Ce centre de culture scientifique, technique et industrielle regroupe six acteurs locaux, chapeautés par l’université de Liège. Escale à l’Institut de Zoologie, tête de pont du réseau, en bord de Meuse.

Érigé à la fin du XIXe siècle, l’Institut de Zoologie Edouard Van Beneden, situé sur le quai du même nom, fut ainsi baptisé en l’honneur du brillant savant belge qui découvrit la méiose, un des processus fondamentaux de la reproduction sexuée. Aujourd’hui, l’édifice néoclassique abrite sous ses colonnes la Maison de la Science et l’Aquarium-Muséum. Dans son hall, trône une vaste maquette de l’aéroport de Bierset, et de maquettes, il en est justement question dans les vitrines de la salle d’à côté, à l’occasion de Mobil’Homme : une expo, ou plus exactement l’une des six expos à travers lesquelles l’Embarcadère se penche sur le concept de mobilité. De l’invention de la roue au prototype à hydrogène réalisé par l’ULg, Mobil’Homme aborde les différents aspects de la thématique, en prenant toujours soin d’ancrer son sujet dans un contexte local, qu’il s’agisse de la réhabilitation du site du Val Benoît ou de l’arrivée prochaine du tram dans la Cité ardente.

Les installations de la Maison de la Science se situent dans l’autre aile du rez-de-chaussée. Petits et grands y sont invités à sentir, voir ou toucher, en un mot : expérimenter. Chambre de Wilson ou cage de Faraday, effets d’optique ou électricité statique, tout l’attirail de la vulgarisation scientifique est ici représenté ; et au milieu des instruments d’un autre temps et des collections de minéraux, on reste fasciné par la reproduction d’un crâne de tyrannosaure, qui rejoindra bientôt la future Galerie de l’Evolution à l’étage supérieur, à côté de la Galerie botanique.

Encore un niveau plus haut, bienvenue dans les 1000 m² du Muséum, dont les pièces maîtresses sont un squelette de baleine et un inventaire des maîtres-verriers Blaschka, où art et sciences se rejoignent à travers la reproduction d’invertébrés marins en verre soufflé. Et si les animaux sont naturalisés, les insectes épinglés et des tas de bizarreries plongées dans le formol, le musée de zoologie reste un lieu vivant, fréquenté par nombre d’étudiants.

Pour compléter ce large aperçu de la biodiversité, détour par le sous-sol, occupé depuis 1962 par l’aquarium Dubuisson et ses 2 500 poissons. Sans trop de surprise, les stars à nageoires sont Nemo le poisson-clown et Dory le poisson-chirurgien, les spectaculaires poissons-scorpions ou les astyanax aveugles, sans oublier les carnassiers : brochets, piranhas, crocodile et, bien sûr, le clou de la visite, la salle dédiée aux requins.

Objectif rempli donc pour l’association aquarium-musée – le genre de sortie éducative qu’on pourra répéter régulièrement sans se lasser – comme pour l’Embarcadère en général. Car après les insectes punaisés, on aimerait en voir vivants à l’Hexapoda de Waremme, grimper jusqu’au centre de Haute Ardenne ou à la Maison de la Métallurgie, voire encore faire un saut aux Espaces botaniques, dont l’Observatoire du monde des plantes et sa partie consacrée aux  » nouveaux animaux de compagnie « , qui héberge un python de deux mètres. Et si toutes les installations ne brillent pas toujours par leur modernité, le charme désuet des antiques vitrines saura conquérir les parents, dont la progéniture déplorera peut-être l’absence de gadgets high-tech, avant de se laisser entraîner par une curiosité naturelle.

L’Embarcadère du Savoir, 22, quai Edouard Van Beneden, à 4020 Liège. www.embarcaderedusavoir.ulg.ac.be

PAR MATHIEU NGUYEN / PHOTOS : DIEGO FRANSSENS

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