Cette ancienne de L’Oréal et Marcolini cultive, à son compte, son amour des belles choses. Elle a dernièrement ouvert la boutique Après la Pluie, à Bruxelles, véritable concentré d’accessoires coups de coeur faits pour durer.

Caroline Christophe appartient à cette catégorie de femmes indépendantes, qui vont là où leurs désirs les portent. À Chicago, par exemple, où elle a vécu un an, durant ses études de commerce :  » J’ai passé plus de temps dans les musées et les salles de concert qu’en cours !  » À Sydney, où elle est envoyée pendant deux ans et demi par L’Oréal.  » Une expérience très formatrice. On y apprend le métier et les codes du luxe.  » Et, désormais, à Bruxelles, où cette Parisienne d’origine habite depuis sept ans, dans une maison de maître cossue du quartier Brugmann.

Si sa mère, l’une des premières femmes à avoir étudié à HEC, l’a toujours incitée à être autonome, c’est son père, un astrophysicien aux airs de savant fou, qui lui a transmis cet amour pour la découverte d’autres paysages.  » Il nous emmenait avec lui, lors de ses visites d’observatoires. Nous avons été jusqu’à Hawaii pour voir la comète de Halley. Nous avons visité ces contrées par le biais de ses contacts locaux. Il n’y a pas meilleure intégration ! À force, les voyages sont devenus vitaux pour moi « , confie celle qui rentre tout juste de quinze jours en Birmanie.

Cette attirance pour la liberté, ce besoin de changer d’air aussi parfois, est depuis longtemps ancré en elle. À 16 ans, déjà, Caroline Christophe décide de quitter ses parents, pour s’assumer seule.  » Ma famille était installée dans un quartier populaire du XVIIIe arrondissement de Paris. J’ai passé ma vie dehors, ça fait grandir plus vite.  » Plus tard, encore, elle n’a pas peur d’abandonner son poste de trade marketing manager chez Marcolini, pour se lancer à son compte, avec Richard Roose, son complice et amoureux.  » Il est beaucoup plus raisonné, alors que je joue les casse-cou.  » À deux, ils imaginent Brand in Progress, une société qui mixe consultance en retail, distribution, marketing et relations publiques. Ils planchent un temps sur l’image de Lacoste ; se penchent sur Robert Clergerie, Avril Gau, Tila March ou Rupert Sanderson.  » Toutes ces missions sont nées de belles rencontres. Étant très exigeante, je ne permets aucune concession ; je ne pourrais jamais travailler pour un client que je n’aime pas.  »

Son attachement pour la mode et les belles étoffes lui vient de sa grand-mère, petite main free-lance pour les plus illustres maisons de couture parisiennes.  » Elle créait patrons et tenues, sur la base des dessins reçus de Dior ou Chanel. Chez nous, il y avait des tissus partout ! Je lui demandais de me fabriquer des vêtements, comme ce bermuda en tweed, très masculin à l’époque.  » Le côté garçon manqué a disparu avec les ans, mais perdure chez la trentenaire cette idée que la féminité est avant tout liée à la confiance en soi, plus qu’à une hauteur de talon.

Plutôt que de collectionner les must-haves du moment, cette shoes addict opte pour un style sobre.  » Je préfère m’acheter une belle pièce par saison, un basique que je pourrai décaler de différentes façons.  » Une philosophie que l’on retrouve dans sa boutique bruxelloise Après la Pluie, où elle propose depuis septembre dernier une sélection d’accessoires triés sur le volet.  » L’objectif n’est pas de présenter des noms clinquants, mais de choisir des objets de qualité, qui vieillissent bien.  » À mesure qu’elle dévoile son projet, ses yeux doux s’enflamment, car derrière ce calme façonné par la pratique du yoga, se cache une énergie débordante. Et même s’il s’agit pour l’instant de jongler entre son fils, sa famille, ses amis, sa boutique, son boulot et la lecture de romans de science-fiction des années 60, rien n’empêche Caroline Christophe de rêver à l’ouverture d’autres enseignes Après La Pluie. Quelque part, un jour, ailleurs…

PAR CATHERINE PLEECK

UNE ATTIRANCE POUR LA LIBERTÉ.

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