Une pluie de rubis, de saphirs, d’émeraudes et des parures cousues d’or… Le charme des belles pierres opère toujours, et les joailliers rivalisent d’imagination pour exaucer tous les voeux.

Le Baiser du Dragon. Une toute nouvelle collection arrive chez Cartier avec des atouts de choc: un nom qui fait rêver, une palette chromatique d’une élégance rare et des bijoux à la fois épurés et sophistiqués, très contemporains. L’inspiration? La Chine, mythique, mystérieuse et éternelle, liée intrinsèquement à l’histoire de la maison. « Aujourd’hui, si l’on veut raconter une histoire contemporaine, le choix de la Chine s’impose, explique Raphaëlle Canot, directrice du département joaillerie chez Cartier International à Paris. Cela dit, entendons-nous, il ne s’agit pas d’une collection « chinoise ». Nous avons pris de la distance par rapport aux symboles, en les interprétant de façon plus moderne, en y ajoutant de la poésie. La collection, réalisée essentiellement en or gris, fait appel aux diamants, aux rubis et à l’onyx. Cette pierre dure, choisie pour sa profondeur, a été souvent travaillée par Cartier, notamment dans les années 1920 et 1930. Nous avons voulu un choix de couleurs très moderne. C’est aussi un choix plus fort et plus tranché par rapport aux tonalités acidulées qui dominent, en ce moment, la joaillerie. »

Les thèmes du Baiser du Dragon se multiplient. Wishknot, tout d’abord. Des pendentifs (or gris, or jaune, serti ou non) aux lignes géométriques simples mais vigoureuses peuvent s’agrémenter de petits noeuds en cordon de soie. Chaque fois qu’on noue un cordon, on prononce un voeu. Visuellement très impressionnante, la ligne Wishknot s’inscrit également dans l’esprit Art déco, cher à la maison Cartier. La ligne Windshime interprète les petites cloches à vent, placées au-dessus des portes pour souhaiter la bienvenue. Aériennes et délicates, les clochettes tintent aux oreilles et évoluent sur le décolleté en toute liberté. Disciplinées, elles forment un sautoir rouleau, un élégant tour du cou ou un bracelet semi-rigide. L’onyx et les diamants créent un beau contraste, très graphique, rythmé par des touches flamboyantes des rubis. Le thème Cadenas s’empare du graphisme et de la symbolique de cet accessoire mystérieux qu’on offrait aux enfants et aux jeunes mariés pour qu’ils puissent toujours la chance sur eux. Un cadenas précieux à glisser donc au creux du décolleté. On peut aussi doubler ses chances, en optant pour ce bracelet composé de deux cadenas, la pièce la plus prestigieuse de la collection. « Tous les bijoux peuvent se marier et être portés de différentes façons, note Raphaëlle Canot. Il y a une mobilité dans toutes les pièces, soit dans le bijou lui-même, soit dans les petits cordons de soie. C’est une collection féminine, pleine de poésie et de modernité. Elle fait partie du jeu de la séduction et s’adresse aux femmes qui ne se prennent pas au sérieux ».

Variations sur les bagues

Un bijou s’inscrit dans une époque. Ce fut le cas de Chaumet en 1990. Le célèbre Anneau, aux formes simples et sensuelles, facile à vivre, est tout simplement un bijou élégant. Les plus grandes stars l’ont porté, de Catherine Deneuve à Ornella Muti et Lauren Bacall. En or blanc ou jaune, pavé ou non de diamants, disponible en trois tailles et en formes diverses, il se porte rarement seul. Cela fait partie du jeu. Un, deux, pourquoi pas trois? Le joaillier multiplie les nouvelles créations. Le modèle en or blanc avec un filigrane de diamants s’impose comme un accessoire très glamour. Les « romantiques modernes » choisiront plutôt les saphirs rose orangé ou les saphirs mauves, montés en « grappes de caviar ». Les optimistes, animées d’une joie de vivre inconditionnelle, craqueront pour l’anneau en or blanc, accompagné d’un véritable feu d’artifice de diamants et de saphirs, déclinés dans un subtil camaïeu de bleus.

Lorsqu’il a créé la bague Possession, le joaillier Piaget a admirablement exprimé l’alchimie et l’essence de l’amour. Un premier anneau forme le corps de la bague. Le second anneau, libre et pourtant inséparable, tourne autour du premier, éternellement et inlassablement. Au fil des ans, ce grand classique de l’élégance et de la séduction n’a cessé d’évoluer au gré de la fantaisie du joaillier. Voici deux dernières versions. Trois ou cinq anneaux sertis, chacun, de sept diamants, sont montés sur une bague. Indépendants, ils tournent séparément et les diamants se répartissent au hasard, au gré des envies de sa propriétaire. La bague trois anneaux est disponible en or gris et en or jaune, la bague cinq anneaux, uniquement en or jaune. Et pour les grandes occasions, pourquoi ne pas s’offrir le modèle trois rangs, entièrement serti de diamants? Dans sa seconde version, pleine de fraîcheur et très tendance, la bague Possession s’agrémente de pierres fines. La taille rectangulaire et généreuse décline une belle palette de couleurs avec la topaze bleue, l’améthyste, la citrine et le péridot. Pour les inconditionnelles, il y a aussi une version endiamantée, réchauffée par le rose d’une tourmaline.

La magie italienne

Abstrait ou figuratif, épuré ou exubérant, sobre ou multicolore, le style du joaillier milanais Pomellato est simple mais toujours très original. La synergie avec la mode est évidente. Très dans l’air du temps, voici le bracelet Tag. Il se prend au jeu du métissage et ose associer des matériaux éclectiques: le cuir naturel ou le cuir noir et l’or jaune. La plaque en or (disponible aussi en argent), lisse comme un miroir, épouse le poignet avec une fermeture à déclic et affiche avec ostentation le logo. Une parure sensuelle, mâtinée d’un brin de provocation et de nonchalance italienne. Le collier Pixel innove également, en associant une chaîne souple avec un élément rigide. Il se ferme avec un noeud coulant et peut être porté tel un « collier de chien » ou en version plus longue. Le pendentif en forme de galet se pose au milieu du décolleté ou, pour le grand soir, se glisse sur le côté. Or jaune ou or blanc, mélange des deux, modèles sertis ou non. Dernière touche raffinée? Tous les diamants ont des tailles différentes, pour donner plus d’éclat et plus de relief.

A Rome, Bulgari poursuit avec bonheur le chemin d’un style audacieux et raffiné. Pour cette fin d’année, voici quelques variations autour de la perle. Elle revient, en effet, en force. Douce, lumineuse et extrêmement féminine, elle apporte du chic à une tenue décontractée et, le soir, est toujours irréprochable. La perle, déclinée en six parures (quatre colliers et deux modèles de boucles d’oreille), enrichit la collection existante Lucea, une collection ludique qui met en scène de petits motifs géométriques évoluant en souplesse et librement. La pièce phare? Ce collier drapé, composé de perles de culture blanches et grises qui rythment un entrelacs géométrique d’or blanc et de diamants. La longue chaîne en or jaune et perles évoque parfaitement l’esprit ludique de la collection. Elle sera parfaite sur un simple pull noir. Aux oreilles, les pendants en or blanc avec perles et pavage de diamants, seront du plus bel effet.

Les bijoux griffés couture

Le mariage de la joaillerie et de la couture est à la mode. Chanel, puis Dior ont donné le ton et, très rapidement, sont devenus des incontournables de la haute joaillerie. En 2002, la maison Chanel fête le 70e anniversaire de la présentation par Coco Chanel de sa première collection « Bijoux de diamants ». Comète, la pièce phare, est un collier en forme d’un long ruban fluide d’un mètre de long entièrement articulé. A chaque bout, une étoile. L’ensemble est réalisé en or blanc et rehaussé de 3590 diamants (poids total de 85,50 carats!). Parmi les autres pièces de la collection, citons la bague Comète, montée sur platine et terminée par une étoile ornée d’un diamant de 1 carat et une broche en forme d’étoile, en platine, agrémentée de 38 diamants. Le thème Poussières d’étoiles (un pendentif et de très longues boucles d’oreilles) donne, lui, la vedette aux petites étoiles en or blanc, ornées chacune d’un diamant, dégringolant d’un ciel imaginaire.

Victoire de Castellane, créatrice de la haute joaillerie de Christian Dior, poursuit ses recherches pour dépoussiérer et rajeunir cet univers empreint, selon elle, de trop de vieilles règles. Spectaculaires, théâtrales, les pièces de Victoire sont conçues pour être portées aussi bien avec un tee-shirt qu’avec une robe de bal. Sans tabous, les collections sont toujours hautes en couleur et dessinées avec une liberté totale. Victoire n’hésite pas à mélanger les pierres fines et les pierres précieuses. Comme, par exemple, ces deux bagues, volumineuses et exubérantes, associant tantôt diamants et améthyste, tantôt perles de culture roses et citrine palmera. Dans le thème Couture, elle réunit une pluie de diamants et des étoffes précieuses. Le collier Suivez-moi s’attache avec un lien de velours (bague assortie), tandis que le collier Eugénie se marie avec un ruban en satin moiré rose.

Barbara Witkowska [{ssquf}], Carnet d’adresses en page 147.,

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