Jeune écrivain, Killian Arthur publie son premier roman. Prenant le décor de l’hôtel Costes, à Paris, il flingue froidement les célébrités. Lorsque les fards de la gloire fondent, on découvre souvent les revers d’un enfer solitaire.

Pourquoi avoir choisi l’hôtel Costes ?

Parce qu’il correspond à mon héros, Avril Alken. Malgré une déco chargée, cet hôtel chic est une coquille vide, où l’on croise des people. La célébrité a toujours existé, mais elle est devenue symptomatique de notre société. On préfère passer à la télé que de dire des choses profondes.

Votre rêve d’enfant ?

Être comédien. Mon parcours est anarchique. Après des études de commerce, j’ai travaillé dans une banque londonienne, où je passais mon temps à écrire. Alors, je suis rentré en France pour fonder une société de production, où j’imagine des scénarios. J’ai horreur d’un avenir tout tracé.

Quelles sont vos racines ?

Un milieu bourgeois très attaché à la culture. Mon goût pour la littérature est génétique. J’ai toujours su que je voulais écrire.

Qui est le it boy de la littérature ?

L’auteur américain Bret Easton Ellis.

Vous aimeriez être une star de…

La chanson. J’y ai goûté avec Les Passymal, un groupe de rap sarcastique sur les beaux quartiers. Vu le buzz, on a signé avec Universal. On peut donc réussir sans talents (rires) !

 » La célébrité est un châtiment, l’anonymat une malédiction.  » Être célèbre pour vous, un fantasme ou un cauchemar ?

C’est le fantasme absolu. Or cela vire au cauchemar car on ne s’appartient plus. Le public et les magazines people font ce qu’ils veulent. C’est un pacte avec le diable.

Quelle star admirez-vous ?

Lady Gaga, qui provoque pour exister. Mais elle a un vrai talent.

Un rôle dans une série télé ?

Hank Moody dans Californication car cet écrivain désabusé se marre bien. Ou Chuck Bass de Gossip Girl, qui est proche de mon héros.

La mode c’est…

L’obsession d’être comme les autres. Étant un pur produit de mon siècle, je la subis tout en y prêtant beaucoup d’attention.

De qui aimeriez-vous être l’ami sur Facebook ?

Mark Zuckerberg, son créateur. Le virtuel remplace le réel. Les artistes ont du souci à se faire : la technologie est plus rentable et se réinvente sans cesse.

Quel ami êtes-vous ?

Fidèle aux autres, qui me sont par ailleurs indispensables. Si j’écris la nuit, je vois ma bande d’amis le jour. Nos liens sont dignes du film Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet.

Croyez-vous au coup de foudre ?

Oui, la rencontre s’est produite à Los Angeles. Après une longue histoire, nous nous sommes mariés l’an dernier !

L’objet qui évoque votre grand-père.

Un éperon et un mors.  » L’un pour avancer au triple galop et dans la vie, l’autre pour freiner au bon moment.  » Ayant perdu le mors, je suis dans l’excès.

Lequel ?

Mon côté excessif se retrouve en amour, dans la colère, un projet ou le perfectionnisme qui me tient éveillé une nuit entière pour trouver le mot juste.

Glory Boom, par Killian Arthur, Fayard, 266 pages.

KERENN ELKAÏM

Mon goût pour la culture est génétique.

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