C’est l’une des plus vénérables bijouteries bruxelloises, puisqu’elle est née en 1848 et se transmet de génération en génération. Deux frères, Jacques et Arnaud, en incarnent la sixième et se partagent les rênes de la maison De Greef. Et même si ces quinquas sont encore loin de songer à la retraite, ils ont peut-être trouvé la relève en la personne de Brice, le fils de Jacques, qui fait ses premières armes depuis un an et demi dans la maison. En essayant d’y trouver sa place.  » Entre Arnaud et moi, cela s’est fait assez naturellement, évoque Jacques. Il est le créatif tandis que ma force à moi, c’est le commercial. Et comme nous avons deux branches, la bijouterie et l’horlogerie, il s’occupe plutôt de la première et moi de la seconde.  » L’un crée les bijoux, l’autre amène les clients. Ensemble, les frangins ont donné à la marque une nouvelle impulsion en multipliant par six son chiffre d’affaires en vingt ans. L’arrivée de Brice ne bouscule-t-elle pas ce bel équilibre fraternel ?  » Mon père disait qu’il préférait vendre que remettre son magasin à un incapable, se souvient Jacques. Lui succéder n’était pas ma vocation au départ. Mais après avoir passé quelques années aux Etats-Unis, j’ai tenté l’expérience, découvert mon sens du commerce et j’y ai pris goût. Ce qui se passe avec Brice est assez comparable.  »

 » A 18 ans, je n’avais ni l’envie d’étudier, ni celle d’entrer dans la maison « , confirme Brice. Pendant dix ans, j’ai tenu un restaurant puis je suis parti aux USA avec l’idée de continuer dans ce secteur. C’est en discutant beaucoup avec mon papa que l’idée de rejoindre l’entreprise s’est petit à petit imposée. Mais il n’est pas question aujourd’hui de reprise, je le vis plutôt comme un compagnonnage. Mon père et mon oncle sont encore jeunes – d’esprit aussi. Ils m’apprennent les ficelles du métier sans faire peser sur moi le poids générationnel.  » Chez De Greef, on n’est pas très porté sur la hiérarchie. Et le personnel fait presque partie de la famille.  » Ici, tout le monde s’occupe d’un peu de tout et chacun finit par trouver sa vocation, souligne le duo. Il faut pouvoir s’intéresser à toutes les facettes du métier.  » Brice travaille notamment à rajeunir la clientèle. Mais les choses sont claires :  » Si cela ne marche pas, on arrête les frais et cela n’affectera pas nos relations. Elles restent en dehors du business et on laisse autant que possible l’affect de côté. Beaucoup d’entreprises de notre type disparaissent à cause de conflits familiaux. Jusqu’ici, nous n’en avons pas connu d’importants.  »

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