Non loin de Saint-Rémy de Provence, Valérie Reboul-Schneider, une jeune femme éprise de chevaux et de voyages, a rénové de fond en comble une ancienne bergerie. Visite d’un univers exceptionnel qui sert d’écrin à ses passions.

Lorsque l’on observe les quelques constructions éparpillées dans ce jardin provençal, on imagine difficilement qu’il s’agissait autrefois d’une importante bergerie. Transformée en maison de campagne dans un premier temps, elle sert, depuis une douzaine d’années, de résidence permanente aux propriétaires du château d’Estoublon, un célèbre domaine viticole et oléicole de l’appellation des Baux de Provence.

 » Chaque fois que je suis en voyage à l’étranger, je me sens capable de ramener un container de meubles et d’objets divers « , affirme en plaisantant Valérie Reboul-Schneider, la maîtresse des lieux. Cette formule traduit à merveille sa passion pour la décoration.  » Les pièces que je choisis ainsi n’ont pas forcément de destination immédiate… Elles constitueront les éléments de base d’un projet à court ou à long terme, souvent décliné autour d’une thématique bien précise.  » Ainsi, en promenant le regard sur les chambres d’amis aménagées au cours des sept années qu’a duré la rénovation des lieux, on découvre des thèmes d’inspiration divers centrés sur un personnage type, qu’il soit chasseur, voyageur ou encore citoyen d’Arles. Si certains éléments mis en scène, tels qu’une lanterne marocaine ou des miroirs venus des anciennes colonies anglaises des Indes, retrouvent leur usage originel, d’autres se découvrent une vie nouvelle. Ainsi, la tête de lit de la chambre du voyageur est composée de portes en bois.

L’ancienne bergerie, elle, s’est transformée en vaste salon alors que la cuisine et la salle à manger ont remplacé l’écurie. La thématique du salon, qui surplombe la salle à manger de quelques marches, est on ne peut plus évidente. L’univers équestre y est en effet omniprésent : têtes de chevaux, selles d’apparat marocaines, chevaux à bascule, peintures, chapeaux, miniatures, objets variés…  » Je crois que je devrais songer à épurer la décoration de cette pièce, confie Valérie Reboul-Schneider. Elle représente des années de passion. Depuis ma plus tendre enfance, le cheval fait partie de ma vie, de mon équilibre. Même si je ne monte plus tous les jours, j’éprouve le besoin viscéral de caresser un cheval et de passer un peu de temps en sa compagnie. « 

Au-delà des éléments qui l’habitent, le grand salon est aussi la pièce où la famille se réunit le plus souvent. La lumière y entre discrètement, notamment par le biais de deux hautes fenêtres en oeil-de-boeuf. Plusieurs  » zones  » permettent cependant à chacun de s’isoler: un petit bureau niché dans un coin, un second, plus grand, qui jouxte la bibliothèque et, près d’une grande cheminée, des canapés invitant au repos. Au fil des pièces, on remarque également l’attention qui a été portée au revêtement des sols. A quelques très rares exceptions près, ils sont tous en pierre naturelle, du travertin italien vieilli. Ils se déclinent dans une large palette de coloris qui va du beige naturel au rouge en passant par le bleu, le jaune ou encore le vert.

Si l’aménagement de sa propre maison est désormais achevé, Valérie Reboul-Schneider ne délaisse pas pour autant son envie de créer de nouveaux univers. D’une récente escapade en Bavière, elle a ramené des petits ours en bois et des vestes en daim pour décorer une chambre de la maison de ses parents. Mais actuellement, elle s’occupe à plein temps d’un projet de taille : l’aménagement du château d’Estoublon. Ce superbe bâtiment, qui servit de cadre au tournage du célèbre feuilleton français des années 1970  » Les Gens de Mogador « , est appelé à devenir une vitrine pour les vins et les huiles d’olive produits sur le domaine familial. Valérie Reboul-Schneider s’attache à le rénover entièrement. Elle s’occupe également de l’habillage des bouteilles.  » L’huile d’olive extravierge est très délicate, précise-t-elle. Ce noble produit craint surtout la lumière qui détruit ses qualités intrinsèques. C’est pourquoi j’ai conçu des coffrets cadeaux opaques. Le premier, très masculin, est réalisé à partir d’un élégant carton cannelé de couleur noire. La version féminine, que je voulais utile et élégante, consiste en d’originaux pochons, des petits sacs translucides tissés à l’aide de fils métalliques entrelacés de soie. On peut ensuite les utiliser pour ranger de menus objets tels que des bas dans une valise, par exemple. Libre à chacun(e) de leur trouver un nouvel usage… « 

Carnet d’adresses en page 140.

Texte et photos : Jean-Pierre Gabriel

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content