place dans son agenda. Ceux qui seraient frustrés de la voir si peu dans Very Bad Cops se réjouiront d’apprendre qu’il ne faudra attendre que trois mois pour la retrouver dans Last Night, un drame romantique où elle partage l’affiche avec Keira Knightley. Eva Mendes est également passée de l’autre côté de la caméra pour tourner California Romanza, un court-métrage qui met en scène Christina Ricci.  » J’aimerais en tourner d’autres « , confie-t-elle. Mais, rassurons-nous, sa soif de jouer encore et encore n’est pas encore épanchée. Eva Mendes rêve de tourner avec Pedro Almodóvar, David Cronenberg, Steven Soderbergh, Spike Jonze…  » Il y a tant de réalisateurs géniaux avec qui j’aimerais travailler.  » Mais motus sur ces projets futurs : la comédienne est superstitieuse.  » Un peu seulement. Mais il n’y a rien de pire qu’on vous demande  » alors ce film ?  » alors que cela ne s’est finalement pas fait.  » Ce qui est bel et bien fait et fini, c’est notre entrevue. Monsieur  » garde vie privée  » me signale qu’il me reste le temps pour une question. Je passe en mode 100 % girly :  » D’où vient cette sublime robe chocolat ?  »  » Ferragamo, et ça, dit-elle en levant la jambe d’un coup sec pour afficher ses escarpins camel de douze centimètres de talon sur la table, c’est Prada.  » Elle termine de référencer sa tenue en précisant que son beau bracelet en cuivre vient lui d’une escale shopping en Italie. Pas de doute, finalement, Eva Mendes est une fille comme les autres. À quelques détails près.

Par Valentine Van Gestel

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