Une expo mode à Hasselt l’an dernier, une collection pour la marque limbourgeoise JBC cet été… La chanteuse fashionista nous parle de sa région natale. Une province à la créativité unique,  » grâce à son statut d’outsider en Flandre « , confie-t-elle.

A ceux qui en douteraient encore, il faut rappeler qu’Axelle Red est décidément bien plus que l’interprète de Sensualité. Auteur, compositeur, chanteuse, réalisatrice de plusieurs de ses clips, mère de trois jolies filles, la Limbourgeoise est aussi passionnée de mode. Elle affectionne tout particulièrement la création belge, qu’elle arbore fièrement dans la vie de tous les jours et lors de ses concerts. Martin Margiela, Véronique Leroy, Olivier Theyskens, Elvis Pompilio, Ann Demeulemeester… Les pièces griffées, elle les collectionne depuis l’âge de 16 ans et a développé un sens aigu du mix and match, de la personnalisation, bref, du style. Pour elle, s’habiller est un  » statement « , une déclaration. Voilà pourquoi le musée de la mode de Hasselt l’a sollicitée pour une exposition, qui s’est tenue de janvier à juin 2013.  » Kenneth Ramaekers avait entendu que j’avais une collection de vêtements plutôt impressionnante, livre l’artiste. C’est vrai que les musées font parfois appel à moi pour leurs expositions ; ce fut le cas pour celle consacrée à Helmut Lang, par exemple.  » 25 000 personnes sont venues des quatre coins de la Belgique pour découvrir le vestiaire exceptionnel qu’elle s’est constitué tout au long de sa carrière. Un record pour le musée de Hasselt.

TOUT EST POSSIBLE

Un lien fort unit aujourd’hui encore Axelle Red à sa région d’origine, et c’est sans doute un élément qui l’a amenée à accepter la collaboration. Il y a quelques mois, elle dévoilait une collection capsule d’une vingtaine de pièces estivales qu’elle a dessinées pour JBC, une entreprise familiale également limbourgeoise. Et dans le clip publicitaire, les silhouettes se déhanchent au rythme d’un groupe local.  » C’est un pur hasard « , assure pourtant la créatrice d’un jour, même si elle confie être toujours très attachée à sa terre d’enfance. Elle y vient une fois par mois pour rendre visite à son père.  » Le Limbourg en Flandre, c’est un peu comme la Belgique à l’étranger, en France par exemple. C’est un outsider et c’est ce que j’aime dans cette province. On a un accent chantant, le « Limburgs », un peu comme à Liège… et de nombreux musiciens ou réalisateurs de films sont originaires d’ici.  » Avec son célèbre Rundskop, Michaël Roskam est un bon exemple.

 » Un journaliste de Libération m’a récemment demandé d’où venait cette créativité belge. Je pense que le côté « underdog » nous donne une vraie liberté.  » Des challengers, ces Limbourgeois ?  » Ils veulent prouver ce dont ils sont capables, mais il y a aussi une modestie qui donne beaucoup de place à la créativité.  » A une période de sa vie, Axelle Red habitait à Paris. Aujourd’hui, elle n’y réside plus, mais s’y rend toujours une fois par semaine. La comparaison est frappante :  » Là-bas, on étouffe créativement. Il y a une sorte de poids du passé. Tu es en train de créer, mais tu sens partout des barrières. On y fonctionne par tradition, en refusant parfois la nouveauté parce qu’elle ne correspond pas à ce qui se fait habituellement, explique l’artiste. Chez nous, tout est réalisable. J’en ai fait ma devise : rien n’est impossible. Je fonctionne comme ça. Pas de barrières. Jamais. « 

PAR MARIE DOSQUET

 » Les Limbourgeois veulent prouver ce dont ils sont capables, mais il y a aussi une modestie qui donne beaucoup de place à la créativité. « 

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