Elle a renoncé à son ciré, mais pas au combat : après avoir défié seule, durant quinze ans, les mers du globe, l’ex-navigatrice publie une autobiographie et lutte pour le développement durable à travers sa fondation.

Auriez-vous aimé être d’une autre nationalité que britannique ?

J’aurais aimé être française. J’ai découvert la France en 1997, par la mer, bien sûr : Lorient, les Sables-d’Olonne, Saint-Malo… L’année suivante, lorsque j’ai participé pour la première fois à La Route du Rhum, j’ai reçu un soutien sensationnel des habitants en dépit de mon français plus que pathétique. Depuis, je me sens chez moi dans ce pays.

Votre animal préféré ?

L’albatros. J’en ai croisé quelques-uns dans les mers du Sud. Son envergure dépasse parfois les 3,50 mètres et il est capable de faire le tour du monde en quarante-six jours sans toucher terre. Il est aussi d’une grande sagesse et vit longtemps. C’est un animal extraordinaire.

Votre boisson ?

De l’eau fraîche… et pas forcément salée.

Un juron ?

Difficile de choisir quand on a eu le privilège, comme moi, de passer plusieurs années en compagnie de marins français ! Disons  » merde « , pour son double sens. J’ai été très amusée de l’entendre à mon départ pour la Route du Rhum.

Un défaut ?

Je ne sais pas m’économiser. Quand je me lance dans quelque chose, je le fais à fond, sans me préserver, jusqu’à me rendre parfois physiquement malade. En mer aussi, je donne tout. Mais la ligne d’arrivée est établie à l’avance. Sur terre, certains défis sont très difficiles à relever, et leurs contours, plus imprécis encore.

Une musique ?

Celle de Carlos Santana. Il m’est arrivé de danser sur ses ballades pendant le Vendée Globe, en 2000. Mais en général, je suis trop stressée sur le bateau pour écouter de la musique.

Un paysage qui vous fait rêver ?

La mer, parce qu’elle change sans cesse de couleur, de forme, de température, de mouvement. Sur terre, l’horizon est souvent bouché. Jamais en mer. On est connecté à tous les éléments. La première fois que je l’ai vue, j’avais 4 ans. Je venais du Derbyshire, le coin le plus reculé des côtes de l’Angleterre. Nous avions navigué en famille sur un petit voilier. Je n’ai jamais oublié le sentiment de liberté que j’ai ressenti ce jour-là sur cette petite coque de 8 mètres.

Un plat d’enfance ?

La soupe de faisan. Je ne viens pas de la campagne pour rien. Cuisinée par ma mère avec le gibier que nous vendait le livreur de charbon : 1 livre sterling pour deux faisans. Un délice.

Un grigri ?

Un petit nounours offert par mon père à ma mère pour la Saint-Valentin, il y a longtemps. Il m’a accompagnée sur toutes mes courses mais reste au chaud à la maison, maintenant : il a pris trop de sel !

Une devise ?

 » À donf ‘ !  » C’était ma phrase favorite pendant la Route du Rhum.

Les Pieds sur terre,

par Ellen MacArthur,

Glénat, 408 pages.

www.ellenmacarthurfoundation.org

GÉRALDINE CATALANO n

Sur terre, l’horizon est souvent bouché. Jamais en mer.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content