C’est un Américain malgré lui. Dries Van Noten, sacré meilleur créateur de l’année 2008 par le Council of Fashion Designers of America, fait claquer les couleurs – pas seulement celles de la Belgique. Aime : cultiver les roses dans son jardin anversois et, parfois, offrir des tartines de plattekaas à la presse internationale qui se bouscule à ses défilés.

C’est un précurseur. Martin Margiela récupérait déjà quand la mode jetait et déconstruisait quand elle construisait (lire en pages 12 à 13). Aime : se cacher et laisser dire qu’il n’existe pas.

C’est une amazone. Ann Demeulemeester dessine en noir et blanc des corsets qui restent ouverts et des vestes edwardiennes laissant échapper un pan de chemise d’artiste. Aime : affirmer ses codes de saison en saison et nager à contre-courant de ceux que dicte la mode.

C’est deux inséparables. An Vandevorst et Filip Arix, tellement unis que leurs noms ne font plus qu’un. Aiment : entremêler les idées, les références, les vestiaires. Pour n’en faire plus qu’un, fortement identitaire.

C’est un alchimiste. Haider Ackermann coule la soie et la transforme en vieil or ou en bronze, qu’il zippe et dézippe. Aime : l’idée d’être belge tout autant que colombien, alsacien et même, pourquoi pas, un peu tchadien.

C’est un architecte. Bruno Pieters voit les épaules carrées (cette saison plus que jamais), les cols pointus, les pliages origami. Aime : démontrer qu’on peut être matheux et poète à la fois.

C’est des invités. Cathy Pill défile une fois encore à Paris pendant la semaine de la haute couture et le duo Sandrina Fasoli s’offre Milan. Aiment : rappeler que la relève est assurée.

C’est un enfant roi. Kris Van Assche écrit l’histoire de Dior Homme, période post-Slimane, et utilise presque le même vocabulaire pour imaginer une collection Femme en son nom – la deuxième cette saison. Aime : Madonna et certains souvenirs d’une grand-mère qui lui a inoculé le goût de l’élégance.

C’est une SDF du luxe. Quand elle n’invente par les collections de la maison Léonard, Véronique Leroy dessine en son nom un vestiaire de  » poorgeoise « , où le glam semble mité. Aime : le tissu sous toutes ses matières et les bijoux incongrus.

C’est un nomade. Jean Paul Knott c’est Bruxelles – New York – Tokyo – Paris, allers-retours et chassés-croisés, avec des incursions du côté de l’Afrique, rapport aux sarouals, qu’il chérit. Aime : partager. Il nous invite dans son monde (lire en pages 66 à 69).

Delphine Kindermans – Rédactrice en chef

La mode belge, ce n’est pas des tendances. Plutôt des individualités.

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