Trois ans après son lancement, la Mini produite par BMW, joue les stars sur près de 71 marchés internationaux. Pour se rendre encore plus désirable, elle se livre aujourd’hui en version cabrio.

Printemps 2004. Durant plusieurs semaines, les routes sinueuses au-dessus de Cassis dans le sud de la France ont été quadrillées par d’étranges et véloces petites voitures orange. Cheveux au vent, leurs conducteurs suscitent visiblement l’envie des automobilistes croisés à chaque arrêt. On a même vu le propriétaire d’un luxueux et très imposant cabrio prêt à signer illico pour l’acquisition de cette puce n’offrant que le quart de la place de sa superbe machine… Pas de doute possible : la Mini cabrio séduit dès le premier coup d’£il. On craque pour ce jouet à la bonne bouille ronde et sympathique… et coûteux. Surtout quand il s’affiche décapoté, offrant ainsi à la vue des envieux, un habitacle up-to-date, à la belle instrumentation rétro-sportive et aux moelleux sièges bicolores.

Les dirigeants du groupe BMW sont d’ailleurs très optimistes : ils pronostiquent que face à l’engouement du public, son nouveau-né représentera sous peu 20 % des ventes totales du parc Mini. Trois ans après sa première apparition dans le groupe allemand, la Mini dépasse déjà la barre des 400 000 exemplaires vendus. On comprend que les designers de cette  » dream machine  » affichent tous des mines réjouies. Nous avons rencontré l’un d’entre eux. Marcus Syring, 40 ans le 11 septembre prochain. L’enthousiasme de ce presque quadra, qui a commencé sa carrière au sein de VW avant de passer chez BMW en 1991 et Mini en 2000, est réellement contagieux. A la tête du département de design extérieur, il a signé la carrosserie du cabrio. A l’époque de sa conception, il était tout seul dans son département… Depuis, la marque ayant pris de l’ampleur, sa section comprend pas moins de cinq autres designers.

Weekend Le Vif/L’Express : Qu’est-ce qu’un  » design réussi  » pour vous ?

Marcus Syring : Pour moi, un design  » réussi  » est une combinaison de plusieurs éléments. Ainsi, l’objet créé doit posséder une forme innovante, mais être agréable aussi à l’£il et au toucher. A cela, j’ajouterai que sa réalisation doit être techniquement et économiquement possible. Tous ces paramètres étant couronnés par ce que j’appellerais une certaine forme de  » symbolisme « . Je m’explique : tout ce que vous faites contient en effet un message. Ainsi pour une automobile, le message capté par les autres affirme, par exemple, que vous possédez une voiture rapide ou encore une automobile qui symbolise votre réussite financière. En résumé, un design  » parfait « , c’est pour moi la technique, l’esthétisme et le symbolisme qui forment un tout.

La Mini remporte un grand succès un peu partout en Europe. Le design n’a pas de frontières culturelles ?

Je pense qu’un bon design n’a pas de frontière, mais qu’il est néanmoins important de connaître la provenance d’un produit ! Ainsi, la Mini rencontre un grand succès mondial, mais il est important qu’elle possède une identité européenne et qu’elle soit perçue en tant que tel.

Le succès mondial de la Mini est lié aux origines de cette voiture, née en 1959 en Grande-Bretagne…

Cela joue aussi, c’est vrai. La Mini, avant qu’elle fasse partie du groupe BMW, était une véritable  » icône  » dans l’histoire de l’automobile. A sa naissance, elle était déjà unique, tant par son design particulier que par ses proportions inédites. Elle a traversé les décennies sans que son succès ne se démente. Aujourd’hui, nous profitons également de son aura. Elle a son caractère et son statut d’icône.

Dans quel pays la Mini remporte-t-elle le plus de succès et pourquoi ?

La Mini est un véritable best-seller en Grande-Bretagne. Sans doute, comme je vous le disais, parce que c’est une véritable icône pour les Britanniques. Je pense qu’entre eux et la Mini, il subsiste une véritable histoire d’amour. Et aussi une certaine fierté. Quand vous parlez de la Mini à un Britannique, il vous raconte aussitôt une histoire qui lui est arrivée à lui ou à un membre de sa famille !

Quelles sont les différences entre la Mini cabrio et les autres Mini ?

Je ne peux évidemment parler que du design extérieur. Pour simplifier, je dirais que si vous la comparez avec les autres Mini, vous vous apercevrez que son extérieur est fort différent. Techniquement, les ingénieurs ont cherché à y mettre ce qu’il y a de mieux en matière d’électronique et de sécurité. Ce qui nécessite bien entendu de la place, et donc modifie aussi bien sa silhouette extérieure que son habitacle. L’autre problème que nous avons dû régler avec les ingénieurs, c’est sa stabilité. En enlevant le toit, on modifie complètement son centre de gravité. Cela influence également sa silhouette. Pour le reste, il faut bien avouer que nous ne partons pas d’une feuille blanche puisque nous devons avant tout respecter une silhouette devenue mythique.

La première Mini produite par le groupe BMW est sortie en 2001. En trois ans, on a assisté à l’arrivée de plusieurs modèles différents. Quelle est la prochaine étape dans la saga Mini ?

C’est vrai que Mini prend de plus en plus d’importance au sein du groupe BMW. Nous grandissons rapidement et beaucoup de projets sont bien avancés dans nos différents départements. Pour l’instant rien de concret n’est vraiment décidé… (NDLR : après le cabrio, on murmure que l’état-major allemand envisage un break, un 4X4 ou encore un monospace)

Pourtant la concurrence existe et se fait insistante. Prenons par exemple la Smart…

On ne peut pas vraiment affirmer que nous ayons des concurrents directs. La Smart Fortwo est beaucoup plus petite tandis que la Forfour est un véhicule bien plus large, n’entrant pas dans la catégorie de la Mini. S’il fallait comparer la Mini, il faudrait choisir une Aston Martin ou une Porsche (rires). Non, je plaisante ! Notre Mini est et reste vraiment un produit particulier…

A votre avis, quel est le public cible de la Mini ?

Le public se partage entre 50 % d’hommes et 50 % de femmes. Les hommes affichent une nette préférence pour la Mini Cooper S, avec ses bonnes performances et sa remarquable tenue de route, tandis que les femmes sont plus influencées par le côté chic et branché de la voiture. Quant à la classe d’âge, il n’y a pas de véritable public. Tout le monde adopte cette voiture. Je pense qu’il suffit juste d’être jeune d’esprit pour pouvoir être propriétaire d’une Mini. Et cela n’a rien à voir avec le statut social, l’âge ou encore le sexe.

Pourriez-vous décrire la Mini cabrio en trois mots ?

Ouverte, amusante et sophistiquée !

Propos recueillis par Chantal Piret

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