J’aime en effet les trucs barjots, le cinéma de genre un peu chaud et extrême. Quelques-uns de ces films m’ont donné une image de méchant ou de fou. A contrario, on me voit aussi interpréter des rôles de french lover, d’amant un peu fragile et attachant dans ses difficultés à vivre sa relation avec une femme…

On parle aussi de vous comme un romantique?

Ce mot me gêne énormément. J’ai une personnalité bien plus ambiguë et bien plus sombre que ça! Surtout, si on prend le mot romantique dans son acception récente qui m’agace et qui se veut un peu précieuse, façon cheveux longs dans le vent et sentiments sucrés… Le vrai romantisme, célébré par Baudelaire, était une avant-garde, une révolte contre la classicisme, un élan sensuel et même sexuel,avec une violence à interpeller le monde. Pour moi, le vrai romantique aujourd’hui, c’est le réalisateur français Patrice Chéreau avec toute sa violence et toute sa noirceur que l’on retrouve dans ses films.

Vous vous sentez moderne?

Sans aucun doute. A la mode, pas forcément. J’existe au présent, j’épouse l’époque dans tout ce qu’elle a de passionnant et de détestable, je ne m’enfuis vers aucune nostalgie. Je suis ici et maintenant, à fond.

Vous êtes rock’n’roll?

Cela a l’air un peu con de dire cela de moi-même mais beaucoup de gens trouvent que je le suis. Mon jeu est musical, rock, sauvage. Je veux être félin et imprévisible. C’est ça qui me fait me lever le matin. Je nourris parfois de grandes colères contre mes contemporains parce que j’ai l’impression qu’ils ne me comprennent pas. Mais tant que je sentirai cette force-là en moi, ce désir, cette envie et cette sauvagerie, je continuerai. Je ressens en moi des sonorités à la Jimi Hendrix ou à la Led Zeppelin.

Les acteurs Tim Roth et Gary Oldman sont aussi très rock’n’roll. Mais version destroy. De plus, on ne sait jamais s’ils vont se pointer à un rendez-vous et comment ils vont se comporter…

J’adore ces mecs! Tim et moi avons le même agent à Los Angeles et j’aimerais qu’on fasse un film ensemble. Cela dit, pour ma part, j’arrive toujours à l’heure, je n’envoie jamais balader la presse et je respecte mes engagements. A ce niveau-là, je suis plutôt sérieux. Je suis responsable et je ne fous pas les autres dans la m… parce que j’ai trouvé malin de me défoncer juste avant un engagement. C’est une question d’éthique personnelle.

Tout jeune, vous étiez plutôt Beatles ou plutôt Rolling Stones?

Plus Rolling Stones, et The Who, les groupes qui faisaient monter l’adrénaline. Mais avant toute chose, j’étais  » hendrixien « . Il y avait ceux qui aimaient Eric Clapton et ceux qui préféraient Jimi Hendrix. Je faisais partie de ces derniers. Depuis, j’ai rencontré Clapton plusieurs fois. On se connaît bien et on se voit quand il vient à Paris. Je n’ose pas le lui dire mais quand je suis avec lui, il m’arrive parfois de me dire  » Si seulement c’était Jimi Hendrix qui avait survécu et qui était là en face de moi… « 

Propos recueillis par Louis Danvers

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