Serait-ce l’ultime (valeur) refuge ? Ou est-ce parce que la crise est bien vivace et que l’effet de serre n’en finit plus d’asphyxier la planète bleue ? La mise au vert est en tout cas plus tendance que jamais. Après les cartes des restos qui ont usé le concept jusqu’à la racine, c’est la mode qui se met à cultiver son jardin. Et pas seulement avec des labels éco-friendly, même si ceux-ci drageonnent – au passage, on jette des fleurs au Belge Bruno Pieters pour Honest by, sa plate-forme d’e-commerce qui, depuis le 31 janvier dernier, propose un vestiaire essentiellement réalisé dans des matières naturelles, recyclées ou végétales.

Chez d’autres, dont Dolce & Gabbana, l’inspiration est nettement plus littérale. Après avoir fait arpenter les podiums par des filles en bottes de caoutchouc, un panier pique-nique sous le bras, pour sa ligne bis de l’été 2011, le duo milanais qui ne manque pas de piment dessine pour la nouvelle saison des imprimés oignons, courgettes ou aubergines. Chez Louis Vuitton et Marni, autres grosses légumes de la fashion, on préfère les marguerites, repiquées sur les looks monochromes pour la griffe française, en bouquet multicolore pour l’italienne. La haute couture de Maurizio Galante, elle, présente en dix-huit créations sa vision azimutée du jardin, dont les doux effluves se propagent jusqu’aux parfums, où l’on voit éclore des déclinaisons allégées de grands classiques, dans lesquelles interviennent des extraits floraux – pivoine et fleur d’oranger pour Classique X Collection L’Eau, de Jean Paul Gaultier ou jasmin dans la dernière version ultrafraîche de Shalimar de Guerlain.

À côté de ces réinterprétations, plusieurs fragrances lancées tout récemment ou en passe de l’être piochent aussi dans ce même répertoire. Celle de Diane von Furstenberg mise sur des notes olfactives bien trempées, où la violette domine, tandis que la mini-collection en édition limitée signée Jo Malone, à découvrir dès mars, se pare  » d’accents botaniques à vous couper le souffle « , dixit le dossier de presse. Les senteurs qui la composent font la part belle aux accords fleurs-fruits, comme la pivoine et le cassis ou le lilas blanc et la rhubarbe. Parce que  » le jardinage est considéré comme une forme d’expression de soi « , précisent les responsables de communication de la marque british. Ce printemps, le potager nous mènera décidément par le bout du nez.

DELPHINE KINDERMANS, RÉDACTRICE EN CHEF

CE PRINTEMPS, LE POTAGER NOUS MÈNERA PAR LE BOUT DU NEZ.

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