Bienvenue chez Agatha Ruiz de la Prada. La styliste excentrique de la Movida espagnole vient de relooker son duplex madrilène et vous invite à découvrir son univers intime fraîchement repeint. Un cocon blanc pour une mise en scène extravagante aux couleurs pleines de bonne humeur.

« Si tu veux être plus heureux dans ta vie, sème de la couleur autour de toi.  » Agatha Ruiz de la Prada, la styliste la plus célèbre d’Espagne en a fait son credo. Depuis vingt-cinq ans dans la mode, la déco, l’art de la table. Lorsqu’elle nous ouvre la porte de son duplex madrilène, pétillante et loufoque dans sa tenue multicolore – on craque pour ses collants fuchsia -, il n’y a pas photo : notre hôtesse est totalement raccord avec son décor.

Partout les mêmes couleurs aux parfums acidulés de jaune citron, vert pistache, rose framboise, rouge cerise. Partout les mêmes motifs de lunes, d’étoiles, de fleurs, répétés à l’infinià et surtout ce c£ur, omniprésent, qu’Agatha a adopté jusque dans sa signature et dont elle a fait son logotype. Cette créatrice  » touche-à-tout  » a imprimé sa griffe vitaminée, reconnaissable entre toutes, sur meubles, vaisselle, carrelage et mille et un accessoires, aux quatre coins de cet appartement new-look qu’elle nous fait découvrir comme le sympathique témoin de ses multiples talents (sans oublier celui de multiplier les licences pour habiller la maison avec la même extravagance que dans la mode).

Agatha vivait dans ce duplex, au c£ur de Castellana, le quartier chic et des affaires de Madrid depuis douze ans déjà. Prise d’une envie folle de changer de décor, sans toutefois déménager, elle vient de le métamorphoser entièrement en poursuivant son projet de désembourgeoiser cette demeure des années 1950, trop classique à son goût : elle se souvient que lorsqu’elle y a emménagé, le concierge portait encore la livrée !

Agatha a décidé d’installer un chauffage solaire. Elle a monté les portes jusqu’au plafond, ouvert des perspectives, joué avec des ouvertures coulissantes pour créer un espace à vivre à géométrie variable, fait entrer davantage la lumière, donné plus de place au blanc. Elle a unifié tous les parquets, et il fallait l’oserà en bleu jean, jusque dans la cuisine et les salles de bains.  » L’unité des sols, c’est le comble du chic et cela donne un côté loft « , souligne-t-elle.

Sur les murs immaculés, Agatha a accroché les toiles de ses artistes préférés : Peter Zimmermann, Eduardo Chillida ou Peter Halley. Son père, architecte et grand collectionneur d’art contemporain, lui a fait côtoyer les peintres Tàpies et Miró et lui a aussi montré le chemin des galeries et des musées. Aujourd’hui, elle croule sous les livres d’art. Son mari, un grand patron de presse, lui, se passionne pour la Révolution française et accumule les ouvrages historiques. Pour ranger les innombrables bouquins, des bibliothèques ont été installées dans toutes les pièces.  » Les bibliothèques, c’est très décoratif et cocooning, s’enthousiasme la créatrice, la maison fait tout de suite habitée. « 

Hyperactive (sans compter ses boutiques de Barcelone, Milan, New York et Paris), Agatha cultive aussi au quotidien son sens de la fiesta. Son home sweet home est grand ouvert aux amis. Et puisque son studio de création est tout proche, lorsque son emploi du temps surbooké le lui permet, elle enfourche son scooter et rentre déjeuner, toujours accompagnée. Si la cuisine n’est pas sa tasse de thé, Agatha improvise volontiers quelques tapas à partager. Une petite table et des poufs multicolores (elle apprécie leur côté mobile et en a disposés partout, recouverts de velours jaune, rose ou bleu) suffisent à créer, çà et là, un espace cosy où grignoter. Pour les plus grands dîners, elle a imaginé, dans sa salle à manger, quatre modules, aux couleurs variées, qu’elle aligne, en buffet ou regroupe en grand carré, selon le nombre d’invités. Chacune de ses tables, orchestrée comme un défilé, est un régal pour les yeux. Avec un sens inouï de la convivialité, elle met en scène assiettes, couverts, verres, sets et fleursà aux nuances toniques de sa palette. Cette magicienne à l’optimisme contagieux  » agathise  » décidément tout ce qu’elle touche.

Carnet d’adresses en page 48.

Reportage : Luxproductions. com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content