Rolls-Royce fait toujours rêver par son aura mythique. Pour le plaisir, nous avons pris le volant du dernier modèle : la Ghost. Moteur, Majesté.

Qui a osé parler pour cette dernière-née d’une baby-Rolls ? Avec une longueur de 5,40 m, la Ghost n’a vraiment rien d’une voiture d’enfantà Le premier contact est donc impressionnant. On note tout de suite son long capot, en finition argent sur demande et sa calandre imposante entourée de phares effilés qui lui confèrent une aura indéniable.

L’essai d’une Rolls-Royce débute, évidemment, aux places arrière. Les larges portières de type suicide ( dites aussi portes antagonistes) offrent un accès pratique. Inutile de se contorsionner peu gracieusement pour se glisser sur la banquette. La porte se referme quant à elle électriquement avec douceur sur un véritable cocon protecteur. Sensation unique dans le monde automobile actuel, l’épaisse moquette pure laine caresse la plante des pieds, même à travers la semelle des chaussuresà Grâce à son empattement très généreux, quasiment identique à celui de la grande Rolls Phantom, l’espace habitable pour les passagers est superbement royal. Astuce très british : le dossier de la banquette se prolonge, en arc de cercle, sur les montants latéraux. De quoi se positionner pour discuter, comme dans un salon.

Moteur. Campée sur sa suspension à amortissement pneumatique, la Ghost flotte littéralement sur la route. L’insonorisation soignée apporte la touche finale à cette sensation de plénitudeà Pour un peu, on pourrait se croire dans une chambre à coucher incroyablement luxueuse !

Mais la Ghost n’est pas qu’une voiture à chauffeur. Rolls-Royce entend aussi proposer un modèle agréable à conduire. Nous prenons donc le volant. S’il faut s’habituer à ses dimensions encombrantes, elle se manie pourtant avec précision et légèreté. La position de conduite, haute, domine la route. Excellente surprise : malgré la reprise de Rolls-Royce par BMW, aucune commande visible n’est partagée avec les modèles allemands. Le tableau de bord, épuré et moderne, se pare de matériaux nobles. Derrière le grand volant à jante mince se trouve un indicateur de puissance restante. En évoluant dans la circulation, l’aiguille ne descend jamais sous les 80 %… Bien qu’il soit capable de performances inouïes, le V12 6,6l de 563 ch ne se montre jamais brutal. Sa souplesse (couple maxi de 780 Nm dès 1 500 tr/min) associée à la douceur de la boîte automatique à 8 rapports pousse même à adopter une conduite de sénateur. C’est peut-être cela, la vraie classe : être capable de parcourir le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondesà sans jamais avoir envie de le réaliser ! Goûter à cette sérénité a pourtant un prix : 260 000 euros. Qu’importe : nous avons touché du doigt l’inaccessibleà et ce fut bien agréable. n

Jean-François Christiaens

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