Les cheveux blonds vaguement noués en queue de cheval, le regard souriant, la décontraction naturelle… Fidèle à l’idée que l’on s’en faisait. Agnès b. est une femme accessible, avec qui la conversation s’engage spontanément. Née Agnès Troublé, c’est à Christian Bourgois, qu’elle épouse à 17 ans, qu’elle empruntera l’initiale b. :  » pour rester discrète « . A 19 ans, elle se retrouve maman célibataire avec des jumeaux :  » Je suis devenue styliste pour gagner de l’argent, raconte-t-elle. Moi, je voulais être conservateur.  » De fil en aiguille, elle crée un genre, cette savante décontraction à la française. A la fois féminin et urbain, élégant et non conventionnel, le fameux style agnès b. réunit tous les ingrédients de la cool attitude. Branché sans le vouloir, mythique sans le savoir. Quand on lui dit que son nom est devenu une légende, elle s’en étonne. La recette de son succès ? Agnès b. a su rester elle-même au fil des années. Sa mode, c’est avant tout un style de vie qui englobe musique, arts plastiques (la styliste ouvrait en 1984 la Galerie du Jour à Paris enrichie d’une librairie en 2000) et cinéma (Agnès b. compte aussi une maison de production : Love Streams).

Son univers, on le retrouve dans sa boutique bruxelloise dont les murs de l’entrée ont été conservés à l’état brut pour apporter une touche industrielle, et qui accueille une collection aux tonalités noir et blanc, dont ses tee-shirts aux fameuses rayures. En octobre dernier, à Paris, Agnès b. célébrait ses trente ans de mode avec un défilé-rétrospective de ses pièces basiques (le cardigan pressions créé en 1979 qui a fait l’objet d’une exposition à Beaubourg en 1996, le chapeau en cuir et la fameuse salopette bleue) suivi d’une soirée à L’Olympia ponctuée par les concerts de Raphaël et de Placebo. Pour l’inauguration de sa boutique en Belgique, le 9 novembre dernier, elle conviait les Bruxellois à une nouvelle fête. La styliste parisienne a accueilli plusieurs centaines de personnes dans la cour intérieure de cet espace de 200 m2 où prêt-à-porter femme, homme et ligne voyage se disputent deux étages. Après avoir découvert les lieux, direction les Halles de Schaerbeek où nous attendaient une distribution de hot dogs et un concert surprise. Fidèle à ses bons choix musicaux, Agnès b., qui habille à la scène David Bowie et Placebo, avait invité le groupe britannique Les Pipettes, ces drôles de girls qui se trémoussent sur des sons pop. Et qui ont fait le bonheur d’un public de stylistes, journalistes et attachés de presse dans le vent, bref d’une faune branchée. Preuve que, même si la marque avait moins fait parler d’elle ces dernières années, agnès b. is back.

Carnet d’adresses en page 148.

Agnès Trémoulet

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