A 33 ans, le nouveau visage des parfums Armani Code affiche un charme magnétique et zen à la fois. Derrière les plus beaux yeux bleus d’Hollywood se cache un homme de raison.

C’est désormais un fait établi,  » on the record  » s’il vous plaît : son petit plaisir inavouable à lui, ce sont les talons hauts.  » Pas que j’aime en porter moi-même, croit-il bon de préciser. J’adore les filles en stilettos. C’est l’une des plus belles inventions de ces deux cents dernières années. Bien sûr, tout dépend de la manière dont vous vous sentez dedans, dont vous les assumez. L’élégance, la séduction, viennent de ce que vous êtes, au fond de vous, voilà tout.  » Et de l’assurance, Chris Pine, 33 ans, dont onze passés à faire de la télé puis du cinéma, n’en manque pas. Pourtant, ado, ce  » fils de  » ne se voyait pas suivre les traces de son père, Robert, qui, de 1964 à nos jours, est passé par toutes les séries qui ont compté, de Chips, Dallas ou Beverly Hills 90210 à Big Love, The Mentalist, Cold Case et Bones sans oublier Star Trek, déjà.  » Ce milieu, tout gamin, j’étais plongé dedans sans y être vraiment, se rappelle-t-il. Mon père a toujours été mon modèle. Son job, c’était d’être acteur, pas d’être une star. Son boulot payait les factures.  » Comme tous les enfants, il vénère Indiana Jones mais ne s’imagine pas un jour dans la peau d’Harrison Ford. Son profil de premier de classe, plutôt sérieux que déconneur, le conduit à l’université de Berkeley, où il étudie la littérature anglaise et découvre le théâtre.  » Sur scène, il se dégage une énergie que l’on ne retrouve pas sur un plateau de cinéma, détaille-t-il. Il n’y a pas la même immédiateté que face à une salle remplie de gens.  » Même s’il ne peut s’empêcher de remonter sur les planches – il sera cet été au Festival de Williamstown (Massachusetts), dans une pièce de Sam Shepard -, c’est pourtant à l’écran, le grand, qu’il s’est fait un prénom. En réenfilant l’uniforme du capitaine James Kirk dans la nouvelle mouture de la franchise Star Trek – le salut vulcain de Spock, il maîtrise, d’ailleurs, il nous l’a prouvé – puis celui de Jack Ryan, un agent de la CIA incarné avant lui par Alec Baldwin, Harrison Ford – eh oui – et Ben Affleck, le nouveau hot boy d’Hollywood a atteint le statut envié de movie star, compatible avec les cachets à sept chiffres au moins et les confortables contrats publicitaires. Dans le spot du nouveau parfum Armani Code Ice signé Andrew Dominik – L’Assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford, c’est lui… -, Chris Pine tape dans l’oeil d’une jolie brune comme prise au piège des reflets d’une porte tournante, au point de confondre avec lui tous les hommes qui l’entourent. Une scène qui n’est pas sans en rappeler une autre, aperçue dans l’inoubliable Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze.  » La première fois qu’une femme qui vous plaît croise votre regard, c’est magique, assure-t-il. J’ai adoré jouer cette scène. Adoré l’électricité qui s’en dégageait.  » Pourtant, sommé de citer un instant de sa vie qu’il se verrait bien revivre à l’infini, sa réponse est catégorique.  » Aucun ! Il faut aller de l’avant, toujours.  » Tout en se forçant parfois, s’il le faut, à lâcher prise.  » La maturité aidant, j’essaie de vivre davantage dans l’instant, confie-t-il. Même si de nature, je suis plutôt un type cérébral, dans le contrôle. J’aime que les choses soient bien faites mais je sais aujourd’hui que la perfection est un fantôme contre lequel on se bat en vain. Ce qui compte, c’est d’être là, pleinement, tout simplement.  » Lui qui, plus jeune, se rêvait acteur de films sombres, abonné aux personnages torturés, ténébreux, signerait sans état d’âme pour une autre comédie depuis son passage sur le set de Comment tuer son boss ? 2, dont il partage l’affiche avec Jason Bateman. A la fin de l’année, on le retrouvera aussi dans un tout autre rôle, celui du prince charmant épris de Cendrillon dans la dernière comédie musicale de Rob Marshall, aux côtés de Johnny Depp et de Meryl Streep.  » Quand vous jouez, c’est sûr que vous avez envie de marquer les esprits de ceux qui vous regardent, conclut-il. Mais aujourd’hui, je pose mes choix en fonction de ce qui me donne de la joie. La vie est trop fragile et l’art aussi peut donner du plaisir.  »

PAR ISABELLE WILLOT

 » De nature, je suis plutôt un type cérébral, dans le contrôle.  »

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