Douée d’une imagination inépuisable, Andrée Putman, la diva du design français, signe le  » boutique-hôtel  » The Putman au cour de la mégalopole chinoise. Une ouvre spectaculaire empreinte de pureté et d’élégance intemporelle.

Les gratte-ciel qui bordent la Queen’s Road Central, l’une des artères les plus huppées de Hong Kong, reflètent à l’infini leurs façades de verre monochrome. The Putman est, lui aussi, habillé de verre, mais sa conceptrice lui a imprimé un aspect multicolore et très personnel, en interprétant admirablement le style Art déco qui lui est tellement cher. La façade qui recouvre le bâtiment de 28 étages est un vitrail géant, dessiné avec des droites vigoureuses et quelques courbes souples et généreuses. Les carrés et les rectangles forment une mosaïque chatoyante faisant appel à une palette chromatique raffinée : les orangés chahutent les bruns, les bleus caressent les gris, les roses subliment les violets. Spectaculaire et innovant à l’extérieur, le bâtiment interpelle d’emblée l’attention du passant. Les bonnes surprises se poursuivent à l’intérieur.

Sollicitée par un important promoteur local, spécialisé dans les résidences et les hôtels de grand luxe, Andrée Putman a montré une fois de plus l’incroyable maîtrise de son talent multifacettes.  » Mon intention était de créer une impression d’opulence, mâtinée néanmoins par une élégance discrète, explique la designer star. En établissant un dialogue entre la façade et l’intérieur du bâtiment, je souhaitais créer une oasis de paix au c£ur de la ville grouillante et bourdonnante.  » 28 appartements  » une chambre  » occupent, chacun, un étage. Ils sont destinés à accueillir des hommes d’affaires expatriés, résidant à Hong Kong pendant une période plus ou moins longue. Pour agrémenter leur séjour, Andrée Putman a mis l’accent sur l’aménagement de l’espace le plus ergonomique possible, mais aussi sur les équipements techniques à la fois pointus et fonctionnels et, enfin, sur la qualité du service pour que chaque occupant, durant son exil provisoire, puisse se sentir comme chez lui. Tel est en effet le concept d’un  » boutique-hôtel « , lancé par Andrée Putman, il y a plus de vingt ans, avec Le Morgans à New York (aujourd’hui une adresse mythique et incontournable) : donner aux voyageurs d’aujourd’hui une adresse qui leur ressemble.

Chaque appartement est desservi par deux ascenseurs  » grande vitesse « . Ils débouchent directement dans les deux halls d’entrée qui longent les façades principale et arrière. L’espace, conçu comme un loft, est ouvert et aéré. Les hauts plafonds et le sol habillé de bois clair confèrent une envergure très chic à l’ensemble et amplifient la sensation d’ouverture. Pour créer des zones d’intimité, il suffit tout simplement de fermer les cloisons pivotantes en verre. La lumière entre à flots. Les immenses baies vitrées qui habillent la façade principale offrent des vues vertigineuses, et belles à couper le souffle, sur la ville et sur le port Victoria. Les stores électroniques offrent la possibilité, de changer d’ambiance en un clin d’£il, de moduler la luminosité et d’envelopper l’espace dans un cocon de douceur.

Dans l’aménagement intérieur, Andrée Putman reste fidèle à sa vision du luxe épuré et à ses palettes chromatiques de prédilection. Jamais plus de deux couleurs, le noir et le blanc, saupoudrés, çà et là, de quelques touches de beige ou de gris. Peu de mobilier. Les quelques pièces essentielles, comme le superbe sofa Crescent Moon, dessiné lui aussi par Andrée Putman, sont disposées avec goût, à la bonne place. La cuisine occupe l’un des murs latéraux. Son équipement high-tech est signé Siemens. Les petits appareils ménagers design de Krups s’exposent sans complexes dans la  » niche  » noire, conçue comme une vitrine. L’art de la table a été pensé dans les moindres détails. Les verres en cristal et le service de table affichent un luxe simple. Les accessoires en argent Christofle, tel ce célèbre set poivrier et salière, sont également signés Andrée Putman.

La salle de bains, entièrement tapissée de mosaïque italienne Bisazza, séduit par ses subtils camaïeux de gris qui confèrent à l’espace une ambiance très relaxante. L’attention est focalisée par cette baignoire XXL de Villeroy & Boch aux dimensions sensuelles et inhabituelles. En se prélassant dans le bain, on peut profiter d’une vue plongeante sur les gratte-ciel de la ville. La douche est reléguée dans un petit local, séparé par une porte en verre dépoli. La chambre offre un isolement et un calme absolu. Tout élément superflu ou anecdotique a été banni. Pour dégager l’espace au maximum et préserver sa touche minimaliste, des tiroirs de rangements ont été aménagés sous le lit. Un grand écran plasma de Toshiba trône en face du lit. A moins qu’on ne préfère jouir du fascinant spectacle de Hong Kong by night…

Barbara Witkowska Photos : Jean-François Jaussaud Luxproductions

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