Ce fleuron du patrimoine wallon, c’est un peu comme les grands classiques de la littérature. Tout le monde s’accorde pour trouver ça très beau, mais rares sont ceux qui en ont un souvenir récent.

L’un des sites touristiques les plus visités de Wallonie serait-il paradoxalement victime de sa notoriété ? Ce serait bien dommage, tant cette ancienne forteresse, centre de commandement d’un important comté au Moyen Age transformé en parc sous Léopold II, mérite sa réputation de fleuron du patrimoine régional. Chacun peut allègrement y trouver son bonheur, et à la faveur d’un petit détour sur ses hauteurs, y croisera indistinctement familles et étudiants, flâneurs, touristes et férus d’histoire médiévale d’âges très différents.

A l’assaut de l’éperon rocheux, qui flirte avec les 200 mètres d’altitude, on se sent plein d’empathie pour les soldats qui l’ont assiégé au cours des siècles. Puis arrivé au sommet, on saisit pleinement l’importance stratégique du site, et on profite du panorama inédit sur l’Entre-Sambre-et-Meuse et les toits d’ardoise de la capitale wallonne. Témoin privilégié de 2 000 ans d’histoire mouvementée, cette place forte fut convoitée par les plus grandes puissances européennes et connut pas moins de huit sièges du XVe au XIXe siècle.

Coeur de l’activité touristique, la caserne de Terra Nova est en plein lifting. Même l’incontournable petit train vient d’être remplacé par un modèle plus spacieux, pourvu d’une vue panoramique, et son nouveau tracé s’attarde sur les nombreuses villas Belle Epoque du domaine, en serpentant à travers l’arboretum et les diverses ceintures de fortifications érigées par le passé. Proposés à la carte, les circuits d’interprétation nous emmènent à travers deux millénaires d’existence et comprennent un vaste réseau de souterrains, incroyable dédale que Napoléon appelait  » la Termitière de l’Europe « .

Pour clôturer l’escapade, les plus petits iront s’esbaudir dans la grande plaine de jeux du Parc attractif Reine Fabiola, tandis que leurs aînés se désaltéreront avec une blanche de Namur à la brasserie de l’ancien château des Comtes, là même où vécut Blanche, future reine de Norvège et de Suède.

En parallèle de ses infrastructures permanentes, la Citadelle accueille toutes sortes de manifestations aussi variées que les Médiévales (week-end d’animations rassemblant quelque 500 acteurs, artistes et médiévistes) ou le concert anniversaire de Johnny Hallyday en juin dernier. Si la belle saison est déjà bien avancée, l’agenda culturel réserve encore quelques événements à se mettre sous la dent, dont le grand rendez-vous théâtral de l’été : Marie Tudor de Victor Hugo, dans une adaptation rock’n’roll qui entrechoque le romantisme hugolien et l’univers de Jules Verne, jusqu’au 11 août. Le 4 août, la Balade  » en mets et chants… sons  » vous invite à une promenade gourmande et musicale, où l’on dégustera les préparations de chefs triés sur le volet (dont plusieurs lauréats de nos Weekend Food Awards). Après l’Assomption, viennent d’autres animations ponctuelles, telles que la Nuit de la Chauve-souris le 24 août ou le passage du Beau Vélo de RaVel le 31. Enfin, jusqu’au 20 octobre, les flâneurs pourront admirer les prouesses photographiques des élèves de l’Académie de photo de Namur, grâce à l’expo gratuite Le végétal à la Citadelle, un vaste programme au vu de la richesse de la biodiversité environnante.

Citadelle de Namur, 64, route Merveilleuse, à 5000 Namur. www.citadelle.namur.be

PAR MATHIEU NGUYEN / PHOTOS : DIEGO FRANSSENS

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