Forcément, quand on entend que Tavi Gevinson bosse sur son autobiographie, ça agace. Parce qu’à 16 ans, même si elle a une place front row aux plus grands défilés, s’offre la Une de L’Officiel ou Pop Magazine et fréquente Anna Wintour et Karl Lagerfeld, on se demande quand même ce qu’elle peut bien raconter sur le sens de la vie qui ne flairerait pas la mythomanie ou le délire narcissique.

Pour autant, évitons de jeter la baby face avec l’eau du bain : il faut bien avouer que Tavi fait autorité dans sa sphère d’influence. À tel point que, en filiation directe avec son blog, elle a lancé un vrai webzine ( www.rookiemag.com) en septembre dernier. Un énorme succès, tout comme My Flash Trash, le site de vente de bijoux en ligne qu’Amber Atherton avait créé au même âge… après avoir entamé une carrière de mannequin à 12 ans. Et la liste des  » it teens  » ne s’arrête pas là. On peut aussi y pointer Leanna Archer, la jeune Haïtienne qui a monté sa propre boîte de produits de soin pour cheveux, laquelle engrange un chiffre d’affaires annuel de 100 000 dollars.

Ou l’Australienne Nirrimi Hakanson, qui publie ses clichés sur le Net à 13 ans, décroche un contrat avec une grande agence à 16 puis shoote la campagne de Diesel à 17 et rafle dans la foulée trois prix de photo prestigieux. Dans la même veine, Olivia Bee, qui jouait du boîtier dès ses 11 ans, s’est rapidement fait repérer sur la Toile par de grandes marques comme Nike, Converse, Levi’s ou Fiat dont elle a réalisé les pubs avant de se voir confier l’illustration d’un dossier par le New York Times tout récemment.

Tout près de chez nous, à un niveau plus modeste mais sans doute plus authentique aussi, la Liégeoise Lara Gasparotto a fait connaître son travail photographique à 20 ans à peine, notamment par le biais du concours Emerging Talents de View Photography Magazine. Elle a ensuite exposé à Berlin, Guangzhou ou Pékin et vient de signer son premier livre ( lire en pages 62 à 65). En ce mois de mars, elle prend possession de la galerie Stieglitz, à Anvers, et des Brasseurs dans la Cité ardente, dans le cadre de la Biennale internationale.  » Je ne prétends pas à l’insouciance, explique-t-elle, mais à une liberté, une légèreté de savourer, une innocence à préserver.  » Peut-être, finalement, que la sagesse n’attend pas le nombre des années…

DELPHINE KINDERMANS RÉDACTRICE EN CHEF

 » ÉVITONS DE JETER LA BABY FACE AVEC L’EAU DU BAIN. « 

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