Des plages de Santa Monica aux coulisses glamour des Spirit Awards, Stéphanie Crayencour, visage de Piaget le temps du voyage, a goûté aux délices de la vie de star hollywoodienne. Un rêve éveillé que la jeune actrice belge n’est pas près d’oublier. Reportage.

Les premières fois sont toujours bonnes à prendre. Et ce n’est pas Stéphanie Crayencour qui vous dira le contraire. Saisir la chance quand elle passe, tirer le meilleur des hasards de la vie, elle connaît ça, Stéphanie. Lorsqu’elle débute au cinéma en 2007, c’est devant la caméra du défunt Eric Rohmer qu’elle se lance. Le maître de la nouvelle vague lui confie d’emblée le rôle-titre de son dernier long-métrage, Les Amours d’Astrée et de Céladon.  » Ce qui lui plaisait chez moi, c’était mon « profil de pièce de monnaie grecque », comme il disait, ce côté un rien vieux jeu, un peu princesse du passé que je peux dégager parfois « , se souvient la jeune femme. Une image qu’elle n’a eu aucun mal à bousculer, le temps d’un voyage éclair à L.A. Sollicitée par le joaillier Piaget pour être l’un des visages de la marque pendant la cérémonie des Spirit Awards, en février dernier, la jolie blonde n’a pas hésité longtemps avant de faire ses valises.  » En tant qu’actrice, ce genre de collaboration vous apporte non seulement une belle visibilité mais c’est aussi un signe de reconnaissance, explique-t-elle. Se montrer, faire de belles photos, cela fait aussi partie du métier. En plus, moi qui n’étais jamais allée aux Etats-Unis, on me propose de m’y emmener et pas n’importe où d’ailleurs ! Dans la capitale mondiale du cinéma ! J’imaginais Los Angeles comme une immense ville américaine écrasante et au lieu de ça, je me suis retrouvée face à la mer, dans une lumière magnifique, avec l’impression de me balader dans les décors de mes séries et de mes films préférés.  »

Si Stéphanie Crayencour ne cache pas son admiration pour le travail des cinéastes belges et français, c’est aussi dans l’ombre des grands studios que sa culture s’est forgée.  » Ado, je n’étais pas toujours bien dans ma peau, admet-elle. Je me réfugiais dans les films, ceux de Steven Spielberg en particulier. Hook, Jurassic Park, entre autres, m’ont terriblement marquée. Si je fais du cinéma aujourd’hui, c’est certainement à cause de lui.  » Pour donner vie à son rêve, à 19 ans, elle monte à Paris où elle enchaîne cours de comédie musicale –  » l’école s’appelait Fame, ça ne s’invente pas « , sourit-elle – et de théâtre avant d’être repérée par Eric Rohmer.  » J’ai rarement retrouvé un cinéma comme celui-là, regrette-t-elle. A part peut-être dans le dernier long-métrage de Manuel Pradal, Tom le Cancre, où j’interprète une fée hors du temps. J’ai le physique pour et c’est totalement mon genre d’univers. Alors qu’ici, je suis tout à coup dans la peau d’une vraie  » California girl « , une meuf de L.A. sapée comme il faut l’être. C’est un vrai bonheur de me plonger dans cet univers-là le temps d’un shooting.  »

Une paire de faux cils et quelques extensions de cheveux plus tard, Stéphanie rivalise sans peine avec les top biches de Santa Monica. Face à l’objectif de Mark Kaine, la belle retrouve illico ses anciens réflexes de mannequin et assume à fond le rôle de l’ingénue de la plage en short en jean et top de cotonnade ajourée. Quelques heures plus tard, en total look Diane von Furstenberg, une guitare à la main, elle est comme chez elle dans le quartier bobo d’Abbot Kinney. Aux pieds du mythique Hollywood sign, elle se la joue Blake Lively sous les yeux ébahis des touristes venus de très loin pour se faire tirer le portrait. De toutes parts, les questions fusent.  » Is she a famous actress ?  » s’enquiert un gamin qui, apprenant qu’il a bien face à lui une vraie  » movie star « , pose fièrement à côté de Stéphanie sans imaginer qu’elle foulera bientôt le même red carpet que Bruce Willis, Sofia Coppola, Daniel Radcliffe et Bradley Cooper.

Autour de son cou brillait déjà le collier de diamants – surveillé de très près par un garde du corps qui ne la lâche pas des yeux – qu’elle portera lors des Spirit Awards, ces  » oscars  » du cinéma indépendant dont Piaget est l’un des principaux sponsors. A deux pas du célèbre Pier de Santa Monica, une gigantesque tente blanche attend les A-listers qui, au vu des nominés de l’année, promettent d’être en nombre, comme en témoignent d’ailleurs les centaines de fans à l’affût des limos qui se pressent à l’entrée. Vêtue d’une combinaison de dentelle noire au décolleté chavirant, Stéphanie Crayencour est immédiatement repérée par le pool des photographes qui crient son nom pour attirer son attention.  » Ce n’est pas mon premier photocall mais je n’ai jamais rien vécu de pareil, s’enthousiasme-t-elle. Le collier, j’en suis sûre, y est pour beaucoup ! Je me sens comme une petite fille qui se déguise et j’adore ça. Mais je perçois aussi qu’ici, plus qu’ailleurs, la pression est énorme sur les acteurs de cinéma. Je ne sais pas si je pourrais supporter sur le long terme cette obligation permanente de friser la perfection. J’aime beaucoup trop mes baskets pour ça !  »

Revenir à L.A., elle n’y dit pas définitivement non pour autant.  » Un jour peut-être, mais pas maintenant, lâche-t-elle. Je sais que je ne suis pas encore prête pour cela. Mais je prends des cours intensifs d’anglais.  » Et cette expérience, à coup sûr, va la motiver.  » Si c’était à refaire, je ne changerais rien, assure-t-elle, avant de se raviser. Je ferais peut-être un peu plus de shopping « , plaisante-t-elle, bien décidée à profiter des quelques heures qui lui restent avant le retour vers ses autres projets. Un documentaire tourné pour France 3 sur la vie de son arrière-grand-tante Marguerite Yourcenar dont elle a choisi le patronyme d’origine comme nom de scène. Un autre album aussi. Avant de sortir de l’hôtel où vient de se dérouler l’interview, Stéphanie croise dans le lobby la famille Coppola au grand complet. C’est ça aussi L.A. Demain, qui sait, Steven Spielberg himself pourrait aussi y organiser un business meeting. Si elle se retrouvait face à lui, oserait-elle l’aborder ?  » Spielberg, c’est mon héros, glisse-t-elle, mutine. J’aurais presque peur de tourner avec lui tellement je l’admire.  » Mister S., il semble bien que la balle soit dans votre camp. ?

PAR ISABELLE WILLOT

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