Elle a tout de la poupée hollywoodienne. Sans pour autant tomber dans le cliché de la blonde écervelée. Elizabeth Banks passe sans transition des films d’horreur aux comédies et aux films indépendants. Une actrice multifacettes, sur laquelle misent MaxMara et L’Oréal. Rencontre à Los Angeles.

Elizabeth Banks avoue sans rougir avoir été une sainte-nitouche programmée pour être élue reine de beauté de son bled du Massachusetts. Depuis, la belle a grandi – 1 m 65 à la toise -, a gardé sa chevelure couleur miel et sa taille de guêpe, a épousé son grand amour rencontré à l’université et s’est fait une place au soleil de Hollywood.

Malgré les apparences, on est pourtant loin du cliché. Celle qui rêve de prendre les traits de Lady Macbeth, est capable d’endosser tous les rôles et s’acclimate à tous les genres cinématographiques. Ces douze derniers mois, elle est passée sans sourciller du costume de First Lady, dans W, l’improbable président d’Oliver Stone, à celui de la fauchée de service, qui décide de tourner un film porno avec un copain, dans Zack & Mini tournent un film porno de Kevin Smith. Sans oublier les rôles d’amoureuse d’Eddy Murphy dans la comédie Appelez-moi Dave de Brian Robbins, de la belle-mère douteuse dans le film d’horreur Les intrus de Charles et Thomas Guard, de la déjantée folle de sexe dans 40 ans, toujours puceau de Judd Apatow (2005) ou de la journaliste Betty Brant dans les trois Spider-Man, de Sam Raimi.

Côté actu, l’Américaine de 35 ans s’apprête notamment à tourner dans What about Barb, l’histoire d’une mondaine obligée d’offrir à sa cousine loufoque la place de demoiselle d’honneur à son mariage. Et si le film indépendant Lovely, still de Nik Fackler se décide enfin à franchir l’Atlantique, on pourra l’y voir interpréter la fille de l’actrice Ellen Burstyn, qui tombe sous les charmes d’un vieil épicier, amoureux pour la première fois de sa vie.

Quand elle ne joue pas, Elizabeth Banks s’occupe de développer sa nouvelle maison de production, montée avec son mari. Pour le reste, elle concède que sa vie est ordinaire, bien plus ennuyeuse que celles des peoples qui s’étalent en couverture des magazines.

Dans sa suite du Château Marmont, à Los Angeles, la demoiselle enchaîne les interviews, dans sa petite robe de cocktail bleu électrique, signée MaxMara. Ambiance détendue, malgré le timing serré. L’actrice libère de grands éclats de rire, dès qu’elle en a la moindre occasion. Une belle plante en apparence, mais qui dégage incontestablement une grande fraîcheur, un charme naturel et une gentillesse dotée d’une bonne dose d’intelligence. L’Oréal, qui l’a choisie récemment comme égérie pour le marché américain, et le groupe italien de prêt-à-porter MaxMara, qui vient de lui remettre le prix  » Face of the Future « , célébrant le début de sa carrière, ne se sont décidemment pas trompésà

Vous avez reçu le prix  » Face of the Future « . Êtes-vous le visage du futur ou plutôt du présent ?

Je n’estime pas être arrivée au point culminant de ma carrière. Je n’en suis qu’aux prémices. De ce point de vue, l’intitulé de ce prix me correspond bien. Il reflète parfaitement où j’en suis actuellement. Par rapport aux autres femmes qui ont aussi été mises à l’honneur cette année par l’organisation Women in film, Jennifer Aniston et Catherine Hardwick, réalisatrice de Twilight, représentent bien plus que moi des visages du présent.

Cet award est parrainé par MaxMara. La mode vous intéresse-t-elle particulièrement ?

J’ai grandi en lisant toutes les bibles de la mode : Vogue, Elle, Marie-Claire, Harper’s Bazaarà Je respecte et j’admire cet univers, mais je ne pense pas que pour une actrice, il soit absolument nécessaire de s’y intéresser. Voyez Julia Roberts, qui aime déclarer ne pas être fashion. Maintenant, il est vrai qu’un look reflète l’image que l’on souhaite donner de soi et qu’il devient inévitable d’en tenir compte, à cause des médias. Imaginez une actrice qui met deux fois la même robe : la presse se moquera ! Personnellement, j’assimile cela à une sorte de gaspillage. Mais c’est aussi une opportunité incroyable de porter différentes tenues.

Quels sont les créateurs que vous appréciez ?

J’apprécie beaucoup la jeune génération de designers américains : Phillip Lim, Jason Wu, Zac Posen ou Alexander Wang. Je suis une adepte de la fraîcheur qu’ils apportent. J’affectionne aussi des créateurs plus classiques, tels que Christian Dior, ou les grandes marques américaines de sportswear, comme Calvin Klein, Ralph Lauren et Michael Kors. En fait, j’aime un peu de toutà mais avec modération. Je suis d’ailleurs l’opposé d’une fashion addict. Ce n’est pas le principal centre d’intérêt de ma vie. Je préfère me consacrer à mon travail et à ma famille.

Cela fait dix ans que vous êtes actrice. C’est une profession où il est primordial d’être patientà

Pour moi, il était effectivement nécessaire d’être persévérante et de me forger une bonne carapace. Ma carrière se bâtit progressivement, ce qui me permet trouver mes marques calmement. Mais chaque parcours est différent ! Certaines personnes arrivent à Hollywood, décrochent un job et deviennent de grandes stars après deux jours. En ce qui me concerne, je n’ai jamais voulu être célèbre. Je souhaite juste travailler et surtout interpréter différents rôles.

Difficile pour vous de ne jouer généralement que des seconds rôles ?

Je suis une femme à Hollywood, il est donc fatal que je ne joue principalement que des seconds rôles. Je souhaite qu’il y ait davantage de films avec des femmes en tête d’affiche. Des films qui apportent leur pierre à l’édifice, ne soient pas seulement drôles pour les moins de 10 ans, mais aussi intéressants. Ils sont malheureusement rares, dans la mesure où l’industrie cinématographique privilégie l’audience facile avant toute chose.

On vous a vue dans des comédies, des films d’horreur, des films indépendants, une série téléviséeà Vous êtes imprévisible !

Il est très difficile de s’ennuyer dans ce métier. Je suis toujours à la recherche de challenges, peu importe lesquels. Je ne veux juste pas qu’on me cantonne à un seul registre. J’essaie de m’ouvrir à toutes les possibilités qui me sont offertes.

En tant que  » beautiful blond woman « , est-il facile de faire rire ?

En réalité, c’est extrêmement dur. Tout le monde n’a pas la capacité de faire rireà Pour ma part, j’adore jouer les vraies idiotes, ne pas me cantonner aux rôles de belles plantes. J’en suis même accro ! Les comédies m’apportent généralement le plus de  » good vibes « à

De par votre aura à l’écran, on vous a plusieurs fois comparée à Audrey Hepburn.

A choisir entre les deux Hepburn, je m’identifie plus à Katherine Hepburn, pour son indépendance et son côté malicieux. Mais c’est une comparaison adorable, qui me rend évidemment très heureuse.

Cet été, Surrogates, premier film produit par votre maison de production, sort aux Etats-Unis. Une histoire de science-fiction, avec Bruce Willis en tête d’affiche. Un projet qui a été aisé à mener ?

Nous sommes enchantés, car tout s’est déroulé avec une extrême facilité. Ce film a vu le jour rapidement, ce qui est loin d’être la norme. Nous pensions que cette histoire ferait un bon film, et a posteriori, c’est le cas. Diriger une maison de production est juste une autre manière de raconter des histoires. On participe à la construction d’un projet depuis sa genèse, ce qui n’est pas du tout le cas quand on est actrice.

Propos recueillis par Catherine Pleeck

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