M ichael Cunningham est considéré comme l’un des grands écrivains actuels outre-Atlantique. La sortie de l’un de ses romans constitue toujours un petit événement. Son nouvel opus intitulé  » Le Livre des jours  » devrait connaître le même succès que  » La Maison du bout du monde  » ou  » Les Heures  » (prix Pulitzer) adaptés tous les deux au cinéma.

Né en 1952 dans l’Ohio, mais habitant aujourd’hui à New York, l’écrivain américain dans un premier temps voulu devenir peintre. C’est finalement par le biais de sa plume qu’il réussit de façon magistrale à dépeindre les émotions.  » A travers le langage, affirme-t-il, je tente de décrire l’invisible et l’âme. Etant donné que nous vivons dans un monde compliqué, je désire avant tout faire entrer le lecteur dans la vie et l’esprit d’autrui.  » Mission réussie avec ses livres précédents mais aussi avec son tout nouveau roman. Avec une trame semblable : trois histoires s’y déroulent à trois époques différentes, reliées ici par le fil rouge que constitue le poète Walt Whitman.  » Le chiffre 3 est le plus magique qui soit poursuit-il. Contenant le passé, le présent et l’avenir, il se prête au balancement et au contrebalancement, et offre des possibilités infinies. Si a priori on était sceptique sur la réitération de la recette, force est de constater qu’elle possède une incroyable puissance métaphorique.

 » Le Livre des jours  » commence à la fin du xixe siècle. Un ado doit reprendre le poste de son frère, tué par une machine de son usine. L’ère contemporaine apparaît ensuite sous les traits d’une inspectrice de police, confrontée à des enfants qui se font exploser. Enfin, le futur s’envisage au travers d’humains robotisés et d’extraterrestres humanisés. Serait-il pessimiste quant à l’avenir de l’humanité ?  » J’écris et je vis dans un pays, qui traverse une période sombre, nous dit-il. Le déclin américain va-t-il entraîner dans sa chute le reste du monde ? Symbolisant l’avenir, les enfants sont en danger, car ils sont envahis et déformés par ce monde. Outre la pauvreté, ils sont confrontés à une planète, menacée de destruction.  » Pour éviter de se laisser dévorer l’âme, les trois héros sont obligés de se remettre profondément en question. La poésie de Walt Whitman leur rappelle que  » chaque chose contient sa part de beauté et de mystère. Le monde évolue plus vite que l’homme, mais tant qu’il restera un être humain sur Terre, il y aura de l’espoir.  »

Le Livre des jours, par Michael Cunningham, Belfond, 350 pages.

K.E.

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