Pièces d’eau romantiques, massifs de fleurs odorants, buis à la taille élégante, oies en liberté… Ce petit coin de paradis dessiné par Jacques Wirtz, le célèbre architecte de jardin belge, respire le calme et la poésie. Visite guidée.

Il suffit de se promener quelques instants dans ce jardin aquatique pour redécouvrir toute la poésie de la nature. Des rosiers aux fleurs lourdes et parfumées s’épanouissent le long d’allées bordées de buis élégamment taillés. Autour d’un étang d’apparence sauvage, recouvert de nénuphars, quelques oies déambulent tranquillement parmi de hautes herbes. Plus loin, un nain de jardin, confortablement installé à l’ombre d’un buisson, prend le temps de lire un livre…

Jacques Wirtz a dessiné ce jardin dans le courant des années 1970 pour l’architecte Charles Dumont, le fondateur, avec l’architecte-urbaniste Claude Strebelle, de l’Atelier d’architecture du Sart-Tilman. Enthousiasmé par le projet du paysagiste anversois lors de la conception des jardins de la nouvelle Université de Liège, Charles Dumont lui a tout naturellement demandé de penser son jardin personnel. Andrée Dumont, sa veuve, se souvient.  » Mon mari voulait pouvoir contempler une grande surface d’eau en face de la maison, confie-t-elle. Sur ses plans, Jacques Wirtz avait donc dessiné deux pièces d’eau, fort différentes.  » D’abord perplexes, Andrée et Charles Dumont se rendent à l’évidence : son interprétation dialogue pleinement avec l’architecture du bâtiment. La maison est en effet composée de deux volumes imbriqués, l’un arrondi et l’autre rectiligne. En outre, la partie arrondie abrite un salon légèrement en surplomb qui offre une vue plongeante sur le jardin. Jacques Wirtz lui fait correspondre un étang arrondi, naturel. Et, à côté, il place une sorte de canal parfaitement rectiligne qui joue le rôle de miroir.

L’étang arrondi, lui, est abondamment décoré de plantes flottantes et émergeantes. A cela viennent s’ajouter diverses plantations d’arbres et de grands arbustes qui soulignent habilement l’impression d’isolement qui se dégage de l’endroit. On peut ainsi mieux se concentrer sur la vie intense de l’étang où nagent quelques carpes koï. Aux alentours, des Iris communs indigènes et des touffes d’Iris japonais assurent de petites touches colorées.

Mais le jardin ne se limite pas à ce jeu aquatique, bien au contraire. Les plantes et les fleurs y jouent également un rôle prépondérant. Cela ne fait aucun doute, les rosiers font partie des espèces préférées d’Andrée Dumont. On recense des variétés très productives et volubiles comme  » Dentelle de Bruges  » sur la cabane des oies, par exemple. Des rosiers, on en trouve aussi sur un berceau tracé dans l’axe du terrain, au fond du jardin, dans le coin du potager. Charles Dumont a souhaité contenir celui-ci dans un périmètre défini et régulier. Une ligne de pommiers palissés marque la limite avec la pelouse. Au centre de la parcelle, le berceau est linéaire et arrondi. Il s’agit d’une sorte de galerie étroite couverte uniquement de roses telles que  » Wedding Day « ,  » Albertine « ,  » Caroline Testout « ,  » Seagull « … A côté de la terrasse, un Catalpa à feuillage doré (Catalpa bignonioïdes  » Aurea « ) dispense, l’été venu, une ombre bienvenue. Ce petit salon d’extérieur, bien circonscrit dans l’espace, est séparé physiquement de la pelouse par quelques magnifiques buis à petites feuilles taillés en grosses boules.

Aujourd’hui, Andrée Dumont consacre son énergie à aménager une parcelle de terrain récemment acquise et située à côté de la pelouse centrale. Un groupe d’oies s’y ébattent librement dans un petit étang. La clôture qui délimite leur enclos sera bientôt dissimulée sous des plantes grimpantes, des rosiers à petites fleurs, des clématites, une glycine blanche et, sans doute sa préférée, un Akebia quinata.

Texte et photos :

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